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Le lien entre les cognitions, la victimisation sexuelle et la coercition sexuelle chez les femmes et les hommes universitaires

Le mouvement féministe des années 1970 et 1980 a engendré des changements sociaux profonds en Amérique du Nord, notamment en ce qui a trait aux agressions sexuelles. Ces changements sociaux se sont traduits, à partir de 1983, par des modifications législatives importantes au Canada. Les études ayant suivi ces changements ont examiné la coercition sexuelle dans la population non délinquante. Une des conclusions notables de ces études est l’existence d’un chiffre noir important en ce qui concerne les agressions sexuelles. En effet, les études réalisées dans les années 1980 ne tenaient pas compte des femmes en tant qu’agresseurs, car le phénomène était perçu comme étant typiquement masculin. Ce n’est qu’à partir des années 1990 qu’un intérêt se forme concernant la coercition sexuelle commise par les femmes. Il est alors révélé que certaines attitudes et croyances soutiennent l’agression sexuelle tant chez les femmes que chez les hommes. Des similitudes sont également établies entre la coercition sexuelle des femmes et des hommes.

Peu d’études existent sur la prévalence de la coercition sexuelle en considérant autant les femmes que les hommes comme agresseurs potentiels. Il est important d’examiner les attitudes et croyances par rapport à la coercition sexuelle dans la population non délinquante au Québec indépendamment du genre.

Pour ce faire, nous avons construit un sondage en ligne via l’outil Survey Monkey. Ce sondage comprend quatre mesures afin d’examiner les attitudes en lien avec les croyances erronées entourant le viol, l’hostilité envers les femmes, l’acceptation de la violence interpersonnelle, ainsi que les croyances antagonistes et le conservatisme sexuel. Un cinquième instrument a été utilisé afin de mesurer les expériences sexuelles de victimisation et de coercition. L’échantillon comprend 354 étudiants(es) de l’Université de Montréal provenant de diverses associations étudiantes.

Les principaux résultats montrent que les femmes rapportent moins de croyances antagonistes que les hommes. Toutefois, il n’y a aucune différence entre les femmes et les hommes en ce qui concerne les croyances erronées entourant le viol, l’hostilité envers les femmes, l’acceptation de la violence interpersonnelle, les croyances antagonistes et le conservatisme sexuel. En ce qui concerne les comportements sexuels, les femmes rapportent davantage de victimisation sexuelle que les hommes. Peu de coercition sexuelle est rapportée tant par les femmes que les hommes. Par contre, les hommes affirment avoir commis plus de coercition sexuelle que les femmes. Les résultats montrent aussi que l’hostilité envers les femmes prédit la victimisation sexuelle chez les femmes. Par ailleurs, les croyances erronées entourant le viol prédisent les comportements sexuels coercitifs chez les femmes alors que le conservatisme sexuel prédit la coercition sexuelle chez les hommes. En outre, les résultats montrent que la victimisation sexuelle prédit les comportements sexuels coercitifs tant chez les femmes que chez les hommes. / Feminist movements in the 1970s and 1980s brought about profound social changes in North America, such as the occurrence of sexual assaults. These social changes were translated into legislative modifications in Canada, as of 1983. The studies following these changes examined sexual coercion in non-delinquent populations. One of the notable conclusions of these studies is the existence of a significant dark figure with respect to sexual assaults. Indeed, studies done in the 1980s did not take into account female aggressors, as the phenomenon was perceived to be typically one attributed to males. Academic interest in sexual coercion committed by females is rooted in studies published in the 1990s. It was revealed that certain attitudes and beliefs are associated with the trivialization of sexual assault in women and in men. Similarities were also established between sexual coercion committed by males and females.

Little studies on the prevalence of sexual coercion have considered both men and women as potential aggressors. It is important to examine the attitudes and beliefs related to sexual coercion in the non-delinquent populations of Quebec.

An online survey was conducted using Survey Monkey. This survey contained four measures to examine attitudes associated to erroneous beliefs regarding rape, hostility against females, tolerance of interpersonal violence, as well as antagonistic beliefs and sexual conservatism. A fifth instrument was used to measure sexual experiences, both in terms of victimization and coercion. The sample contained 354 students of the Université de Montréal coming from various student associations.

The main results showed that females report less antagonistic beliefs than males. However, no differences were found between females and males regarding rape myth acceptance, hostility toward women, acceptance of interpersonal violence, adversarial sexual beliefs and sexual conservatism. In terms of sexual behaviors, females reported more sexual victimization than males. Little sexual coercion was reported in females and males. Results, however, showed that males had committed more sexual coercion than females. Additionally, it was found that hostility towards women predicted sexual victimization in females. Further, erroneous beliefs on rape predicted coercive sexual behaviors in women, whereas sexual conservatism predicted sexual coercion in women. Finally, sexual victimization predicted coercive sexual behaviors in both females and males.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/19527
Date01 1900
CreatorsBruno, Valérie
ContributorsCortoni, Franca
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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