Cet examen anthropologique de plusieurs familles de récits de souffrance dans l’histoire du cinéma utilise psychologie et sociologie en vue de déterminer des tendances universelles de la représentation, en dépassant la classification par genres ou les considérations culturelles territoriales. En recourant aux mêmes outils conceptuels pour penser des formes narratives souvent considérées comme mutuellement exclusives, l’analyse critique parvient à surpasser les dichotomies habituelles, et à proposer une définition originale de la souffrance comme sentiment de manque ou d’absence de contrôle. C’est en effet seulement par l’étude convergente des discours à caractère fictif (histoires), réel (témoignages) et scientifique (études), soit plus spécifiquement par l’examen des représentations de la souffrance qui y sont en jeu, que la souffrance elle-même peut être étudiée, en tant que phénomène esthétique par définition subjectif. En s’assimilant en toutes circonstances à un sentiment d’absence de contrôle, la souffrance nous révèle s’éteindre aussitôt que survient un inverse sentiment de contrôle. De la sorte, la fonction sociale des récits fictifs de souffrance se présente comme tentative d’offrir un apaisement par l’éveil du sentiment de contrôle, quand une partie d’entre eux seulement fait également preuve d’une dimension philosophique consistant à véhiculer cet enseignement. / This anthropologic examination of several families of stories of suffering in cinema history uses psychology and sociology in order to determine universal tendencies in representation, by overtaking generic or territorial considerations. In using the same conceptual tools for the study of several narrative forms often considered as mutually exclusive, this critical analysis manages to surpass the usual dichotomies, and to offer an original definition of suffering as a feeling of lack or absence of control. It is indeed only through the convergent study of fictitious (stories), real (testimonies) and scientific (studies) discourses about suffering, or more specifically through the examination of active representations, that suffering itself can be studied, as an aesthetic phenomenon, subjective by definition. By systematically assimilating itself to a feeling of absence of control, suffering reveals that it dims out as soon as an inverse feeling of control intervenes. This way, the social function of fictitious stories presents itself as an attempt to offer appeasement through the arousal of the feeling of control, when only a few of them also show a philosophical dimension consisting in carrying out this teaching.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA010598 |
Date | 26 May 2014 |
Creators | Dejean, Gary |
Contributors | Paris 1, Chateau, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0025 seconds