Un accent de non-natif peut mener à une incompréhension ou à la perception de degrés différents d'accent d'étrangeté. La prosodie, qui est maintenant reconnue comme un élément important de l'impression d'étrangeté, est relativement peu abordée en recherche en acquisition des langues étrangères. Ceci contraste avec l'intérêt grandissant envers la prosodie en tant qu'élément de la langue maternelle. Dans cette thèse, la recherche phonologique est évaluée quant à sa pertinence dans la recherche sur la prosodie des langues étrangères. Deux aspects de la théorie phonologique sont étudiés: la typologie et l'organisation phonologique. Ce choix est justifié par la présomption générale que l'étrangeté prosodique est créée soit par une différence de typologie entre langue maternelle (L1) et langue étrangère (L2) soit par un transfert de traits prosodiques de la L1. La critique de la recherche en typologie phonologique conclut que, à ce stade, aucun modèle de classification prosodique n'est applicable à l'acquisition d'une L2. En particulier, l'étude démontre que certaines typologies, en particulier la théorie de l'isochronie accentuelle/l'isochronie syllabique de Pike, devraient être exclues parce qu'elles entravent les progrès en recherche sur l'acquisition et la production de la prosodie des langues étrangères. Le second aspect de la théorie phonologique étudié dans cette thèse est l'organisation phonologique. La prémisse est que les différences sous-jacentes à l'organisation prosodique plutôt que les différences phonologiques de surface sont transférées de L1 à L2. Les analyses approfondies de l'anglais nord américain, le français et le chinois standard révèlent d'importantes différences phonologiques entre l'anglais nord américain et les deux autres langues. Quatre expériences évaluent certaines de ces différences. La prosodie de l'anglais produite par des locuteurs natifs du français est analysée dans des phrases rythmiquement simples et des phrases rythmiquement plus complexes. Les résultats démontrent que l'accentuation lexicale est moins problématique que l'accentuation prosodique supra-lexicale. En particulier, il est démontré que les montées de fréquence fondamentale (F0) de début et de fin de syntagme accentuel (SA), typiques du français, sont source d'erreur dans la prosodie de l'anglais langue seconde. Il est cependant montré que cette erreur, bien que remarquée par les locuteurs natifs de l'anglais, n'affecte pas la perception de placement d'accentuation par ces derniers. La prosodie de l'anglais produite par des locuteurs natifs du chinois est analysée en termes de transfert de ton et d'alignement de pic de F0. Les résultats indiquent que les locuteurs du chinois utilisent les tons chinois quand ils produisent des tons accentuels de l'anglais; plus spécifiquement, la majorité des locuteurs utilisent le ton 2 (ton montant) quand ils produisent un ton accentuel montant. La dernière expérience révèle que les locuteurs natifs du chinois alignent le ton accentuel avec la syllabe accentuée à laquelle elle correspond de manière plus stricte que les locuteurs natifs de l'anglais nord américain le font. Les résultats de cette thèse génèrent un aperçu de la progression de la performance de la prosodie d'une langue étrangère. Les conclusions comportent des implications sur le contenu pédagogique et le format de l'enseignement de la prononciation. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Phonologie, Phonétique, Phonologie prosodique, Prosodie, Rythme, ESL, Français du Québec, Français de France, Chinois.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2070 |
Date | January 2009 |
Creators | Ploquin, Marie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse acceptée, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2070/ |
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