Une multitude de recherches évaluatives ont démontré que les victimes de crime, qu’elles soient victimes d’un crime contre les biens ou contre la personne, apprécient l’approche réparatrice. Cependant, nous sommes toujours à la recherche des facteurs théoriques qui expliqueraient la satisfaction des victimes en ce qui concerne leur expérience avec les interventions réparatrices. La recherche décrite dans cette thèse concerne l’exploration des facteurs contribuant à la satisfaction des victimes de crime avec l’approche réparatrice ainsi que ses liens avec la théorie de justice procédurale. Selon la théorie de justice procédurale, la perception de justice n’est pas uniquement associée à l’appréciation du résultat d’une intervention, mais également à l’appréciation de la procédure, et que la procédure et le résultat peuvent être évalués de façon indépendante. Les procédures qui privilégient la confiance, la neutralité et le respect, ainsi que la participation et la voix des parties sont plus appréciées.
Notre objectif de recherche était d’explorer l’analogie entre l’appréciation de la justice réparatrice et le concept de justice procédurale. En outre, nous avons voulu déterminer si la justice réparatrice surpasse, en termes de satisfaction, ceux prévus par la théorie de justice procédurale. Nous avons également examiné la différence dans l’appréciation de l’approche réparatrice selon le moment de l’application, soit avant ou après adjudication pénale. Ainsi, nous avons exploré le rôle d’une décision judiciaire dans l’évaluation de l’approche réparatrice.
Pour répondre à nos objectifs de recherche, nous avons consulté des victimes de crime violent au sujet de leur expérience avec l’approche réparatrice. Nous avons mené des entrevues semi-directives avec des victimes de crime violent qui ont participé à une médiation auteur-victime, à une concertation réparatrice en groupe ou aux rencontres détenus-victimes au Canada (N=13) et en Belgique (N=21). Dans cet échantillon, 14 répondants ont participé à une intervention réparatrice avant adjudication judiciaire et 14 après adjudication.
Nous avons observé que l’approche réparatrice semble être en analogie avec la théorie de justice procédurale. D’ailleurs, l’approche réparatrice dépasse les prémisses de la justice procédurale en étant flexible, en offrant de l’aide, en se concentrant sur le dialogue et en permettant d’aborder des raisons altruistes. Finalement, le moment de l’application, soit avant ou après adjudication, ne semble pas affecter l’appréciation des interventions réparatrices. Néanmoins, le rôle attribué à l’intervention réparatrice ainsi que l’effet sur l’évaluation du système judiciaire diffèrent selon le moment d’application. Les victimes suggèrent de continuer à développer l’approche réparatrice en tant que complément aux procédures judiciaires, plutôt qu’en tant que mesure alternative.
Les témoignages des victimes servent la cause de l’offre réparatrice aux victimes de crime violent. L’offre réparatrice pourrait aussi être élargie aux différentes phases du système judiciaire. Cependant, la préférence pour l’approche réparatrice comme complément aux procédures judiciaires implique la nécessité d’investir également dans la capacité du système judiciaire de répondre aux besoins des victimes, tant sur le plan de la procédure que sur le plan du traitement par les autorités judiciaires. / Multiple evaluative studies have demonstrated that victims of crime, irrespective of the type of crime, are satisfied with their participation in a restorative intervention. However, the theoretical explanation for victim satisfaction with restorative practices has, until recently, remained largely neglected. The research presented in this dissertation concerns the exploration of factors contributing to victim satisfaction with the restorative approach and their relation to the procedural justice theory. The theory of procedural justice predicts that the perception of fairness is not only related to the favourability of the outcome but also to the appreciation of certain procedural factors and that a procedure can be assessed irrespective of its outcome. Procedures in which authorities are perceived as trustworthy, neutral and respectful and in which disputants feel involved are more appreciated and perceived as fair.
Our research objective is to verify whether victims’ appreciation of restorative justice complies with the procedural justice model. In other words, does the procedural justice theory explain victim satisfaction with the restorative approach or is there more to restorative justice than procedural justice? We also examined the appreciation of the restorative approach relative to its timing in the criminal justice proceedings, i.e. before and after penal adjudication. As such we could observe whether the absence or availability of a judicial decision colours victims’ evaluation of restorative justice.
In search of parallels between the theory of restorative justice and procedural justice, we consulted victims of violent crime about their experiences with the restorative approach. Semi-directive interviews were conducted with victims of violent crime who had participated in victim-offender mediation, family group conference or victim-offender encounters in Canada (N=13) and in Belgium (N=21). Of these, 14 respondents participated in the restorative intervention before adjudication and 14 after judicial adjudication.
We found that the restorative approach complies very well with the procedural justice model. However, it also exceeds the procedural justice model in being flexible, providing care, centring on dialogue and permitting prosocial justice motives to be addressed. Finally, the appreciation for restorative interventions is positive both when it is used before and after adjudication. Whether restorative justice precedes or follows adjudication is, however, related to victims’ satisfaction with the criminal justice system. Victims who participated in a restorative intervention after adjudication were generally dissatisfied with the criminal justice proceedings, while victims who participated prior to adjudication were generally satisfied with the criminal justice system. Moreover, victims appreciate the complementary nature of the restorative approach in relation to the judicial proceedings.
The findings suggest that restorative justice is appropriate in cases of violent crime and as such that restorative justice should be made more available to victims of violence both prior and after adjudication. Nevertheless, because of its complementary nature, investment in the capacity of the criminal justice system to better respond to victims’ procedural and interactional needs is also required.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/5020 |
Date | 03 1900 |
Creators | Van Camp, Tinneke |
Contributors | Wemmers, Jo-Anne |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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