Cette thèse exploite une nouvelle source de données longitudinales sur les niveaux et les conditions de vie des ménages marocains en vue d’éclaircir les liens existants entre santé, protection sociale, et pauvreté, dans le cas du Maroc. Dans un premier temps, nous évaluons l’impact d’un programme national de gratuité des soins sur le recours aux soins et le poids financier des dépenses liées à la santé. En deuxième lieu, nous examinons comment les chocs de santé se répercutent sur la répartition de l’offre de santé au sein du ménage. Enfin, nous analysons les déterminants du sentiment de pauvreté au sein de la population marocaine, avec une attention particulière portée aux effets de comparaison. Les principaux résultats de ce travail sont que le programme de gratuité des soins a eu un impact positif de taille modérée sur l’accès aux soins en milieu rural, mais pas d’effet décelable en milieu urbain, ni sur les dépenses de santé. Nous montrons que les ménages marocains utilisent une gamme variée de mécanismes informels pour se protéger contre le risque financier lié à la santé ; en particulier, l’offre de travail féminine en milieu urbain réagit positivement à la maladie du chef de ménage. Enfin, nous trouvons que le sentiment de pauvreté est lié au niveau de vie moyen du groupe de référence du ménage, mais que cet effet varie en fonction de l’échelle géographique de ce groupe : le revenu moyen des voisins proches est lié négativement au sentiment de propre pauvreté, tandis que celui de la province de résidence est lié positivement à la pauvreté subjective. / This dissertation exploits a new nationally representative panel survey of household conditions in order to investigate different aspects of the health-social protection-poverty nexus in present-day Morocco. First, we assess the impact of a policy of `free health care' on access to public hospitals and health-related expenditures. Second, we investigate how shocks related to ill health are related to various coping mechanisms, in particular to the reallocation of labor within the household. Third, we analyze the determinants of the feeling of being poor in the Moroccan population, with a focus on comparison effects. We find that the free health care policy had a moderate, but positive, impact on access to health care among rural households, but a limited impact on health expenditures and no impact on consultation rates for urban household. Moroccan families use a variety of coping mechanisms to cover themselves against the financial shocks linked to illness; in particular, we show that in urban areas, female labor supply reacts positively to illness of the household head, which suggests that low female labor force participation is driven by supply-side reasons. Finally, we find that the feelings of being poor is influenced by the income of various comparison groups, albeit in different directions according to the geographical scale: the income of the comparison group at the neighborhood or village level is negatively associated with the feeling of poverty, while the income at the province level is positively correlated with one's own poverty perception.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019PSLED003 |
Date | 18 June 2019 |
Creators | Cottin, Raphael |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, De Vreyer, Philippe, Nordman, Christophe Jalil |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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