Les violences sexuelles perpétrées sur les enfants conduisent de plus en plus d’hommes en prison. Les interventions institutionnelles sur ces questions rappellent fortement l’indignité qui frappe ces individus-là : lourdeur des peines prononcées, surveillance et rétention de sûreté, par exemple. À partir de données issues d’une recherche empirique, j’analyse comment s’organise la société contemporaine par rapport à ce type de comportement. Le travail de terrain se déroule principalement par entretiens. D’abord avec des détenus condamnés pour ces faits. Puis avec des agents de détention (psychologues, psychiatres, conseillers d’insertion et de probation, surveillants, et juge de l’application des peines). Enfin avec des agents chargés de la prévention et de la répression : des gendarmes spécialisés sur les auditions de mineurs victimes (brigade de prévention) et des gendarmes enquêteurs spécialisés sur la traque de « pédophiles » sur Internet (brigade territoriale et de recherche). L’analyse des discours recueillis permet d’identifier les processus qui co-construisent la pluralité des points de vue. Et de comprendre comment les rapports de force se constituent autour de la question des comportements de violence sexuelle sur les enfants aujourd’hui. Aux résultats, il apparaît une lutte des représentations entre les différents agents rencontrés et les condamnés autour de la figure du « pédophile ». Les analyses de ces représentations croisées permettent d’expliquer, notamment, dans quelle mesure la force des dispositifs de prise en charge des condamnés affecte leurs capacités d’agir et déclenche, chez eux, une aspiration profonde à entrer dans l’espace du légitime et du « normal ». / Sexual violence on children lead more and more men in prison. Institutional responses to these questions are strongly reminiscent of the indignity that affects those people: heaviness of the sentences, surveillance and preventive detention for example. Based on data from an empirical research, I wish to understand how modern society is organized in relation to such behavior. The field work mainly takes place through interviews. First with prisoners convicted for those facts.And then with detention officers (psychologists, psychiatrists, councilors of rehabilitation and probation, supervisors, judge of the sanctions application). Finally with agents responsible of repression: specialized Gendarmes on the hearings of juvenile victims (prevention squad) and specialized investigators Gendarmes on the hunt of "pedophiles" on the Internet (Territorial and Research Brigade).The analysis of obtained speeches allows to identify the processes that co-construct the plurality of viewpoints. And to understand how power relations are constituted around the question of sexual violence behaviors on children today. To the results, it appears a struggle between different representations of agents met and the convicted around the profile of "pedophile".The analyzes of these mutual perceptions permits to explain, in particular, how the strength of the devices support of the condemned affects their ability to act and initiates in them, a deep desire to enter the space of legitimate and the "normal".
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA100108 |
Date | 21 September 2012 |
Creators | Brie, Guillaume |
Contributors | Paris 10, Combessie, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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