Le présent travail de recherche cherche à éclairer le rapport entre le sujet, le délire et le temps. Les prémisses de cette question sont essentiellement cliniques : dans notre pratique nous avons rencontré des patients délirants dont les états ont présenté des organisations subjectives qui ne pouvaient pas être ni décrites, ni comprises dans la terminologie traditionnelle de la psychiatrie ou de la psychologie. Cette expérience clinique nous a confronté à deux difficultés majeures : premièrement, les agencements subjectifs du délire contredisent souvent la conception du sujet dont dispose la psychologie, deuxièmement, dans de nombreux cas toute tentative de réduction de la forme clinique du délire à la conception médicale de l’évolution continue conduit à une méconnaissance du fondement subjectif de l’organisation temporelle du phénomène. Dans notre travail nous démontrons que le phénomène délirant demande un concept du sujet et une notion du temps qui répondent à l’exigence de sa structure clinique. D’abord, en réinterrogeant la clinique classique des états délirants dans la perspective structurale, nous expliquons pourquoi l’étude des états délirants nécessite une transgression du plan de la psychopathologie traditionnelle. Ensuite, sur le fond d’une élaboration approfondie du concept de temps logique, nous conceptualisons une approche clinique qui met en évidence que le rapport de la formation délirante au temps est une série discontinue de modes de subjectivation de la jouissance qui permet d’identifier la temporalité du délire à un agencement de la succession de modes de temporalisation. Ainsi notre recherche aboutit à démontrer la thèse qui postule une solidarité structurale de la fonction du sujet avec la fonction-temps dans la clinique des états délirants / The present research seeks to shed light on the relationship between the subject, delusion and time. The premises of this question are essentially clinical: in our practice we have encountered delusional patients whose states have presented subjective organizations that could not be described or understood in traditional terminology of psychiatry or psychology. This clinical experience has confronted us with two major difficulties: firstly, the subjective organization of the delusion often contradicts the psychological conception of the subject, secondly, in many cases the attempt to reduce the clinical form of delusion to the medical conception of continuous evolution leads to a ignorance of the subjective basis of the temporal organization of the phenomenon. In our work we demonstrate that the delusional phenomenon demands a concept of the subject and a notion of time, which meet the requirement of its clinical structure. Firstly, by re-examining the classic clinic of delusional states in the structural perspective, we explain why the study of delusional states requires a transgression of the traditional psychopathology approach. Then, on the basis of the detailed elaboration of the concept of logical time, we conceptualize a clinical approach, which shows that the relation between delusion formation and time is a discontinuous series of modes of subjectivation of jouissance which permit to identify the temporality of delusion with an arrangement of the succession of modes of temporalization. Thereby our research results in demonstrating the thesis, which postulates a structural solidarity of the function of the subject with the function-time in the clinic of delusional states.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017REN20035 |
Date | 07 October 2017 |
Creators | Tyranowski, Raphaël Lucas |
Contributors | Rennes 2, Maleval, Jean-Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0018 seconds