Cette thèse se propose de mettre en relief des enjeux esthétiques et théoriques encore inaperçus du décor filmique, en prenant pour exemple le travail de Luchino Visconti, dont le cinéma fournit un cadre privilégié pour mener une telle recherche. Cinq grands films en costumes situés dans un XIXe siècle tardif, entre 1860 et 1911, constituent le corpus de l’étude, que vient compléter l’horizon réflexif des mises en scène de théâtre. On se donne pour tâche de relever et de faire ressortir les fonctions descriptive, historique et dramaturgique du décor. Le concept de scène ouvre ce décor XIXe à son extension la plus large : de l’espace au temps, du plus matériel au moins évidemment perceptible, du visuel au sonore. Le décor est cette scène, à la plasticité et la malléabilité remarquables, sur laquelle se met en place une poétique indissociable des perspectives temporelles. Comme scène, le décor est là où l’émergence du XIXe se noue, se joue et se structure selon trois niveaux : l’historicité, le drame, le temps. De la reconstitution historique à l’imagerie du siècle, des rhétoriques XIXe à la dramaturgie passionnelle, de la mise en scène du temps aux décors-temps en passant par les fictions et la corporéité du décor : voilà vers quelle poétique les scènes du décor acheminent le spectateur. Le distendant jusqu’à ses limites les plus élargies (le temps et ses mouvements, son anachronisme et sa fragmentation, ses fractures et sa musicalité), la réflexion aborde pour finir le décor XIXe comme cette forme cinématographique aspirant à une autre visibilité : telle une présence qui « inquiète le regard » (D. Païni). Cette approche du décor permet alors de repenser le travail de Visconti dans la modernité. / This doctoral thesis aims at highlighting aesthetic and theoretical aspects of film sets, throughout the work of Luchino Visconti. Five great costume films taking place in the late nineteenth century, between 1860 and 1911, complemented by the reflexive horizon of theatre stagings, constitute the corpus of the analysis. Descriptive, historical, and dramatic features of the film sets are identified and highlighted. The notion of scene enables us to consider the nineteenth century sets through a broad spatial and temporal scope; from the more substantial to the least clearly perceptible; from vision to audition. The film set is considered as a stage, with its characteristic plasticity and malleability, whereby the poetics is set up, indivisible from temporal perspectives. As a stage, the film set is the place where the emergence of the nineteenth century gets structured according to three levels: historicity, drama, and time. From the reconstruction of history to the imagery of the century, from the nineteenth century’s rhetoricity to the passionate drama, from the staging of time to temporal-settings, through film sets’ fictions and corporeality: this is the poetics towards which film sets’ scenes carry on the viewer. Distending the film set to its most extended limits (its time and movements, its anachronism and fragmentation, its fractures and musicality), towards the end, the reflection tackles the nineteenth century film sets as a cinematographic form aspiring to a new type of visibility — similar to a presence which "worries the sight" (D. Païni). This wide approach of the film set enables us to analyse Visconti’s work through the lens of modernity.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA100151 |
Date | 26 November 2012 |
Creators | Guétin, Marie-Laure |
Contributors | Paris 10, Schifano, Laurence |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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