Cette thèse cherche d’abord à confronter les prétentions respectives des méthodes phénoménologique et analytico-linguistique classiques à fournir chacune une explication de la connaissance a priori des nécessités d’essence qui soit aussi dépourvue que possible de présupposés et de pétitions de principe. Le problème précis autour duquel se noue cette confrontation est celui de la possibilité des vérités a priori matérielles. Dans un premier temps, nous proposons une lecture et une résolution méréologiques de ce problème en termes husserliens de touts composés des parties dépendantes, qui permet mieux de rendre compte des tels ensembles que la méréologie atomiste qui caractérise la plupart des ontologies formelles « analytiques » ; et nous proposons ce faisant une compréhension de la méthode d’intuition eidétique comme analyse méréologique. Dans un second temps, nous appliquons cette analyse à la méthode phénoménologique elle-même, comprenant la réduction transcendantale comme une variation méréologique sur l’a priori matériel de la corrélation qui caractérise la structure même de la relation entre l’ego et le monde, ce qui nous oblige de voir cette structure à son tour comme un tout concret intuitionnable dont les parties subjective et objective ne sont que des moments absolument dépendants, sans aucun privilège accordé au pôle sujet de cette structure. Ainsi, ce n’est qu’à la stricte condition que la phénoménologie se « désubjectivise » qu’elle puisse à la fois réfuter un certain nombre de dogmes analytiques et empiristes et fonder sa propre méthode dans une absence comparative de présupposés. / This dissertation takes as its point of departure a polemical comparison of the respective claims of the phenomenological and classical analytic-linguistic methods to provide an account of a priori knowledge of essential or necessary truth that is as free as possible of presuppositions and circular reasoning. The precise problem around which this confrontation crystalizes is the one concerning the possibility of material a priori truths. First, we propose a mereological interpretation of and solution to this problem in the Husserlian terms of wholes composed of dependent parts, which allows for a better account of such wholes than does the atomistic mereology that characterizes most “analytic” formal ontologies, and we propose an understanding of the method of eidetic intuition as mereological analysis. Secondly, we apply this analysis to the phenomenological method itself, understanding the transcendental reduction as a mereological variation on the material a priori of correlation that characterizes the very structure of the relation between the ego and the world; this obliges us to see this structure in turn as an intuitable concrete whole whose subjective and objective parts are merely absolutely dependent moments, without privileging the subject-pole of this structure. In this way, it is only on the strict condition that phenomenology “desubjectivize” itself that it might at once refute a certain number of analytic and empiricist dogmas and ground its own method without recourse to unnecessary and untenable presuppositions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA040029 |
Date | 26 February 2016 |
Creators | Rogove, John |
Contributors | Paris 4, Courtine, Jean-François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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