Return to search

"Si ça n'avait pas été vous, j'aurais eu peur". Qu'est-ce qu'incarner un personnage "méchant"? Des projections fantasmatiques au quotidien des répétitions : l'exemple du Théâtre du Soleil / "If it hadn't been you, I'd have been scared". Playing an Evil Character. From fantasies to the daily routine of rehearsals : the Théâtre du Soleil example

D’Esope, acteur romain, à Heath Ledger, star hollywoodienne, de nombreuses sources rapportent des cas d’acteurs « possédés » par leur personnage de méchant. Mythes sans fondement ? Elucubrations de spectateurs en quête de frissons, voire stratégie commerciale ? Peut-être, mais là n’est pas l’essentiel : qu’elles soient véritables ou fantasmées, le nombre et la constance de ces anecdotes au fil de l’histoire en montrent bien l’importance. Notre imaginaire de spectateur semble nourri de ces dérapages fantasmés, de ces histoires d’acteurs s’étant, selon l’expression consacrée, « perdus dans leur rôle » - parfois jusqu’à en mourir.Après s’être intéressé brièvement à certaines de ces anecdotes, à ce qu'elles révèlent de notre rapport à la scène, ce travail propose un renversement de perspective : il s’agit d’interroger la possibilité d’un risque de confusion entre acteur et personnage, non plus à travers le prisme du regard porté sur le comédien, mais en s’intéressant au vécu des acteurs eux-mêmes – en tentant de se dégager des projections fantasmatiques pour essayer de comprendre ce qui se passe, réellement, « dans la tête d’un comédien » devant incarner un personnage méchant. A cette fin, nous nous intéresserons au travail de l’acteur dans ce qu'il a de plus concret, de plus anodin en apparence, du maquillage au cœur qui bat, des douleurs de genoux aux bouffées de plaisir, des rituels d’avant-spectacle aux rires ou aux larmes d’après-spectacle, des tensions à la complicité entre partenaires. Nous plongerons pour cela dans le quotidien des acteurs du Théâtre du Soleil, à travers une vaste étude de terrain mêlant observations de répétitions et entretiens. / From Aesop, the Roman actor, to Heath Ledger, the Hollywood star, numerous sources report instances of actors “possessed” by the evil part they are playing. Groundless myth, wild speculation on the part of spectators in search of thrills, or even marketing strategy? Perhaps, but that is not what matters most: whether real or fantasized, the number and the consistency of these stories throughout history bear evidence of their importance. Our imagination as a spectator seems to feed on these fantasized slips, on these stories of actors who, as the saying goes, lost themselves in acting and sometimes even died from it. After paying brief attention to some of these stories and to what they reveal about our relationship to the stage, a reversal of perspective is proposed : the risk of confusion between the actor and the character he is playing is no longer investigated through the lens of one’s perception of the actor but through paying close attention to the personal experiences of the actors themselves – we try to evade fantasies by attempting to understand what is really occurring in the actors’ mind when playing an evil character- To this end, we analyze the actor’s work in its most concrete and seemingly most innocuous aspects, from making up to the beating heart, from knee pain to flashes of pleasure, from the rituals before going on stage to laughter and tears shed once the performance is over, from tension to complicity with the partnering actors. We slip into the everyday life of the Théâtre du Soleil company by means of a wide field study which combines observation of rehearsals and actors’ statements of their own experience.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA037
Date29 March 2017
CreatorsDaniellou-Molinie, Celia
ContributorsSorbonne Paris Cité, Sarrazac, Jean-Pierre, Rivière, Jean-Loup
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.002 seconds