Cette thèse est une contribution à l’étude des relations de parenté inuit. Elle présente une ethnographie et une analyse des pratiques relationnelles contemporaines dans le village arctique de Sanikiluaq (Nunavut). Elle vise plus particulièrement à comprendre le processus de production, de pratique et d’interruption du lien de parenté dans une communauté travaillée par le contexte sociohistorique des sociétés inuit canadiennes du début du 21e siècle ; elle met ainsi en regard le contexte historique de l’archipel des îles Belcher, les enjeux électifs travaillant les pratiques relationnelles contemporaines et les identités relationnelles de leurs acteurs pour accéder à une compréhension du sens de la parenté inuit refusant de postuler la flexibilité de l’organisation sociale comme une réponse culturelle satisfaisante à la question de la nature de la parenté.Sur le fond du contexte historique ayant déterminé la formation récente du village de Sanikiluaq, la première partie (chapitres 2 et 3) retrace les évolutions des pratiques relationnelles au cours du 20e siècle et s’attache à identifier les principaux enjeux déterminant aujourd’hui l’élection parentale. La deuxième partie (chapitres 4 et 5) est consacrée à une ethnographie et à une analyse de la fabrique des parentés dans neuf fratries qikirtamiut (i.e. des îles Belcher) contemporaines ; elle travaille le rapport entre les enjeux électifs contemporains, la production du lien de parenté et le vécu effectif de la relation autour des trois registres d’appartenance parentale structurant les pratiques et les théories culturelles concernées : la généalogie, l’identité et le quotidien. La troisième et dernière partie (chapitres 6 et 7) poursuit l’analyse dans des lieux et des milieux mobilisant l’image de la personne et de la relation pour produire, dire et pratiquer le lien. Elle aborde les pratiques relationnelles sur les sites Internet de réseaux sociaux, l’utilisation des photographies de famille, ainsi que plusieurs catégories de marquage qui, du tatouage au dessin, participent de pratiques d’identification impliquant l’identité ontologique à la base de la relation de parenté. La thèse propose ainsi une approche de la parenté inuit articulant processus électifs, pratiques relationnelles et productions symboliques dans le contexte arctique du début du 21e siècle. / This doctoral dissertation is a contribution to the study of Inuit kinship. It presents an ethnography and analysis of contemporary kinship practices in the Arctic village of Sanikiluaq (Nunavut). The specific aim is to understand how kinship ties are produced, practised, and severed in a community that historically and socially has much in common with other Canadian Inuit societies of the early 21st century. The text thus covers the history of the Belcher Islands, the strategies currently used to establish kinship ties, and the kin identities of the people involved. The aim, here, is to understand the meaning of Inuit kinship without having to fall back on the flexibility of social organization to provide a satisfactory answer.After describing the historical backdrop to the recent formation of the village of Sanikiluaq, the first part (chapters 2 and 3) retraces the development of kinship practices during the 20th century and identifies the main strategies behind present-day kinship choices, e.g., choosing a mate, a godmother, a godfather, or a namesake for a newborn child. The second part (chapters 4 and 5) provides an ethnography and analysis of kinship choices in nine groups of siblings who are contemporary Qikirtamiut (i.e., Inuit of the Belcher Islands). It addresses how kinship strategies, production of kinship ties, and the actual kinship experience interrelate in terms of three factors that structure the practices and cultural theories under discussion: genealogy, identity, and daily life. The third and last part (chapters 6 and 7) pursues this analysis in places and settings where images of oneself and one’s kin group are used as means to produce, convey, and practise kinship. Topics include kinship practices on social networking websites, use of family photos, and several categories of tagging, which range from tattooing to drawing, that help people to identify themselves to others via the ontological identity that underlies their kinship ties. In sum, this dissertation describes Inuit kinship by showing how strategy processes, day-to-day practices, and forms of symbolic production relate to each other in the Arctic of the early 21st century.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LYO20020 |
Date | 24 March 2014 |
Creators | Dupré, Florence |
Contributors | Lyon 2, Université Laval (Québec, Canada), Déchaux, Jean-Hugues, Laugrand, Frédéric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.1102 seconds