Vers une harmonisation écologique et sociale en milieu rural: le cas des porcheries industrielles au Québec est un rapport de stage qui analyse en sept portraits les sources, les causes et les impacts des conflits générés par la production porcine intensive au Québec. Portrait politique: Une p'tite loi, une p'tite subvention, beaucoup de dégradation! De la colonisation à la conquête des marchés d'exportation, les gouvernements du Québec et du Canada ont adopté et défendu une série de Lois et de Règlements pour soutenir et financer le développement de la production animale industrielle. Des études montrent que ces choix se sont fait au détriment, entre autres, d'une qualité de vie sociale et de la protection de l'environnement, et qu'ils soulèvent d'importantes questions éthiques. Des municipalités et des MRC ont développé des approches réglementaires originales, majoritairement refusées par le Gouvernement du Québec. Mais la dégradation rapide du climat social et de l'environnement pousse les législateurs à arrimer désormais la production porcine industrielle aux exigences du
« développement durable ». Portrait économique: Toujours plus cher, toujours plus précaire! Malgré de nombreux programmes de soutien financier à la production porcine et l'augmentation des cheptels, la ferme porcine familiale est en voie de disparition. Seules les grandes entreprises et les intégrateurs tirent avantageusement leur épingle du jeu du marché du porc. Et encore. Les présentes difficultés de la Coopérative fédérée du Québec laisse entrevoir que le gouffre financier n'a pas fini d'aspirer les capitaux des agriculteurs et les deniers publics. L'argent dépensé en vaut-il vraiment l'investissement? Portrait agronomique: Un porc de haute technologie. C'est en faisant confiance à la techno-science que les producteurs de porcs espèrent conserver leur place sur les marchés internationaux et contrer les oppositions sociales. L'industrie porcine introduit dans les campagnes des lignées porcines modifiées donnant naissance à des ultra-animaux qu'il faut vacciner, édenter, castrer. A travers la modification génétique des semences et de la génétique animale, la science tente aussi de favoriser une meilleure performance environnementale et sanitaire des porcheries. Portrait environnemental: L'insoutenable pollution. Les élevages intensifs de porcs, associés à la production intensive de maïs et autres cultures céréalières, ont contribué à la détérioration de la qualité de l'eau, de l'air, du couvert forestier, des sols. Ils participent à l'augmentation des gaz à effet de serre et à la dissémination des organismes génétiquement modifiés qui affectent la biodiversité des plantes et des semences. L'insupportable présence d'odeurs a soulevé la colère des citoyens qui se sont alliés aux protecteurs des milieux de vie, des espèces vulnérables et de la santé publique pour alerter le public et les instances gouvernementales. Les nouvelles technologies et les objectifs de développement durable serviront-ils la cause environnementale? Portrait en santé publique : L'effet domino! Dans plusieurs régions, le développement de l'industrie porcine touche plusieurs aspects de la santé physique et mentale des populations et affecte fortement la biodiversité. En effet, l'industrie porcine a introduit de nombreux polluants et résidus dans la nature: écoulement de lisier, pesticides, antibiotiques et autres substances dans les cours d'eau et nappes phréatiques, transport et tranfert d'OGM; elle a porté atteinte à l'organisation de la vie communautaire, dévalorisé les connaissances culturelles et détérioré les relations sociales entre les citoyens. Les professionnels de la santé s'inquiètent des conséquences de l'accumulation et de l'effet synergique de toutes ces substances et des problèmes qui en découlent sur la santé des populations, tant rurale qu'urbaine. Portrait social: Vivre ensemble en harmonie. En 2006, un peu partout, ce n'est plus l'agriculture qui fait vivre la communauté régionale, mais la communauté régionale qui fait vivre -ou non -l'agriculture. Le nombre d'agriculteurs poursuit son déclin et plusieurs milieux ruraux vivent une crise d'identité profonde. Les propriétaires d'une ferme sont-ils des artisans, des paysans, des agriculteurs ou des producteurs agricoles? S'agit-il d'entrepreneurs, de grands propriétaires terriens, de gentlemen farmers , de néoruraux, de résidants qui ne pratiquent aucune activité agricole, pas même de jardinage? Le droit de produire, sur lequel s'appuie l'industrie porcine, doit être redéfini afin de pouvoir habiter la campagne en respectant et valorisant ses diverses fonctions. C'est le véritable enjeu de la cohabitation sociale harmonieuse en milieu rural.
Portrait culturel: Mon pays, mes racines, mon patrimoine. L'identité des Québécois s'est modelée à partir de sa culture paysanne et de sa relation à la terre, même si la manière de l'exprimer a grandement évolué depuis 50 ans. La préservation et la protection du paysage, du patrimoine, des savoir-faire et des traditions culturelles et alimentaires sont au coeur de la lutte citoyenne contre les porcheries industrielles. Une nouvelle génération de consommateurs exprime son attachement à ces valeurs culturelles en consommant différemment.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.821 |
Date | January 2007 |
Creators | Proulx, Denise |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/821/ |
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