Cette thèse étudie la transformation de l’ancienne prison publique de Valparaiso, au Chili, en un espace culturel à partir de sa désaffectation en 1999. S’appuyant sur une enquête de terrain intégrant des entretiens approfondis, des documents de presse écrite et d’autres sources secondaires, elle interroge les configurations singulières qui contribuent à la réhabilitation de ce lieu portant le stigmate de ses fonctions précédentes. Les enchevêtrements entre le monde carcéral et les mondes de l’art et de la culture ainsi que les formes d’administration à mi-chemin entre l’institutionnel et le citoyen sont analysés. La thèse soutient que les infrastructures désaffectées ne sont pas neutres : ancrées dans l’espace urbain, elles constituent le cadre de mémoires collectives et de significations qui dépassent leurs caractéristiques fonctionnelles. Le travail explore les effets de l’ancienne prison sur le capital symbolique et le travail des artistes locaux, dans un cadre de précarité matérielle. Réciproquement, il examine les réappropriations dont le site est l’objet et comment ils tendent à légitimer l’ancienne prison elle-même. Dans le contexte du classement de Valparaiso au patrimoine de l’Humanité par l’Unesco, en 2003, et plus largement du système économique néolibéral chilien, l’ancien pénitencier apparaît comme une plateforme pour des mégaprojets infrastructurels, en vue de la relance de la ville par le biais de stratégies fondées sur la patrimonialisation, le tourisme et les services. En ce sens, la thèse se penche sur la dimension conflictuelle du lieu, tout en analysant les discours officiels de promotion de ces mégaprojets, les contestations qu’ils rencontrent, ainsi que les difficultés éprouvées par les occupants pour s’organiser et parvenir à consolider un projet commun. / This thesis studies the transformation of Valparaiso’s former prison into a cultural space, from the moment of its clearance in 1999. Starting from a fieldwork based on in-depth interviews, written press material and other secondary sources, the investigation examines the singular configurations which contributes to the recovery of this space stigmatized because of its former functions. In this regard, the relations between the prison world and the art and culture world as well as the administration modes half way between the institutional and the civic, are analyzed. This thesis argues that the uninhabited infrastructures are not “neutral”, but are rooted into the urban space, forming the framework of collective memories and are of significations which go beyond merely functional characteristics. In this way this investigation explores the effects of the former prison on the symbolic capital and the work of local artists, framed in a situation of material precariousness. Reciprocally, this research analyses the re-appropriations of the space and to what extent they tend to legitimise the former prison itself. In the context of the designation of Valparaíso as world heritage by the Unesco in 2003, and more broadly of the neoliberal economic Chilean system, the former prison appears as a platform for diverse mega infrastructure projects, with the aim of boosting the city through strategies based on patrimonialization, tourism and services. In this regard, the thesis explores the conflict dimension of the location, by taking into account the official promotion speeches of these megaprojects, the forms of resistance they are confronted to, and the challenges experienced by the occupants themselves to organise and consolidate a common project.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA152 |
Date | 16 December 2016 |
Creators | Van Diest Honorato, Camila |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Péquignot, Bruno |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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