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Le parcours amoureux dans la rue : une quête d'enracinement et de sens

Cette recherche qualitative porte sur les amours et les relations intimes (amis, amants, famille) de onze jeunes, ayant connu plusieurs mois de vie sans domicile fixe, dans les régions de Montréal, de la Montérégie et de Lanaudière.
Lors des entrevues de quelques heures, ils ont été invités à parler de leurs amours, de leur jeunesse jusqu'aux derniers jours. Les approches d'interactionnisme symbolique et de théorisation ancrée ont alors été utilisées pour analyser les entrevues. Les jeunes ont révélé des trajectoires et des niveaux de vie variables, ainsi que des stratégies résidentielles très diversifiées. Ils se rejoignent pourtant sur plusieurs points de leur réalité intérieure: d'abord, l'impression de lutter depuis leur jeunesse contre le sentiment de ne se sentir chez eux nulle part, ensuite leur effort continuel pour se créer des liens d'intimité et un milieu d'appartenance, par des relations souvent intenses, mais de courte durée, avec des amours, des amis, des amants, des affiliations criminelles ou même des intervenants. Les nombreuses conquêtes constituent parfois, pour un moment, une source de réconfort ou de fierté. Toutefois, à plus long terme, les jeunes rapportent avec regret et lassitude ces expériences. Ils mentionnent alors les problèmes de dépendances toxiques ou amoureuses, de nombreux mécanismes de défense, parfois violents, qui transforment souvent rapidement leurs tentatives d'intimité en dynamique conflictuelle. Outre les questions de dépendance, ils associent souvent leur difficulté à entretenir des relations durables et à la hauteur de leurs aspirations à une vulnérabilité issue de l'enfance, de leur vie de rue et d'une situation globale de précarité, tant émotionnelle qu'économique et résidentielle. Ils considèrent toutefois que leur transition dans la rue a contribué à leur conviction de la nécessité de prendre le temps de faire la paix avec eux-mêmes et de connaître ceux qu'ils veulent aimer, pour parvenir à construire une vie dont ils seront fiers et des relation empreintes de réciprocité et d'authenticité. Ces récits de vie ont donc permis de mettre en lumière la relation très ambivalente que ces jeunes entretiennent avec la rue, comme un lieu où les exclus se sentent accueillis, mais où ils se sentent rapidement portés à exclure à leur tour ou à s'en tenir à des relations utilitaires avec leurs pairs, pour orienter leurs efforts et leurs aspirations vers une vie plus stable, ailleurs.
La réflexion des jeunes apporte aussi un regard critique sur les services: bien que leurs avis soient très variables sur la question, ils revendiquent généralement des modèles d'intervention moins autoritaires, plus chaleureux et plus concertés, notamment dans le traitement des questions affectives. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jeunes de la rue, Intimité, Amour, Interactionnisme symbolique, Sexualité, Séduction, Marginalité, Famille de rue.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2692
Date January 2010
CreatorsProulx, Marie-Hélène
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2692/

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