Comment des normes de conduite hétéronomes parviennent-elles à définir la manière dont les individus organisent leur quotidien sans être perçues comme des contraintes extérieures ou arbitraires ? Comment les individus en arrivent-ils à privilégier certaines références pour agir plutôt que d’autres au fil de leur trajectoire sociale ? Les pratiques énergétiques prenant place dans l’espace domestique constituent un terrain d’analyse de ces questions particulièrement riche dans le contexte actuel d’injonction à la « transition énergétique ». Les changements de conduite attendus sont l’occasion de travaux de sciences sociales qui acceptent souvent comme allant de soi les catégories du débat public : notamment celles qui consistent à rabattre les pratiques domestiques mobilisatrices d’énergie sur des consommations. Le propos est ici de questionner ces catégories pour des ménages des classes populaires « du haut », à distance des dispositifs d’assistance prévus pour les situations de dénuement mais néanmoins menacés de difficultés avec les coûts de l’énergie. Ce travail rend compte des mécanismes de soumission au mot d’ordre économique et de la socialisation des acteurs à la mise en consommation des pratiques domestiques mobilisatrices d’énergie, les amenant dans des circonstances particulières à prêter attention à de nouveaux discours prescriptifs. Pour cela, la thèse s’appuie sur une revue critique des travaux de sciences sociales portant sur les ménages face à l’énergie, sur des monographies de groupes professionnels porteurs de discours institutionnels auprès des ménages et sur des monographies de ménages précisément situés. / How do heteronomous norms of behavior succeed in defining how individuals organize their everyday lives without being perceived as external or arbitrary constraints? How do individuals come to favor certain references to act rather than others in their life's course ? Energy practices in the domestic space (heating and cooling of rooms, cooking and refrigerating food, domestic hot water, lighting, electrical appliances, etc.) constitute a particularly rich field of analysis of these questions in the current context of "energy transition". The expected changes in behavior are the occasion of social science studies that often take for granted the categories of public debate: in special, that of reducing domestic practices that mobilize energy on consumption and that which naturalizes the energy transition . The aim is here to question these categories for households of the " working classes from the upper", at a distance from the social work schemes designed for deprived situations and nevertheless threatened with difficulties with energy costs. It then attempts to account for the mechanisms of submission to the economic slogan and the socialization of the social actors to the consumption of domestic practices mobilizing energy, bringing them in particular circumstances to pay attention to new prescriptive speeches when deciding on their actions. For this purpose, the thesis is based on a critical review of the social science work on households relation to energy, on monographs of occupational groups with institutional discourses on households and on monographs of households.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017AIXM0280 |
Date | 05 December 2017 |
Creators | Cacciari, Joseph |
Contributors | Aix-Marseille, Fournier, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0027 seconds