L’agression sexuelle (AS) commise envers les enfants est un sujet complexe à enquêter et les allégations reposent souvent exclusivement sur le témoignage de l’enfant. Cependant, même quand l’enfant divulgue une AS, il peut être réticent à révéler certains détails personnels et gênants de l’AS à un étranger. Étant donné qu’il n'est pas toujours possible d'obtenir le consentement de filmer et qu’il est relativement difficile de mesurer l’attitude non verbale de l’enfant et celui de l’enquêteur au cours des entrevues d’investigations, cette recherche a été novatrice dans sa création d’échelles verbales de telles attitudes. Afin de déterminer la corrélation de l’attitude des enquêteurs et la collaboration des enfants, 90 entrevues d’enfants âgés de 4 à 13 ans ont été analysées. Les entrevues ont été enregistrées sur bande audio, transcrites et codifiées à l'aide des sous-échelles verbales d'attitudes soutenantes et non-soutenantes des enquêteurs ainsi que d’attitudes de résistance et de coopération de la part de l'enfant. La proportion des détails sur l’AS fournie par les enfants a également été calculée. Afin de comparer les entrevues avec et sans le protocole du National Institute of Child Health and Human Development (NICHD), une MANCOVA, contrôlant pour l’âge de l’enfant et la proportion de questions ouvertes, démontre tel qu’attendu que les entrevues avec le protocole obtiennent plus de détails fournis à la suite des questions ouvertes que les entrevues sans le protocole. Cependant, aucune différence ne ressort quant aux attitudes de l’enfant et celle de l’enquêteur. Afin de trouver le meilleur prédicteur de la quantité de détails dévoilés par les enfants, une analyse de régression multiple hiérarchique a été faite. Après avoir contrôlé pour l'âge de l’enfant, l’utilisation du protocole et la proportion de questions ouvertes, la résistance de l’enfant et l’attitude non-soutenante de l’enquêteur expliquent 28 % supplémentaire de la variance, tandis que la variance totale expliquée par le modèle est de 58%. De plus, afin de déterminer si la collaboration de l’enfant et l’attitude de l’enquêteur varient en fonction de l’âge des enfants, une MANOVA démontre que les enquêteurs se comportent similairement, quel que soit l'âge des enfants. Ceci, malgré le fait que les jeunes enfants sont généralement plus réticents et coopèrent significativement moins bien que les préadolescents. Finalement, une régression multiple hiérarchique démontre que le soutien de l'enquêteur est le meilleur prédicteur de la collaboration des enfants, au-delà des caractéristiques de l'enfant et de l’AS.
Bien que l’utilisation du protocole NICHD ait permis des progrès considérables dans la manière d’interroger les enfants, augmentant la proportion de détails obtenus par des questions ouvertes/rappel libre et amplifiant la crédibilité du témoignage, l’adhésion au protocole n’est pas en soi suffisante pour convaincre des jeunes enfants de parler en détail d’une AS à un inconnu. Les résultats de cette thèse ont une valeur scientifique et contribuent à enrichir les connaissances théoriques sur les attitudes de l'enfant et de l'enquêteur exprimées lors des entrevues. Même si les enquêteurs de cette étude offrent plus de soutien aux enfants résistants, indépendamment de leur âge, pour promouvoir la divulgation détaillée de l’AS, de meilleures façons de contrer les attitudes de résistance exprimées par les jeunes enfants et une minimisation des attitudes non-soutenantes lors des entrevues sont nécessaires. / Child Sexual Abuse (CSA) is a complex subject to investigate and an alleged victim’s disclosure is crucial as it may be the only substantial evidence for investigators to establish their case. However, even when CSA is revealed, children may be reluctant to reveal personal and often embarrassing details to a stranger during a forensic interview. As it is not always possible to obtain consent to film and it is relatively hard to measure children’s and interviewers’ non-verbal attitudes during forensic interviews, this doctoral dissertation was innovative in its creation of verbal scales of such attitudes. In order to determine whether interviewers’ attitudes correlates with children’s collaboration during forensic interviews, 90 children ranging from 4 to 13 years of age were analysed. Interviews were audio taped, transcribed and then codified using verbal subscales of interviewers’ supportive and non-supportive attitudes as well as children's cooperative and reluctant attitudes. The proportion of details provided by the children in regards to the SA was calculated. To determine if differences exist between National Institute of Child Health and Human Development (NICHD) Protocol and Non-Protocol interviews, a MANCOVA was conducted controlling for children’s age and the proportion of open-ended questions. As expected Protocol interviews obtained significantly more details from open-ended prompts than Non-Protocol interviews. However, it showed no differences according to children’s and interviewer’s attitudes. To find the variable that has the greatest impact on the quantity of detail disclosed by children, a hierarchical multiple regression analysis was conducted. After controlling for children’s age, NICHD Protocol and proportion of open-ended questions which are known to increase the quantity of details disclosed; children’s reluctance and interviewers’ non-supportive attitudes contributed to an additional 28% of the variance, when the total variance explained by the model as a whole was 58%.
Moreover, to determine whether children’s collaboration and interviewers’ attitudes vary according to the child’s age-group a MANOVA was conducted. It revealed that interviewers behaved similarly irrespective of children’s age, even though younger children were generally more reluctant and cooperated significantly less than pre-adolescents. Finally, to determine which variables regarding child and SA characteristics, as well as interviewers’ attitudes, will have a greater chance at predicting children’s collaboration, a hierarchical multiple regression analysis was conducted. It showed that an interviewer’s support was a stronger correlating variable than children’s and SA characteristics in predicting children’s collaboration. While we believe that the development of the NICHD Protocol has enabled considerable progress in the way children are interviewed leading to more details obtained from free recall strategies, and thus leading to more credible testimonies. However, adherence to the Protocol is simply not sufficient to convince young reluctant children to talk in details about the SA to a stranger. This dissertation results have great scientific value as it enhances the theoretical underpinnings of the attitudes expressed by both the child and the interviewer during forensic interviews. Although, interviewers in this study did offer more support to reluctant children, regardless of their age, researchers need to find better ways to deal with young children’s reluctance as well as encourage practitioners to minimize non-supportive attitudes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/11196 |
Date | 12 1900 |
Creators | Lewy, Jennifer |
Contributors | Cyr, Mireille |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0032 seconds