Bien que plusieurs déficits et distorsions temporelles aient été observés chez les personnes atteintes de schizophrénie (SZ), l'étude de leur perception du temps demeure un sujet difficile d'approche en raison de l'effet possible des déficits cognitifs de ces individus sur leur performance lors des tâches expérimentales mesurant la perception du temps. Cette étude a pour but de cerner la nature des perturbations temporelles des personnes atteintes de SZ (25 patients et 25 contrôles) et de les associer au fonctionnement de leur horloge interne. Un rythme de l'horloge interne ou fréquence naturelle (Fn) plus élevé est attendu chez les patients à l'aide d'une méthode de détection de variations graduelles de tempo, la Méthode des Stimuli Dynamiques. De plus, à l'aide d'une méthode de reproduction temporelle avec des durées auditives de 800 ms, 1 600 ms et 2 400 ms, les patients devraient montrer une fraction de Weber (indice de variabilité) plus élevée. Les jugements rétrospectifs de la durée totale de la session expérimentale devraient être plus élevés chez les patients que chez les contrôles. Des corrélations significatives devraient être observées entre des indicateurs de la perception du temps et du fonctionnement clinique, cognitif et social. Les résultats montrent que la Fn est presque identique entre le groupe clinique et contrôle. Cependant, la fraction de Weber à la reproduction est marginalement plus élevée chez les participants du groupe clinique et ces derniers donnent des estimations rétrospectives plus longues que celles du groupe contrôle. Enfin, seule la mémoire de travail (WMS-III) et l'alternance au Stroop sont significativement corrélées avec la Fn des patients et des corrélations semblables sont observées entre la mémoire de travail et la fraction de Weber des patients. Malgré des anomalies temporelles modestes chez les patients, par rapport aux attentes basées sur la littérature, il demeure que le patron des résultats suggère une implication de la cognition et en particulier de la mémoire de travail. La variabilité des résultats entre les études pourrait être attribuable à l'interaction entre les déficits cognitifs de la SZ et la panoplie de demandes et de contextes expérimentaux. Les présents résultats sont en accord avec les travaux de Lee et al. (2009), qui ont observé une forte interaction entre des déficits cognitifs et des difficultés lors de tâches de perception du temps des SZ. Un plus grand échantillon composé de patients chroniques en phase aigüe aurait peut-être permis d'obtenir des différences significatives pour la fraction de Weber. Les recherches futures devraient tenter de cerner les substrats cognitifs et neuronaux de ces perturbations à l'aide de méthodes novatrices, de batteries neuropsychologiques et de la neuroimagerie.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/22326 |
Date | 17 April 2018 |
Creators | Roy, Martin |
Contributors | Grondin, Simon, Roy, Marc-André |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | xii, 13-267 f., application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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