La fin du XIXe siècle voit éclore un grand nombre de « petites » revues littéraires et artistiques, liées aux avant-gardes et à la bohème. Parmi elles, Le Chat Noir (1882-1897), créée par Rodolphe Salis et Émile Goudeau pour assurer la promotion du désormais célèbre cabaret éponyme. On y publie des contes, des histoires drôles et sans paroles, mais aussi de la poésie. Le présent travail entend étudier de plus près ces poèmes, à la lumière de la crise qui agite alors la production littéraire. Il s’agit plus précisément d’analyser le traitement qui est fait de la notion de sujet lyrique, « principe structurel » (Käte Hamburger) du lyrisme. Dire " je" semble en effet perdre tout sens aux yeux de ces poètes, non seulement du fait du poids de la tradition qu’il est de bon ton de subvertir au nom de l’esprit fumiste dont ils se réclament, mais encore du régime collectif au sein duquel ils s’expriment. Toutefois, les multiples provocations à son encontre permettent aussi à ces artistes de disséquer et de questionner cette notion, et même de se la réapproprier, tant collectivement qu’individuellement. Une réflexion croisée, à la fois poétique, esthétique et sociopoétique, nous amènera à définir les logiques, enjeux et stratégies d’un tel positionnement. / The end of the 19th Century is a key period for the « little » literary and artistic journals, produced by avant-garde and bohemian groups. One of them, Le Chat Noir (1882-1897), created by Rodolphe Salis and Émile Goudeau to promote the famous and eponymous cabaret. Tales, humoristic texts, illustrations or poetry appear in its columns. The present thesis aims for a closer study of these poems, in the light of the crisis which troubles the literary production. It is more precisely to analyse how the notion of the lyric subject, which is considered as the « structural principle » (Käte Hamburger) of lyricism, is treated. Indeed, saying « I » seems to lose sense for these poets, not only because of a tradition that is to subvert for the « fumiste » spirit’s sake which they claim, but also because of the collective context in which they find a space of expression. However, those provocations against the lyrical « I » is also for these artists a way to question and dissect it, and even to reappropriate it, for the collective as much as the individual distinction. A mixed reflexion, based on poetic, esthetic and « sociopoétique » analysis, will lead us to define the logics, stakes and strategies of such a position.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016CLF20008 |
Date | 27 June 2016 |
Creators | Crepiat, Caroline |
Contributors | Clermont-Ferrand 2, Auraix-Jonchière, Pascale |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0027 seconds