Ce travail étudie les liens qui relient la critique dramatique à une forme d’engagement politique dont certaines revues généralistes ont été porteuses du milieu des années 1960 au début des années 1980, à partir d’un corpus d’articles parus dans Les Temps modernes, Esprit et La Quinzaine Littéraire, dont la plupart sont respectivement signés par Renée Saurel, Alfred Simon et Gilles Sandier. La politisation de cette critique se manifeste dans laconception qu’elle professe du rôle du théâtre dans la société, dans les critères qu’elle applique à l’analyse des spectacles, dans sa participation aux débats des milieux artistiques et intellectuels, mais aussi dans l’acte même de l’écriture. La critique théâtrale pratiquée dans ces revues tend à se distinguer à la fois de la chronique journalistique et ducommentaire savant. Si sa périodicité lui permet de suivre l’actualité de la scène française (et surtout celle du théâtre public parisien), elle entend rompre avec le modèle traditionnel du compte-Rendu journalistique effectué sur un mode impressioniste. Elle tente d’expliciter ses critères de jugement en les rapportant aux problèmes théoriques soulevés par le marxisme, le brechtisme ou encore le structuralisme. Pour ce faire, elle s’ouvre à de nouveaux domaines de controverse comme celui des politiques culturelles. Bien qu’elle reconnaisse un certain degré d’autonomie aux questions esthétiques, elle considère l’écriture et la mise en scène au prisme de l’efficacité politique, en vue de promouvoir un théâtre véritablement populaire. Support matériel et instance symbolique, la revue constitue un lieu propice pour une critique alliant la revendication politique à l’exigence de savoir. / This research project aims to analyse the links between drama critique and political commitment, manifest in a number of reviews from the mid-1960s to the early 1980s. This investigation focuses on a corpus of articles published in Les Temps Modernes, Esprit and La Quinzaine Littéraire, most often signed by, respectively, Renée Saurel, AlfredSimon, and Gilles Sandier. This critique’s politicisation is most evident in four main areas, namely: its conception of the social function of theatre; in the selected criteria used to analyse performances; in its active involvment in the artistic and intellectual debates of the time; as well as in the very act of critical writing. The particular form of theatre critique emerging from these reviews tends to differ both from the journalistic column and from the scholarly commentary. These reviews’ publishing frequency allows this form of critique toremain topical in regards to contemporary french (and particularly public parisian) theatre; however, these texts also seek to break away from the traditional model of the theatre review and its impressionist mode. This critical movement attempts to explicate its criteria of appraisal by basing itself on the theoretical issues raised by Marxism, brechtism and/or structuralism. In so doing, it opens up its focus to include new controversial areas, such as debates on cultural policies. Despite aknowledging some form of autonomy to aesthetic issues, this critique analyses writing and mise-En-Scène through the lens of political efficiency, as a means to develop a genuine popular theatre. These reviews, considered here both as materialised spaces for intellectual debate and as objects of symbolic authority, become fertile loci in which to foster a new form of critique aiming to combine the development of theoretical frameworks with political commitment.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA100115 |
Date | 04 November 2014 |
Creators | Valette, Léa |
Contributors | Paris 10, Wallon, Emmanuel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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