Depuis la fondation de Napster, des millions d'internautes s'adonnent au téléchargement gratuit de fichiers musicaux. De nombreux sites de type P2P permettent aux amateurs de musique d'échanger entre eux des chansons sans rétribuer les détenteurs de droits d'auteurs. Les majors et les lobbys de l'industrie de la musique dénoncent cette pratique qui aurait, selon elles, un impact négatif et important sur les ventes d'albums, mais de nombreux spécialistes et chercheurs croient plutôt que le partage de fichiers n'aurait qu'un effet mineur sur les revenus des maisons de disques, tout en procurant de nombreux avantages pour la société. En considérant ces différentes positions, nous avons cherché à savoir si, d'un point de vue économique, le partage de fichiers musicaux est bénéfique pour la société. En menant une analyse économique théorique de l'utilité sociale nette, nous devions calculer et comparer les surplus totaux (soit l'addition des surplus du producteur et du consommateur) d'un monde sans partage avec ceux d'un monde avec partage de fichiers musicaux. Néanmoins, le contexte particulier et les circonstances propres au partage de fichiers musicaux sont présentés en premier lieu. Ainsi, une étude des chiffres employés par la RIAA, d'importants jugements rendus, comme dans le cadre du procès A&M Record Inc. vs Napster Inc., des implications du droit d'auteur et de l'usage loyal, des technologies anti-copie et de cas historiques, reliés notamment à la photocopieuse et au magnétophone, a permis de saisir la complexité et les enjeux de la problématique du partage de fichiers musicaux. À la suite de l'élaboration d'un modèle économique qui captait, entre autres, l'effet d'une corrélation positive entre le nombre de téléchargements d'une pièce musicale et le nombre de ventes de cette dernière, et l'effet de la substitution, par les consommateurs, des achats d'albums par des téléchargements gratuits de fichiers musicaux, un exercice de statique comparative, basé sur la réalité du marché musical du Québec, a révélé qu'il n'existe pas de différence significative entre les surplus totaux d'un monde sans partage et d'un monde avec partage de fichiers musicaux. Ainsi, dans l'économie que nous avons modélisée, le partage de fichiers musicaux n'engendre aucun bénéfice net pour la société, bien qu'il redistribue le bien-être social en faveur des consommateurs.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : musique, P2P, surplus total, téléchargement, utilité
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3528 |
Date | 07 1900 |
Creators | Desrochers, Simon |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3528/ |
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