L’épidémie de VIH en Guyane est souvent présentée comme généralisée. Cependant, certains groupes semblent plus particulièrement touchés. Parmi ces groupes vulnérables, les travailleuses du sexe tiennent une place particulière compte tenu de la fréquence des rapports transactionnels dans la région. Ces échanges économico‐sexuels dépassent les frontières puisque de nombreux clients venant de Guyane rencontrent des travailleuses du sexe à Oiapoque, ville brésilienne frontalière. Malgré l'importance potentielle de la prostitution dans la dynamique de l'épidémie VIH, peu de données existent sur le sujet dans la région.L’objectif principal de cette étude était de répondre à ce manque de données et de décrire les connaissances, attitudes et pratiques des travailleuses du sexe en Guyane et à Oiapoque afin de pouvoir ajuster au mieux les actions de prévention.Les résultats des enquêtes menées en Guyane et à Oiapoque en 2010 et 2011 ont mis en lumière un certain nombre de faits favorisant la progression de l’épidémie au sein des travailleuses du sexe, mais également favorisant la diffusion de l’épidémie en population générale. Ainsi l’utilisation du préservatif n’était pas toujours adéquate et bien qu’elle était constante avec les clients, elle l’était beaucoup moins avec les partenaires intimes, dans un contexte de multipartenariat fréquent. Le taux de dépistage à Oiapoque était particulièrement faible également. Au‐delà de l’aspect individuel, le cadre structurel impactait clairement la vulnérabilité des travailleuses du sexe. Ainsi, la non‐disponibilité des traitements à Oiapoque, la précarité dans laquelle se trouvent les personnes et le cadre législatif des deux pays représentent des obstacles majeurs à la prise en charge destravailleuses du sexe.Différents niveaux de lecture sont nécessaires pour essayer de percevoir la complexité des comportements face au risque de transmission du VIH parmi les travailleuses du sexe. C’est à chacun de ces niveaux qu’il faut envisager la prévention, et non plus au seul niveau individuel, pour qu’elle puisse être efficace. Cette prévention doit, elle‐même, être envisagée plus globalement pour apporter une réponse efficace à l’épidémie de VIH en combinant des éléments de prévention comportementale, biomédicale et structurelle. / The HIV epidemic in French Guiana is often described as generalized. However, some vulnerable groups appear particularly affected. Among these groups, female sex workers hold a special place because of the frequency of transactional relationships in the region. These sexual‐economic exchanges go beyond the borders since many customers from French Guiana solicit female sex workers in Oiapoque, the Brazilian border town. Despite the potential importance of sex work in the HIV epidemic, there is scarce data on the subject in the area.The main objective of this study was to address this knowledge gap and to describe the knowledge, attitudes and practices among female sex workers in French Guiana and Oiapoque in order to optimize and subsequently evaluate prevention.The results of the survey conducted in French Guiana and Oiapoque in 2010 and 2011 highlighted a number of events promoting the spread of the epidemic among female sex workers, but also promoting the spread of the epidemic in the general population. Thus, condom use was not always adequate. Although it was consistent with the customers, it was much less with intimate partners, in a common multiple sexual partnerships context. The HIV screening rate was particularly low in Oiapoque as well. Beyond the individual aspect, the structural framework clearly impacted the vulnerability of female sex workers. Thus, the non‐availability of treatment in Oiapoque, the precariousness in which people live and the legislative framework of the two countries are major barriers to female sex workers’ support.Different levels of understanding are necessary to disentangle the complexity of behaviors facing the risk of transmission of HIV among female sex workers. Prevention must be considered at each level, not only at the individual level, to be effective. Furthermore, prevention must be considered more generally to provide an efficient response to the HIV epidemic by combining behavioral, biomedical and structural prevention elements.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015YANE0006 |
Date | 09 June 2015 |
Creators | Parriault, Marie-Claire |
Contributors | Guyane, Nacher, Mathieu |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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