Les communautés sont des acteurs de premier plan dans les efforts de prévention de la
radicalisation. En effet, la famille et les amis sont parmi les premiers à pouvoir observer
certains comportements laissant présager l’adhésion à une forme d’extrémisme violent.
Néanmoins, nous n’en savons encore que très peu quant au point de vue des communautés
relativement au fait de contacter une ressource formelle ou informelle pour un cas de
radicalisation. Cette étude s’intéresse alors à mieux comprendre les enjeux qui influencent la
volonté de contacter le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence
(CPRMV), un organisme indépendant de la police, pour un proche dans une situation de
radicalisation. Pour ce faire, nous avons réalisé des entretiens et des focus group menés auprès
de 29 individus habitant le Grand Montréal et s’identifiant soit en tant que Québécois, Juif,
Musulman, Latino-Américain ou Africain. Les résultats suggèrent la présence d’une multitude
d’enjeux à la prise de contact avec une ressource ; certains ayant été identifiés par la majorité
des participants, alors que d’autres semblent être plutôt propres à une communauté
particulière. Parmi les résultats partagés par l’ensemble des répondants, il a été possible
d’observer que la méconnaissance des ressources disponibles et la crainte des répercussions
apparaissent comme des enjeux centraux. De plus, les résultats suggèrent que les participants
entrevoient la radicalisation comme un phénomène essentiellement lié à l’islam, ce qui
pourrait être expliqué par l’influence des représentations véhiculées par les médias, et qui
pourrait conséquemment avoir une incidence sur la manière de comprendre et d’identifier un
cas de radicalisation. Enfin, la zone grise que représentent les comportements associés à la
radicalisation semble poser problème dans l’évaluation de la gravité de la situation et
ultimement la décision de faire appel à une ressource d’aide, telle que le CPRMV, ou à la
police. / Communities are key players in efforts to prevent radicalization. In fact, family members and
friends are among the first to observe changes or early signs suggesting that someone might be
heading toward a form of violent extremism. Yet, we still know very little about communitybased
views on reaching out to a formal or informal resource regarding a possible case of
radicalization. This study seeks to better understand the issues that influence the willingness to
contact the Center for the Prevention of Radicalization leading to Violence (CPRLV), a
Montreal-based independent organization. For this purpose, we conducted interviews and
focus groups with 29 individuals living in Greater Montreal, who self-identify as Quebecers or
as Jewish, Muslim, Latin American or African. The results suggest the presence of a multitude
of issues inhibiting reaching out to a specific resource; while some have been identified by
most participants, others seem to be rather specific to a community. Among the results shared
by all respondents, it has been observed that the lack of knowledge of available resources and
the fear of repercussions appear to be central issues. Moreover, the results suggest that the
participants perceive radicalization as a phenomenon essentially linked to Islam, which could
be explained by the influence of media representation of the issue and could consequently
have an impact on their way of understanding and identifying a radicalization-prone case.
Finally, the gray area surrounding the behaviors associated with radicalization appears to be a
problem in assessing the severity of the situation and ultimately the decision to reach out to an
aid resource, such as the CPRLV, or the police.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/19524 |
Date | 12 1900 |
Creators | Chevrette, Rosalie |
Contributors | Tanner, Samuel |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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