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Les architectes au travail : les conditions d'apparition, d'évolution et d'uniformisation des lieux et des structures d'activités des architectes, 1795-1940 / Architects at work : the conditions of apparition, evolution, and standardization of the working places and structures of the architects, 1795-1940

De la libéralisation des métiers lors de la Révolution à la fondation de l'ordre des architectes en 1940, le milieu de l'architecture est traversé d'actions, de débats et de combats tendant à l'institutionnalisation de la profession d'architecte. Ce long processus, visant la réglementation de l'accès à la profession et l'obtention du monopole sur l'architecture à partir de la définition et de l'affirmation d'une identité sociale et professionnelle unique de l'architecte, est marqué par plusieurs étapes inhérentes au processus de professionnalisation, parmi lesquelles la revendication de l'exercice d'un travail, l'établissement d'écoles de formation, la constitution d'associations professionnelles ou encore la promulgation d'un code de déontologie. La détermination des règles d'activités constitue également un jalon du mécanisme, influant au jour le jour sur l'évolution des modalités de la pratique des architectes. Si plusieurs travaux de recherche ont déjà été consacrés à l'histoire de la profession d'architecte, peu ont traité l'histoire de la détermination de ces règles d'activité et, conséquemment, celle de l'organisation du travail des architectes. À partir de l'étude des lieux et des structures d'activités communément nommées « agences » par les architectes, ce travail ambitionne d'interroger sur le temps long la réciprocité des apports du processus d'institutionnalisation de la profession et de la définition des règles d'activités des architectes. Notre hypothèse générale pose que les grandes forces actives dans le processus d'institutionnalisation de la profession – telles l'État agissant comme maître d'ouvrage public, les grands maîtres d'ouvrages privés nés de la révolution industrielle, les associations corporatistes ou encore l'École des Beaux-Arts – ont, tout en reconnaissant à certains individus le statut, le rôle et parfois anachroniquement le « titre » d'architecte, également influencé, voire codifié, les modes, les conditions et les méthodes de travail des acteurs du milieu qu'elles légitimaient. En reconstituant l'histoire du terme « agence », c'est donc également celle d'un groupe professionnel que nous retraçons. Dans une première partie, les origines du mot « agence », employé dès la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe par l'État pour définir les structures d'activité des maîtres d'œuvre répondant à la commande publique, révèlent la force du pouvoir étatique sur la pratique des architectes, à partir notamment de la normalisation de l'acte de la construction ; l'agence des travaux publics apparaît comme un instrument d'homogénéisation. Dans une deuxième partie, la diffusion du modèle d'organisation du travail des architectes conçu par l'État au cours du XIXe siècle aux services publics décentralisés et spécialisés d'architecture, ainsi que sa reprise par certaines compagnies privées d'investisseurs de la révolution industrielle, illustre la transmission de méthodes à divers sous-groupes de la profession. Dans une troisième partie, après l'adoption du code Guadet en 1895 par les associations professionnelles, texte fondateur de l'affirmation de l'exercice libéral, les influences du marché et de la commande sur l'évolution des agences sont observées et expliquent l'introduction et le développement de l'exercice salarié et en association dans la profession d'architecte / From the liberalization of professions during the French Revolution to the foundation of the Order of Architects in 1940, the architectural world has been confronted to actions, debates and fights, which led to institutionalizing the profession of architect. This long process aimed at the regulation of access to the job and at the monopolization on architecture, through the definition and affirmation of a unique social and professional identity of the architect. It is made of several steps, all inherent in the professionalization process: the claim to a working activity, the establishment of training schools, the creation of professional associations, or the promulgation of a deontology code. The establishing of working rules is also a milestone to this process, influencing day by day the evolution of architects' practices. Already some research have been done in the general history of the profession of architect, but only a few have considered the history of these working rules, and, thus, of the working organization of architects. This research starts from the study of the places and structures, commonly called “offices” (agence) by the architects. It aims at questioning in the long run the reciprocal relation between the institutionalization of the profession and the definition of the working rules of the architects. The general hypothesis is the following: the active forces in the process of institutionalization of the profession – such as the State acting as a public sector contractor, the private sector big contractors born out of the industrial revolution, the corporate associations, the School of Fine Arts – have on the one hand given the status, role and, sometimes in an anachronistic way, the title of “architect”, and on the other hand influenced, even codified, the working conditions and methods of the actors they were legitimating. By reconstituting the history of the term “office”, this research also reconstructs the history of a profession. In a first part, we show that the word “office” has been used from the end of the 18th century and all along the 19th century by the State, in order to define the structures of activity of the project managers dealing with public procurement. This shows the strength of the state power on the architects' practices, through the normalization of the building process. The public works administration appears to be a tool of standardization. In a second part, the pattern for organizing the work of architects, designed by the State during the 19th century, is generalized to the decentralized and specialized architectural public services. It is also used by some private investment companies during the industrial revolution. This illustrates the transmission of methods to different sub-branches of the profession. In a third part, we start from the adoption of the Guadet code in 1895, a seminal text about liberal professions. We show how the growing influences of market and command on offices explain the introduction and development of the salaried and associational employment

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PEST1014
Date03 February 2014
CreatorsDecommer, Maxime
ContributorsParis Est, Eleb, Monique
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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