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Les effets de l'expérience carcérale sur la construction identitaire des jeunes de la rue à MontréalLarouche, Annie January 2008 (has links) (PDF)
Cette recherche se penche sur les effets de la gestion répressive actuelle à l'égard des jeunes de la rue à Montréal, menant de plus en plus à des séjours d'incarcération, souvent pour des motifs non criminels tels que le défaut de paiement d'amende. L'objectif principal de cette étude est de comprendre les effets que l'expérience carcérale peut avoir sur la construction identitaire de ces jeunes. Cette recherche qualitative est basée sur 10 entretiens semi-directifs centrés sur l'expérience carcérale de jeunes vivant ou ayant vécu la rue pendant une période d'au moins six mois. Tous les répondants ont fait un séjour ou plus en prison, d'au minimum un mois, pour des motifs relatifs à leur vie de rue. Un questionnaire rempli par l'ensemble des répondants a complété la collecte de données. Notre hypothèse est que l'expérience carcérale a un impact sur la construction identitaire du jeune de la rue qui est amené à se repositionner sur le plan identitaire afin d'arriver à concilier de manière plus satisfaisante ses besoins de reconnaissance sociale et d'accomplissement personnel et de parvenir le plus possible à une consonance existentielle. Notre analyse s'appuie principalement sur la théorie de la gestion relationnelle de soi de Bajoit (1997, 2000, 2003, 2004) et sur les travaux de Chantraine (2004), Kokoreff (2004) ainsi qu'Otero, Poupart et Spielvogel (2004). Elle a permis de voir comment les transformations identitaires varient selon le rapport de l'individu à sa détention, allant du maintien de l'identité pré-incarcération au repositionnement identitaire majeur. Trois types de rapports ont été identifiés chez les répondants: l'incarcération inéluctable, marquée par une routine d'enfermement et la vie de rue; l'incarcération parenthèse, marquée par une toxicomanie enveloppante et la prostitution; et l'incarcération bifurcation, marquée par un changement de mode de vie ou de « carrière ». Enfin, des effets sur d'autres plans que l'identité ont été relevés dans les récits des répondants. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jeune de la rue, Incarcération, Prison, Construction identitaire, Identité.
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Devenir jeune de la rue : étude des récits de vie de leurs parentsTassé, Emmanuelle January 2008 (has links) (PDF)
Cette recherche, de nature qualitative et exploratoire, a pour but de comprendre, par l'entremise de récits de vie, dans quel contexte familial, économique et social se trouvaient les parents de jeunes de la rue. Pour recueillir le point de vue des parents au cours des sept entrevues que nous avons effectuées, nous avons eu recours à la méthode du récit de vie, qui « consiste à enquêter sur un fragment de réalité sociale-historique dont on ne sait pas grand-chose a priori » (Bertaux, 1997 : 22). Ces parents sont le produit d'une société donnée: la nôtre. Nous voulions savoir ce qu'ils avaient à raconter. Les jeunes de la rue, visibles depuis une vingtaine d'années au Québec, constituent en effet un phénomène contemporain. Nous reconnaissons au savoir des parents une valeur sociologique et estimons que le récit de vie constituait une méthode privilégiée pour ce type d'investigation. Nous pensions à la base que ces parents, comme tous les autres, avaient élevé leurs enfants sous l'influence de nombreuses pressions sociales et émettions l'hypothèse que des éléments d'explication en lien avec les transformations économiques, l'individualisme, l'éclatement de la famille et la crise actuelle de l'autorité se retrouveraient dans leurs discours. Ce fut effectivement le cas. Pourtant, tous les enfants de notre époque n'ont pas le même parcours alors que leurs parents sont plus ou moins confrontés aux mêmes réalités. Alors, pourquoi les enfants de ces familles se sont-ils, eux, retrouvés à la rue? Nous avons observé, dans chacun des cas, une accumulation de difficultés pour les enfants, avec, comme base commune, une rupture que le pédiatre et psychanalyste anglais Winnicott (1994) nomme « déprivation ». Elle a pu se traduire par l'abandon de la part d'un parent, la séparation des parents ou le décès d'un membre de la famille. À ce contexte familial viennent s'ajouter des éléments extérieurs dont l'influence est forte: la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), les différentes ressources qui hébergent et nourrissent les jeunes de la rue, et, bien sûr, la présence de jeunes dans la rue qui crée un précédent et attire leurs pairs. Nous vivons en effet dans une société qui permet le départ à la rue en ce sens qu'elle propose des structures par l'entremise desquelles les jeunes pourront échapper à l'autorité parentale, une autorité parfois impossible à rétablir pour les parents. Le constat n'est pas simple. La DPJ et les organismes « de rue », pensés pour venir en aide aux jeunes en difficulté, peuvent aussi bien les protéger que contribuer à les maintenir en situation de rue. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jeunes de la rue, Parents, Parentalité, Transformations économiques et sociales, Individualisme, Crise de l'autorité.
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Le dojo du karaté-do : un espace de socialisation pour un jeune de la rue?Loutfi, Mohamed 04 1900 (has links) (PDF)
L'étude liée au phénomène des jeunes de la rue représente un défi de taille pour la recherche sociale. Au cours des dernières années, le monde de la science a connu un nombre croissant de recherches ayant comme sujet les pratiques martiales d'origine extrême-orientale. Les dimensions étudiées sont liées à la biomécanique, la tactique, la médecine ou la philosophie. Nos vingt-cinq ans d'expérience dans la pratique et l'enseignement de divers arts martiaux et notre implication dans quelques recherches auprès de jeunes en difficulté nous ont motivé à rejoindre le peu de chercheurs qui ont accordé de l'importance à la dimension psychosociale de ces pratiques. Dans notre recherche nous avons opté pour l'approche qualitative afin de vérifier si le dojo peut être un espace de socialisation pour un jeune de la rue. Nous avons opté pour une approche phénoménologique. L'interactionnisme symbolique a servi de cadre d'analyse pour cette étude de cas. Notre but était de comprendre, d'organiser et d'analyser le sens que donne un sujet, Ben, à son expérience dans le dojo. Quatre angles relationnels forment le cadre de notre analyse : le rapport au sensei (l'enseignant d'un art martial), le rapport au dojo (à l'activité du karaté-do et au lieu de la pratique du karaté-do) le rapport à soi et le rapport aux autres (les pratiquants du karaté-do et les amis). Ce que nous nous sommes efforcés de faire avec la plus grande rigueur mais aussi avec la plus grande ouverture d'esprit est de vérifier le possible lien entre le processus de socialisation et ces quatre angles relationnels.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : jeunes de la rue, socialisation, art martial, karaté-do, soi.
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Le parcours amoureux dans la rue : une quête d'enracinement et de sensProulx, Marie-Hélène January 2010 (has links) (PDF)
Cette recherche qualitative porte sur les amours et les relations intimes (amis, amants, famille) de onze jeunes, ayant connu plusieurs mois de vie sans domicile fixe, dans les régions de Montréal, de la Montérégie et de Lanaudière.
Lors des entrevues de quelques heures, ils ont été invités à parler de leurs amours, de leur jeunesse jusqu'aux derniers jours. Les approches d'interactionnisme symbolique et de théorisation ancrée ont alors été utilisées pour analyser les entrevues. Les jeunes ont révélé des trajectoires et des niveaux de vie variables, ainsi que des stratégies résidentielles très diversifiées. Ils se rejoignent pourtant sur plusieurs points de leur réalité intérieure: d'abord, l'impression de lutter depuis leur jeunesse contre le sentiment de ne se sentir chez eux nulle part, ensuite leur effort continuel pour se créer des liens d'intimité et un milieu d'appartenance, par des relations souvent intenses, mais de courte durée, avec des amours, des amis, des amants, des affiliations criminelles ou même des intervenants. Les nombreuses conquêtes constituent parfois, pour un moment, une source de réconfort ou de fierté. Toutefois, à plus long terme, les jeunes rapportent avec regret et lassitude ces expériences. Ils mentionnent alors les problèmes de dépendances toxiques ou amoureuses, de nombreux mécanismes de défense, parfois violents, qui transforment souvent rapidement leurs tentatives d'intimité en dynamique conflictuelle. Outre les questions de dépendance, ils associent souvent leur difficulté à entretenir des relations durables et à la hauteur de leurs aspirations à une vulnérabilité issue de l'enfance, de leur vie de rue et d'une situation globale de précarité, tant émotionnelle qu'économique et résidentielle. Ils considèrent toutefois que leur transition dans la rue a contribué à leur conviction de la nécessité de prendre le temps de faire la paix avec eux-mêmes et de connaître ceux qu'ils veulent aimer, pour parvenir à construire une vie dont ils seront fiers et des relation empreintes de réciprocité et d'authenticité. Ces récits de vie ont donc permis de mettre en lumière la relation très ambivalente que ces jeunes entretiennent avec la rue, comme un lieu où les exclus se sentent accueillis, mais où ils se sentent rapidement portés à exclure à leur tour ou à s'en tenir à des relations utilitaires avec leurs pairs, pour orienter leurs efforts et leurs aspirations vers une vie plus stable, ailleurs.
La réflexion des jeunes apporte aussi un regard critique sur les services: bien que leurs avis soient très variables sur la question, ils revendiquent généralement des modèles d'intervention moins autoritaires, plus chaleureux et plus concertés, notamment dans le traitement des questions affectives. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jeunes de la rue, Intimité, Amour, Interactionnisme symbolique, Sexualité, Séduction, Marginalité, Famille de rue.
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Parcours identitaires de trois jeunes Burkinabès : de la rue au cirque socialPlante, Marie-Ève 04 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire est né du désir d'approfondir la problématique des arts du cirque comme approche communicationnelle et pédagogique alternative pour les jeunes en difficulté. Précisément, il implique la dynamique des rapports pouvant s'établir dans un contexte incluant à la fois création et intervention : le cirque social représente une combinaison inédite d'apprentissage des arts du cirque et du « vivre ensemble » pour les jeunes qui ont été au préalable marginalisés, à travers des trajets de vécus de rue, voire de petites délinquances. Dès lors, le but de ce mémoire renvoie à explorer la question fondamentale de l'identité de ces jeunes, de sa formation originaire comme à travers l'expérience de la rue et de son évolution au contact du cirque. Les concepts associés aux théories psychosociales de l'identité et aux recherches sur le vécu de la rue, singulièrement en Afrique, au Burkina Faso, sont déclinés en recueillant le point de vue des premiers intéressés (les jeunes). Plus précisément, en ayant posé la dynamique qui les fait rencontrer le cirque, cette étude se centre sur les marqueurs par lesquels 3 jeunes Burkinabés se sont forgés une identité dans le contact avec des moniteurs québécois et, devenus à leur tour moniteurs, dans leur intervention auprès des petits de la rue au Burkina Faso. Afin de faire ressortir le comportement identitaire des jeunes s'épanouissant, progressant, à travers les arts du cirque, deux méthodes de recueil empruntées à l'ethnographie sont en dominante utilisées. C'est au sein de l'immersion qui implique une participation active et intense à la vie quotidienne, et ce, au cours d'un terrain de quatre mois. En premier lieu, le récit de vie thématique (sur le parcours identitaire), réalisé au cours de 2 entrevues semi-dirigées pour chacun d'eux (récit par ailleurs enrichi au fil d'entretiens informels, de partage de repas et d'activités ou de discussions) et l'ethnophotographie qui comporte spécifiquement ici deux objectifs. Il faut d'abord utiliser la caméra pour capter les émotions et les relations se dégageant lors de l'entraînement, des spectacles ou des périodes d'enseignement des moniteurs aux plus jeunes. Il s'agit en outre d'utiliser ces photographies comme témoignage visuel reflété aux 3 jeunes moniteurs afin de leur faire préciser (lors d'une rencontre où je leur présentais les images) l'impact voire l'influence du cirque sur l'aspect et le développement « identitaire » des jeunes qui pratiquent les arts du cirque. L'ethnophotographie devient ainsi un puissant révélateur non seulement de l'expression qui dépasse la parole, mais du caractère proprement communicationnel des paris éducatifs du cirque social, notamment dans l'apprentissage non-violent de diverses modalités expressives gratifiantes. L'analyse met en relief les effets de contraste entre la rue et l'éducation via les arts du cirque, mais également de similitude, notamment au plan de l'importance du groupe, cette fois orientée sur la cohésion, le respect, l'émulation, l'identification à des modèles positifs. La volonté de prévenir la délinquance, de transmettre à la fois ordre de valeurs et habiletés circassiennes, de même que de s'inscrire dans un projet de développement, personnel et collectif, apparaissent comme les grands indices de la qualité communicationnelle du cirque social.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Identité, cirque social, rencontre, jeunes de la rue, Burkina Faso, marginalité, reconnaissance sociale.
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Pratiques de "socialisation marginalisée" et espace urbain : le cas des jeunes de la rue à Montréal (1985-1995)Parazelli, Michel 04 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse s'inscrit dans une double démarche d'élaboration théorique et de confrontation empirique dont le but est de comprendre la structuration géosociale des pratiques de socialisation des jeunes de la rue montréalais. Pour ce groupe social marginalisé qui se distingue de l'itinérance et du phénomène de gang de rue, l'espace de la rue représenterait une alternative sociosymbolique au processus de dilution du lien social dont ces jeunes furent l'objet durant leur enfance et leur adolescence. C'est pourquoi nous considérons les manifestations d'appartenance des jeunes au Milieu de la rue comme des tentatives de socialisation marginalisée. En rupture avec les formes traditionnelles d'insertion sociale, les jeunes de la rue montréalais institueraient de façon précaire un certain usage de la marge sociospatiale urbaine dans la perspective d'une recomposition identitaire. Pour certains jeunes, l'expérience de la rue prendrait la forme d'un rituel de passage tandis que pour d'autres, elle conduirait à l'enfermement. En établissant des liens transdisciplinaires entre certains apports de la psychanalyse, de la géographie humaine structurale et de la sociologie, nous avons reconstitué théoriquement le parcours géosocial de socialisation des jeunes de la rue (de 1985 à 1995). Pour élaborer cette reconstitution, nous nous sommes inspiré du concept de « structure morphologique abstraite » de l'établissement humain de Desmarais (1992). C'est aussi à partir des concepts-clés « d'espace transitionnel » (Winnicott, 1975), de « contrôle politique de la mobilité » (Mercier, 1992), de « prégnances attractives et répulsives » (Thom, 1991), de « trajectoires géographiques » (Ritchot, 1992), de « mouvement d'appropriation de l'acte » (Mendel, 1992) que nous avons dégagé des indicateurs ainsi qu'un cadre opératoire nous permettant de vérifier empiriquement cette construction d'objet. La compréhension du lien qui unit le processus identitaire à l'espace nous a conduit à attribuer un rôle structurant à la spatialisation de l'imaginaire social dans l'analyse de pratiques de socialisation marginalisée. Ainsi, nous envisageons la marge sociospatiale urbaine utilisée par les jeunes de la rue comme une organisation géographique structurant de façon topologique leurs pratiques d'appropriation spatiale et d'identification sociale. Pour connaître le sens de la quête de lieux de socialisation par les jeunes de la rue, il est nécessaire d'identifier le contexte d'origine de leur parcours géosocial respectif. Le niveau profond de ce parcours est fondé sur un imaginaire anthropologique symbolisant l'altérité transmise par l'instance familiale via le processus de régulation narcissique. Étant donné que les conditions initiales de cette régulation narcissique furent pénibles sinon quasi inopérantes, les adolescents qui choisissent de façon contrainte de vivre dans la rue tenteraient de réédifier le cadre de socialisation eux-mêmes à partir d'un héritage parental précaire. Dans sa quête identitaire, le sujet sera attiré dans des lieux ayant un fort potentiel transitionnel dont les prégnances sociosymboliques correspondent à l'imaginaire social de son parcours narratif. La dynamique de ces pratiques identitaires procéderait d'une association symbolique entre la quête de subjectivation et les lieux qui spatialisent le mieux l'expression esthétique et affective de cette quête. Nous avons aussi examiné en quoi les facteurs d'accessibilité, de programmation ainsi que de contrôle et de surveillance pouvaient affecter le potentiel de socialisation marginalisée des jeunes de la rue dans le secteur de Montréal le plus fréquenté collectivement par ces jeunes. Les résultats de la recherche empirique auprès de 30 jeunes de la rue et de 24 intervenants attestent, selon nous, de la pertinence de notre choix théorique. Nous démontrons comment l'imaginaire social constitue la source de la dynamique interne du parcours géosocial de socialisation des jeunes de la rue. En approfondissant la question du mode de relation aux lieux les plus fréquentés par ces jeunes, nous avons pu dégager un mode de relation spécifique comprenant des variations selon la forme de relations parentales vécues. En effet, le registre axiologique peut varier sensiblement en fonction d'un investissement plus marqué au sein de l'une des trois composantes axiologiques du mode de relation des jeunes de la rue. Fondé sur l'imaginaire social de l'autonomie naturelle, ce mode de relation traduit sur le plan cognitif un registre axiologique composé de valeurs ambivalentes : liberté/captivité (registre prépondérant de la forme de relations parentales incohérentes), affirmation de soi/négation de soi (registre prépondérant de la forme de relations parentales d'abandon) et indépendance/dépendance (registre prépondérant de la forme de relations parentales de domination, de superficialité et de détachement). Ce complexe de valeurs s'actualise dans la vie des jeunes de la rue au sein d'une logique d'appropriation de leurs actes consistant à fuir l'autorité des adultes, à donner un sens à leur existence marginalisée et à prendre en charge leur survie. Ce mode de relation des jeunes de la rue détermine les destinations de leur trajectoire d'évasion provoquée par la dispersion de leur milieu d'origine. De façon générale, les lieux les plus communément attractifs étaient ceux qui, sur les plans esthétique et affectif, spatialisaient des prégnances articulées autour des valeurs d'attribution identitaire d'origine de ces jeunes, c'est-à-dire des valeurs de transgression (ex.: relations parentales incohérentes), d'abandon (ex.: relations parentales d'abandon) et de rejet (ex.: relations parentales de domination, de superficialité et de détachement). La reconnaissance spatiale de ces valeurs servait de points de repère topologiques permettant aux jeunes de la rue de se rassembler et de s'identifier collectivement à certains lieux d'appartenance plutôt qu'à d'autres. À Montréal, ces lieux correspondent bel et bien à la partie est de la rue Sainte-Catherine, certains secteurs de l'ancien Red-Iight. Par exemple, entre 1985 et 1995, des lieux tels que les Blocs (espace vacant à proximité des Foufounes électriques) et le square Saint-Louis (parc public occupé par le mouvement contre-culturel des années 60) ont représenté pour plusieurs jeunes de la rue des espaces identitaires majeurs. C'est pourquoi, il est nécessaire de s'interroger davantage sur les conséquences sociales liées à une éviction aveugle des jeunes de la rue par des autorités qui n'y verraient que flânage et foyer de délinquances. Suite à l'accroissement de mesures de contrôle et de surveillance résultant du contexte de revitalisation du centre-ville-est, nous avons observé que les lieux de socialisation marginalisée des jeunes de la rue ont régressé de 1985 à 1994. Bref, le potentiel transitionnel des lieux que des jeunes de la rue ont tenté de structurer de façon très précaire, est actuellement engagé dans un processus de déstructuration.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : jeunes de la rue, forme de relations parentales, pratiques de socialisation marginalisée, espace transitionnel, identité, représentation topologique de l'espace, trajectoire géographique, revitalisation urbaine, imaginaire social, prégnance sociosymbolique, parcours géosocial de socialisation.
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La reconnaissance : un enjeu pour la sortie de la rue des jeunes à MontréalColombo, Annamaria January 2008 (has links) (PDF)
Le but de cette thèse est d'expliquer le rôle que joue la reconnaissance dans le processus de sortie de la rue des jeunes à Montréal. En d'autres termes, est-ce que le fait que le jeune de la rue se sente reconnu ou non par des acteurs significatifs favorise ou fait obstacle à sa sortie de la rue? À part une recherche portant sur les sorties de la rue des jeunes au Canada et notre propre recherche de maîtrise, il n'existe aucune recherche abordant spécifiquement le processus de sortie de la rue des jeunes à Montréal. Cette recherche s'intéresse spécifiquement au processus de repositionnement identitaire qui s'opère lors de la sortie de la rue. Au cours de ce processus, l'individu compose avec des manifestations de reconnaissance suffisante, partielle ou négative de la part de personnes et d'institutions significatives, afin de s'approprier une position identitaire différente que celle de jeune de la rue. Cette reconnaissance peut être d'ordre affectif, social et/ou juridique. Elle peut venir des parents, des amis de rue, de voisins, d'un sugar daddy, du marché de l'emploi, de l'école, des intervenants, du fait de devenir parent, etc. À partir d'une approche interactionniste, complétée par des apports de la psychanalyse, nous avons poursuivi et complexifié des liens théoriques effectués par certains auteurs qui ont montré qu'un processus identitaire est à l'oeuvre dans l'appropriation de la rue. Nous proposons de considérer la sortie de la rue comme un processus paradoxal de repositionnement identitaire, concept qui permet d'interpréter ce phénomène en termes de processus dynamique et complexe et de mettre l'accent sur la dimension interactive des dynamiques identitaires qui le caractérise. Le concept de reconnaissance permet de rendre compte de l'articulation des différents niveaux d'interaction à travers lesquels ce repositionnement s'opère. En effet, grâce à la reconnaissance l'individu peut stabiliser la position identitaire à laquelle il s'identifie, qu'il s'approprie et négocie en interaction avec autrui. Ces enjeux de reconnaissance s'ancrent dans des contextes relationnels concrets. Ces contextes relationnels varient selon la forme de reconnaissance en jeu (affective, sociale, juridique) et les acteurs ou institutions impliqués. En outre, ils s'inscrivent dans une trajectoire subjective qui permet de rendre compte du sens qu'ils revêtent aux yeux du sujet. Privilégiant le point de vue des jeunes qui sont sortis de la rue, nous avons mené vingt-quatre entrevues individuelles visant à identifier les conditions de reconnaissance qui permettent le repositionnement identitaire amenant le sujet-acteur à sortir de la rue. Ces entrevues ont fait l'objet d'une analyse de contenu approfondie, dont les résultats ont été soumis pour validation aux répondants lors de deux focus-groupes. L'analyse détaillée des dynamiques de reconnaissance a permis de dégager une cohérence symbolique des trajectoires de repositionnement identitaire, sans pour autant évacuer la complexité et les paradoxes des contextes relationnels au sein desquels ce processus s'opère. En effet, les résultats de la recherche montrent que le choix de voies spécifiques de sortie de la rue est à mettre en relation avec un imaginaire de normalité, qui se manifeste de façon différente selon les attentes de reconnaissance des répondants. Ces attentes de reconnaissance sont à mettre en relation avec des modes de relation spécifiques à soi et aux autres, qui trouvent leur genèse dans les formes de relation parentale vécues durant l'enfance. En d'autres termes, la prise en compte de la forme de relation parentale vécue durant l'enfance permet d'expliquer les modes de relation spécifiques à la rue et à la sortie de la rue développés par ces jeunes. Cette transmission normative d'origine structure le processus identitaire à l'oeuvre dans l'appropriation de la rue et la sortie de la rue, mais elle fait aussi l'objet d'une réappropriation de la part du sujet-acteur. Nous avons identifié trois formes de relation parentale vécues par les répondants: une forme de relation parentale de rejet (qui se manifeste sous forme de négation ou de contrôle), d'abandon et d'incohérence. À partir de ce vécu infantile, il a été possible de dégager des attentes de reconnaissance prépondérantes chez les répondants: être accepté, être aimé, donner un sens à son identité éclatée. Selon ces attentes de reconnaissance, des modes spécifiques de relation aux autres et aux lieux ont été développés: affirmation de soi/négation de soi, indépendance/dépendance, liberté/captivité. Ces modes de relation ont caractérisé le rapport à la rue des répondants et les ont amenés à investir certains contextes relationnels plutôt que d'autres et à les investir de façon différente. Ces différents modes de relation se traduisent aussi à travers différentes représentations de la sortie de la rue et, par conséquent, de la nouvelle position identitaire qui pourrait actualiser cette sortie. En effet, l'analyse de l'attractivité des lieux pour ces jeunes a révélé des transformations dans leur positionnement identitaire. Malgré leur diversité, leurs différentes représentations de la sortie de la rue s'articulent toutes autour d'un imaginaire de normalité. Cet imaginaire de normalité est sollicité par les répondants pour expliquer la voie qu'ils ont choisie pour sortir de la rue, c'est-à-dire les contextes relationnels et les perspectives de repositionnement identitaire qu'ils ont valorisés. En d'autres termes, sortir de la rue, pour eux, c'est correspondre à la représentation qu'ils se font de la normalité. Néanmoins, la définition donnée à cette normalité varie selon leur vécu infantile. Pour ceux qui ont vécu des relations parentales marquées par le rejet, l'imaginaire de normalité s'exprime en termes d'« être comme les autres » ou « être comme il faut », position qui leur permet d'être acceptés aussi bien sur le plan affectif que social et/ou juridique. Pour ceux qui ont vécu des relations parentales plutôt marquées par l'abandon, cet imaginaire de normalité s'exprime davantage en termes d'autonomie, puisque pour ces individus, il s'agit de réussir à prendre en charge leur (sur)vie sans l'aide des adultes. Enfin, pour ceux qui ont vécu plutôt de l'incohérence, c'est la réussite (scolaire, professionnelle, familiale) qui est garante de l'appropriation d'une position identitaire inscrite dans la normalité, celle-ci leur permettant d'attribuer un sens plus cohérent à leur existence. Précisons que toutes ces représentations de la sortie peuvent se retrouver chez l'ensemble des répondants, mais, selon leur vécu infantile, ils ont tendance à les exprimer dans un registre prépondérant par rapport aux autres. Bref, c'est en s'appropriant des manifestations de reconnaissance leur permettant de construire un rapport positif à eux -les manifestations de reconnaissance et leur perception de celles-ci se modifiant elles aussi au fur et à mesure qu'ils effectuaient leur repositionnement -que les répondants ont construit leur processus de sortie de la rue, en fonction de la représentation qu'ils en ont élaborée. Ces résultats indiquent, d'une part, la nécessité de comprendre la sortie de la rue comme un processus paradoxal qui s'inscrit dans une trajectoire subjective, plutôt que comme une suite de comportements isolés. Par ailleurs, ils confirment la nécessité de maintenir des liens entre la marge et le centre. En effet, si nos résultats montrent que l'appropriation de la marge ne serait pas si opposée qu'on pourrait le croire à un désir de normalité, ils indiquent aussi que les efforts de plusieurs jeunes pour s'en sortir demeurent précaires. Dans ce contexte, nos résultats laissent penser que les politiques urbaines actuelles de gestion de l'espace ne reconnaissent pas l'occupation de l'espace par les jeunes de la rue et que cette non-reconnaissance fragiliserait leur processus de sortie de la rue, plutôt que de contribuer à sa réussite. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jeunes de la rue, Sortie de la rue, Reconnaissance, Normalité, Imaginaire social, Identité, Position identitaire, Repositionnement identitaire, Appropriation, Relations parentales, Jeunesse, Marginalité.
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L'idéal du moi comme point de mire et le social en toile de fond : une compréhension de la dynamique sociopsychique de l'itinérance des jeunes adultes /Gilbert, Sophie, January 2004 (has links)
Thèse (D. en psychologie)--Université du Québec à Montréal, 2004. / En tête du titre: Université du Québec à Montréal. Bibliogr.: f. [461]-472. Publié aussi en version électronique.
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Entre marginalité et conformité : la construction identitaire des jeunes de la rueGreissler, Elisabeth January 2007 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Des travailleurs de rue : points de vue sur l'intervention et la sexualité des jeunes de la rueSamson, Claudine 07 1900 (has links) (PDF)
Le milieu de vie précaire dans lequel vivent les jeunes de la rue a des incidences sur diverses sphères de leur vie personnelle. La sexualité des jeunes de la rue a été étudiée par de nombreux auteurs (Agence de la Santé Publique du Canada [ASPC], 2006; Chase et Aggleton, 2006; Greene, Ennett et Ringwalt, 1999; Haley et al., 2002; Haley et Roy, 2002; Roy et al., 2002; Tevendale, Lightfoot et Slocum, 2009) qui laissent entendre que cette population s'expose à plus de risques au niveau de la sexualité que les jeunes en général. À cet effet, plusieurs efforts d'interventions ont été effectués auprès des jeunes de la rue. Une des interventions qui semble être prometteuse consiste en l'approche de proximité auprès les jeunes de la rue (Slesnick et al., 2009; Greene, Ennett et Ringwalt, 1999). La proximité place au centre de l'intervention le lien de confiance qui se crée avec le jeune de la rue, tout comme la pratique du travail de rue (Pharand, 1995). Les travailleurs et travailleuses de rue sont appelés à intervenir au niveau de la sexualité avec les jeunes de la rue puisqu'ils sont des intervenants généralistes, qui adoptent plusieurs rôles au sein de leur pratique (Fontaine, 2003; Cheval, 2001; Allaoui, 2001; Marcotte et Laflamme, 1998). La présente étude a pour but d'explorer l'intervention en matière de sexualité auprès des jeunes de la rue, selon l'expérience vécue des travailleurs et travailleuses de rue à partir d'une recherche qualitative ayant pour modèle la théorisation ancrée. Neuf travailleurs et travailleuses de rue ont été rencontrés en entrevue non dirigée et ont été interviewés sur leur expérience d'intervention auprès des jeunes de la rue, concernant leur point de vue sur la sexualité de ces jeunes et sur les interventions s'y rapportant. L'analyse des propos de nos interlocuteurs a été effectuée et aboutit à des regroupements qui se classent sous trois grandes catégories, à savoir les fondements d'une pratique ayant le lien comme pilier d'intervention, les interventions au niveau de la sexualité particulières et intimes, et le portrait d'une sexualité tourmentée. Cette analyse met en lumière les défis propres aux travailleurs et travailleuses de rue concernant l'intervention en matière de sexualité auprès des jeunes de la rue. Finalement, la discussion inspirera des recommandations, dans le but d'aider les travailleurs et travailleuses de rue à aborder le sujet de la sexualité en plus d'améliorer les interventions faites auprès des jeunes de la rue.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : travail de rue, jeunes de la rue, intervention en matière de sexualité, éducation sexuelle, sexualité.
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