Nous proposons, dans ce mémoire, d’explorer les possibilités pratiques et pédagogiques d’une approche autopoïétique de la création sonore au cinéma. Notre principal souci sera de saisir les modalités de l’ascèse propre aux artistes qui se livrent à une telle activité, comprise comme un « apprentissage de soi par soi » (Foucault), afin de faire celui qui peut faire l’œuvre (processus de subjectivation), et le rôle descriptif et opératoire de cet exercice - en tant qu’effort pour penser de façon critique son propre savoir-faire -, dans le faire-œuvre et l’invention de possibles dans l’écriture audio-visuelle cinématographique. Pour ce faire, d’une part, nous étudierons, à partir de témoignages autopoïétiques, le rapport réflexif de trois créateurs sonores à leur pratique et leur effort pour penser (et mettre en place) les conditions d’une pratique et d’une esthétique du son filmique comme forme d’art sonore dans un contexte audio-visuel, alors qu’ils travaillent dans un cadre normalisant : Randy Thom, Walter Murch et Franck Warner. D’autre part, nous recourrons à différentes considérations théoriques (la théorie de l’art chez Deleuze et Guattari, la « surécoute » chez Szendy, l’histoire de la poïétique à partir de Valéry, etc.) et pratiques (la recherche musicale chez Schaeffer, la relation maître-apprenti, les rapports entre automatisme et pensée dans le cinéma moderne chez Artaud et Godard, etc.), afin de contextualiser et d’analyser ces expériences de création, avec l’objectif de problématiser la figure de l’artiste-poïéticien sur un plan éthique dans le sillage de la théorie des techniques de soi chez Foucault. / It is our aim, in this study, to explore the practical and pedagogical possibilities of an auto-poietic approach to sound designing in cinema. Our main concern is to grasp the modalities of the asceticism unique to artists of this trade, understood as a apprenticeship of the self, by the self (Foucault) in order to generate the one who can make the work of art, and the descriptive and operational roles of this exercise - as a means of producing critical thought with respect to one’s own know-how-, in the making of the film and the invention of possibilities in audio-visual cinematographic “writing”. To do this, firstly, based on various forms of autopoietic testimony, we study the reflexive relation of three sound designers (Randy Thom, Walter Murch and Frank Warner) with respect to their practice and their efforts to think (and put in place) the conditions of a practice and an esthetics of film sound as a form of sound art in the audio-visual context, while these are working in normative framework. Secondly, we will use various theoretical (the art theories of Deleuze and Guattari, the “surécoute” of Szendy, the history of poietic from Valéry, etc.) and practical (Schaeffer’s musical research, the master-student relationship, the relationship between automatism and thought in the modern cinemas of Artaud and Godard, etc.) considerations to help contextualize and analyze these experiences of artistic creation, with the objective of problematizing the figure of the poietic-artist in the wake of Foucault’s theories on the techniques of self.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/16142 |
Date | 01 1900 |
Creators | Forest, Pierre-Olivier |
Contributors | Cardinal, Serge |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0041 seconds