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Le travail du care : entre engagement et distanciation. La relation entre professionnels et résidents au sein des unités Alzheimer / The ethics of care between commitment and detachment. The relation between professionals and residents in Alzheimer's Special Care Units

Depuis le début des années 2000 se développe une littérature enjoignant les professionnels au contact des malades d'Alzheimer à "personnaliser" leur prise en charge. Derrière ce terme se cache en réalité une véritable injonction à l'humanisation dans le cadre d'une relation où cette dimension semble faire défaut. Ce qui est demandé au personnel médical et paramédical, c'est un engagement véritable et authentique auprès de cette population. Ce qui est visé, c'est un contrôle des émotions et de leur manifestation.Cette thèse interroge la mise en pratique de la "personnalisation" au sein des unités Alzheimer en EHPAD. S'appuyant sur une démarche qui s'inspire des enquêtes interactionnistes, cette recherche montre non seulement la banalité de l'"engagement" dans ce type d'univers, mais également la complexité de sa mise en oeuvre.Dans la perspective des études sur le care, un travail souterrain, qui reste le souvent invisible, consiste à faire en sorte que la vie de l'étage soit possible pour l'ensemble des individus en présence. C'est cette intelligence de la situation qui conduit, d'un côté, à éloigner le risque de la réification et, de l'autre, à prévenir l'épuisement professionnel.Bien loin de la rhétorique de la "bonne distance professionnelle", l'enquête montre que l'activité des soignants s'articule autour d'un subtil dosage entre engagement et distanciation, pour reprendre la proposition d'Elias (1956). Les émotions sont tout à la fois une nécessité dans le cadre de la réalisation des tâches qui incombent aux professionnels, et une source de danger qu'il faut parfois savoir mettre à distance.L'univers des unités Alzheimer est marqué par un poids relativement important de la régulation autonome par rapport à la régulation de contrôle, pour reprendre la terminologie de Reynaud (2004). Les velléités de formalisation achoppent face au caractère fondamentalement insaisissable et local du care. / In France, since early 2000s spreads a literature inviting professionals in contact with people suffering from Alzheimer disease to "personalize" the way they take care of them. This term refers to a humanization that seems to fade away in this particular context. What is asked to medical and paramedical staff, is a true and authentic commitment toward these patients. What is aimed, is a control of emotions and the way they are expressed.This Ph.D explores the way in which "personalization" is practically accomplished in the context of Alzheimer’s Special Care Units. Based on interviews and observations, it shows the banality of "commitment", and also the complexity of it’s execution. From the ethics of care perspective, an invisible work makes life possible for every protagonist living in that kind of environment. This cleverness of the situation drives away the danger of reification, and prevents burnout.Far from the chimerical "professional distance", this field work shows an articulation between commitment and detachment (Elias, 1956). Emotions appears to be a necessity in order to carry out the tasks, but also a danger that requires to be put away. Thus, Alzheimer’s units are characterized by the relative importance of autonomous regulation, in comparison with control regulation (Reynaud, 2004) : formalization process struggle due to the elusive and local nature of the ethics of care.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PSLED054
Date04 December 2017
CreatorsFarhat, Mounir
ContributorsParis Sciences et Lettres, Alter, Norbert
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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