Cette thèse de géographie politique a pour objectif d’analyser les processus de négociation entrepris par des Indiens, les Guarani pour se forger une place dans un État moderne, le Brésil. Cette place, comprise à la fois comme espace de vie et comme espace d’engagement politique, implique nécessairement la reconnaissance de leurs territoires traditionnels, le respect de leurs cultures et leur participation effective à l’élaboration de modernités plurielles, au cœur d’une modernité brésilienne en transformation. Aujourd’hui majoritairement confinés sur des espaces insuffisants et dans des situations économiques précaires, les Guarani tentent de reconstruire une autonomie culturelle viable, conforme à leurs idéaux culturels et territoriaux. La construction de cette autonomie passe par une meilleure maîtrise des échanges avec la société brésilienne et par une meilleure formulation de leurs choix de vie. De fait, ces choix sont aujourd’hui de mieux en mieux revendiqués et défendus dans tous les organes et à toutes les échelles de l’État, grâce à la création d’organisations politiques adaptées à sa structuration verticale. En interrogeant le processus de création de la nouvelle organisation politique des Indiens guarani du littoral de Santa Catarina au Brésil, deux processus sont plus particulièrement questionnés : d’une part les effets de la création de ces nouvelles organisations, tant sur les formes d’organisation traditionnelle que sur la modification des rôles des liders ; d’autre part les capacités de cette organisation à redessiner les échelles de l’action politique des organes indigénistes de l’État. L’analyse de ces mécanismes s’appuie sur une période de sept années d’observation aux côtés des communautés guarani du littoral et sur un panel d’entretien réalisé essentiellement avec des liders guarani. Les va-et-vient entre différentes échelles d’observation constituent en particulier une des clés de lecture de ces phénomènes, en recompositions scalaires permanentes. Qu’il s’agisse de développement économique, de santé ou d’éducation, la manière originale de s’impliquer dans la formulation des politiques publiques destinées aux Indiens change les paramètres du contrôle social et de la participation effective de ces derniers dans les choix qui les concernent directement. Aujourd’hui confrontés à un contexte politique de plus en plus hostile aux Indiens, ceux-ci doivent faire preuve de toujours plus de force de mobilisation afin d’exiger le respect de leurs droits inscrits dans la constitution brésilienne, et surtout leurs terres, dont les ressources sont extrêmement convoitées. / The purpose of this political geography thesis is to analyse the negotiations processes undertaken by some Indians, the Guarani to make space for themselves in a modern State, Brazil. This space, considered as a place for living as well as political commitment, implies of course the recognition of their traditional territories, the respect of their cultures and their real participation to the elaboration of plural modernities, inside a changing Brazilian modernity. Today, most of them enclosed in insufficient spaces and in precarious economical situations, the Guarani try to reconstruct a viable cultural autonomy according to their cultural and territorial ideals. The construction of their autonomy is obtained by a better control of the exchanges with the Brazilian society and by a better formulation of kind of life they wish. In fact, these choices are nowadays much better claimed in all State organisations and scales thanks to the creation of political organizations suited for Its vertical structure. By questioning the creative process of the new political organization of the Guarani Indians from the Santa Catarina coast in Brazil, two processes are particularly questioned : on one hand, the creation effects of these new organizations on traditional organization as well as on the modification of the leaders’ role ; on the other hand, this organizations’ capacities of redesigning the scales of the political action of the State’s indigenist organizations. The analysis of these mechanisms rests on a seven years period of observation with the Guarani communities of the coast and on a panel of interviews essentially carried out with Guarani leaders. The comings and goings between the different scales of observation are one of the keys to understand these phenomena, in its permanent scale recompositions. Considering the economical development, health or education, the different way to get involved in the formulation of the public politics concerning Indians, modifies the parameters of the social control and the real participation of the latter in choices that directly concern them. Nowadays, being confronted to a political context more and more hostile to Indians, these must show even stronger mobilizations in order to obtain the respect of their rights registered in the Brazilian Constitution and most of all, their land, the resources of which are extremely coveted.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PAUU1006 |
Date | 29 November 2013 |
Creators | Cottereau, Claire Marie |
Contributors | Pau, Berdoulay, Vincent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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