Depuis 1982, le système politique ivoirien est affecté par l'incursion des Sorbonnes sur la sphère publique. Les Sorbonnes sont des sites institués par des acteurs sociaux dominés, des jeunes en particulier, où ils se rencontrent pour discuter. Ce sont des espaces physiques concrets. Mais ce sont surtout des espaces sociaux, réels et symboliques. La présente thèse s'attache à saisir leur signification et leur portée politique dans la société globale ivoirienne. Elle s'est construite à partir d'un problème de regard épistémologique que la science politique pouvait jeter sur ces espaces qui concerne leur position face à la politique et au politique dans la Côte d'Ivoire contemporaine. Pour cela il a fallu situer les Sorbonnes par rapport aux figures théoriques classiques médiatrices du politique, restituer leur historicité propre pour faire ressortir leur identité culturelle, les liens sociaux significatifs qu'elles font apparaître, les pratiques et fonctionnement qui les déterminent, les façonnent et les incarnent. C'est en ayant pris acte de tout cela, à partir d'observations appuyées par des entrevues qu'il nous est apparu que les Sorbonnes sont un objet important du regard politiste qui peut les concevoir comme lieux de reconstruction sociale du politique sur l'horizon de la rencontre et de la parole. Elles sont un objet important pour penser le social, le politique et le culturel en ce qu'elles expérimentent des formes de socialité particulière. Un tel regard nécessitait qu'on revienne sur le paradigme du politique par le bas que les « pères fondateurs » ont abandonné sous prétexte que
« les modes populaires d'action politique » en Afrique n'arrivent pas à opérer une alternative aux pouvoirs en place. Nous nous détournons de cette approche paradoxalement du haut du politique par le bas. Nous prêtons plutôt attention à la manière dont insidieusement ou ouvertement les acteurs sociaux dominés remettent en cause les pouvoirs qui, hier comme aujourd'hui, essaient de les maintenir dans la domination. Nous nous intéressons aussi aux formes de liens sociaux significatifs qui leur permettent de surmonter les difficultés du quotidien sans oublier les formes d'engagement politique qu'ils mobilisent en vue de la survie de l'État et de la démocratie, Pour y arriver, nous tentons d'esquisser une théorie: la théorie de la reconstruction sociale du politique; le tout dans une perspective archéologique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Sorbonnes, Abidjan, Côte d'Ivoire, Rencontre, Parole, Socialité, Politique, Maquis, Arbre à palabre, Espace public, Archéologie, Imaginaire sociale, Reconstruction sociale du politique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2327 |
Date | January 2009 |
Creators | Blé Kessé, Adolphe |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse acceptée, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2327/ |
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