Nous narrons la toponymie de Beyrouth, considérée comme partie intégrante de l’idéologie du corps politique du Liban, installé à Beyrouth depuis 1920. Nous commençons par une réflexion sur les rapports entre centre politique, ses principes fondateurs, et toponymie: l’inscription toponymique est l’insertion ultime du politique dans l’aménagement. La toponymie beyrouthine inscrit le Grand-Liban (1920), et la Constitution libanaise (1926), sur les cartes. Elle inscrit le confessionnalisme politique résultant du Pacte national (1943) et ses symboles « sacrés », ainsi qu’une présence confirmée des « Orient » et « Occident » et un récit national libanais partiellement réinventé et présenté « en continuité ». Elle présente les signes d’une continuité urbaine visible. Nous mettons l’exemple beyrouthin en perspective avec ceux de Damas et de Dubaï : le premier est « réécrit » avec l’avènement du Baath en 1963 et présente une rupture toponymique avec le passé syrien pré-baathiste, ainsi qu’une présence triomphaliste du panarabisme; et le deuxième inventé afin de donner une profondeur historique à la carte de l’émirat et une dimension commerciale à ses noms des lieux. L’étude des inscriptions toponymiques, en parallèle avec les principes fondateurs du centre politique, permet d’approfondir la connaissance des systèmes politiques, leurs idéologies, et leurs politique d’urbanisme. / I narrate toponymy of Beirut, considered as a revelator and a marker of the Lebanese body politic, constructed in Beirut since 1920. This memoir begins by reflecting on the rapports between the centre politic (capital city or seat of government), its founding principles, and toponymy : the toponyme is the ultimate insertion of the political in everyday’s banality. Beiruti toponymy writes the Grand-Liban (1920), the Lebanese Constitution (1926), on the city’s maps. Also it inscribes political confessionalism, resulting of the Lebanese National Pact (1943) and its sacred symbols, thus a confirmed presence of « East » and « West » and a Lebanese national narrative partially re-invented and presented as a « continuum ». It also presents signs of a visible continuity of the local elite. We put the Beiruti example in perspective with those of Damascus and of Dubai : the Damascene one is « re-written » by the Baath rule since 1963 and presents a toponymic rupture with the Syrian pre-baathist past but a confirmed presence of pan-Arabism; the Dubaian one is invented in order to give a historical depth to the map of Dubai and a commercial dimension to its place names. Study of toponyms, in parallel with that of founding principles of the centre, can inform political systems, their ideological background, and their urban policy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SORUL067 |
Date | 25 May 2018 |
Creators | Keilo, Jack |
Contributors | Sorbonne université, Davie, Michael F. |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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