Depuis une vingtaine d’années, les discours promotionnels en urbanisme attribuent à un nombre croissant de lieux et de processus le statut de modèles à suivre ou de bonnes pratiques. Cette thèse vise à comprendre comment les acteurs opérationnels réceptionnent et utilisent ces modèles lorsqu’ils conçoivent d’autres projets urbains. L’approche construite vise à suivre les acteurs au plus près de leurs pratiques opérationnelles. Pour ce faire, la notion de « modèle » est mise de côté le temps de l’analyse pour lui préférer celle de « référence » dont la définition prend une dimension méthodologique. Une référence est la représentation d’un objet utilisée dans une situation autre que celle dans laquelle il a été élaboré. Tout objet (idée, image, ou texte) peut devenir une référence, mais il ne le devient qu’à partir du moment où sa représentation est citée dans une autre situation. La notion de référence est étudiée dans le cadre de situations de conception, les moments au cours desquels les acteurs réfléchissent, discutent, se projettent seuls ou à plusieurs, et prennent des décisions pour la transformation des usages d’un espace. Deux méthodes sont utilisées. Une méthode par entretiens semi-directifs auprès de 30 acteurs opérationnels d’origines variées vise à comprendre la façon dont ces derniers se représentent leurs usages des références. Une méthode d’observation circonscrite de quatre situations de conception au cours desquelles les acteurs sont en train d’élaborer des plans directeurs permet de suivre les usages des références dans des projets en train d’être conçus. Les observations et entretiens réalisés en France et dans l’Oregon aux États-Unis, se complètent et se rejoignent, permettent de découvrir des constantes concernant les usages de références et de redéfinir la notion. Les références sont, au sein d’une grande diversité, urbaines, ancrées et locales. Elles sont utilisées à des fins multiples, aussi bien pour communiquer dans un groupe et y négocier sa place, que pour la forme d’un plan directeur, pour lire un contexte, et pour évaluer des propositions de transformation d’un espace. Cette approche permet d’obtenir une lecture fine de l’usage des références en situation de conception, lecture importante pour le débat actuel de la fabrique de la ville concernant les modèles urbains. En situation, il n’y a pas un modèle mais une multitude de références qui sont citées, mentionnées, analysées ; et chaque plan est le résultat d’un travail articulant le contexte et ces objets cités, des projets, des espaces existants, des formes et objets génériques, et des théories / Over the last twenty years, promotional discourse on urban development has been assigning the labels of “best practice” or “model to follow” to an increasing number of specific sites and processes. My thesis explores how these models are received and used by urban developers and other relevant actors. My approach aims at following actors as closely as possible with regard to their working practices. To do so, the notion of “model” is put aside and favored over by the notion of “reference”, whose definition is methodologically based. A reference is the representation of an object (idea, image, text) that is cited within a design situation other than the one it was initially conceived in. Any object can become a reference, but it only becomes a reference when its representation is cited in another design situation. The notion of reference is studied during multiple stages of urban design: from conception to moments during which actors think, talk and plan alone or collectively, to decision-making about the transformation of spatial uses. Two methods were used. First, I carried out semi-structured interviews with 30 actors with the aim of understanding how actors perceive their use of references. Second, I observed and analyzed four specific situations during which actors were designing urban masterplans in order to understand the use of references in the design process.Both methods were applied in France and in the USA (Oregon) and converged in their results, leading to a more precise understanding of the notion of reference. References are mainly urban, anchored within a territory and local. They have many purposes, from communicating and negotiating within a group, to making design decisions, as well as reading an urban context and evaluating design propositions. The present analysis of how references are used is particularly useful for the current debate in urban studies concerning policy and the mobility of ideas. In the design process, there is not one model but a multitude of urban objects that are cited, analyzed and described. Each masterplan is the result of a coordination between an actual context and these cited objects, projects, existing spaces, generic objects and forms, and theories
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PESC2191 |
Date | 20 December 2018 |
Creators | Mullon, Rachel |
Contributors | Paris Est, Bourdin, Alain, Arab, Nadia |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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