Entre la fin des années 1860 et le milieu des années 1920, la philologie, la grammaire historique et l’histoire de la langue sont introduites dans l’enseignement supérieur français grâce à la création de postes et de chaires dans des établissements nouvellement fondés, comme l’École Pratique des Hautes Études et l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, ou profondément rénovés, comme la Faculté des lettres de Paris. La disciplinarisation de ces savoirs linguistiques de type historique participe du rapprochement entre enseignement et recherche et, ainsi, du renouvellement du système universitaire. En atteste la carrière dans les trois institutions citées de Gaston Paris, Arsène Darmesteter et Ferdinand Brunot, retracée à l’aide de correspondances privées et de documents d’archives d’ordre institutionnel. L’analyse de documents publiés par les établissements eux-mêmes (affiches, livrets, comptes rendus d’enseignements, ouvrages commémoratifs) met en évidence les difficultés que rencontrent ces trois enseignants pour s’adapter aux divers publics étudiants et aux préconisations officielles. Leurs notes de cours reflètent un travail de didactisation, qui passe par des pratiques d’écriture diverses dont on identifie les spécificités à l’aide des outils de la génétique textuelle. L’étude approfondie de deux objets de savoir met en lumière l’intérêt de ces notes en tant que sources pour l’histoire des idées linguistiques et de leur enseignement. D’abord, l’histoire de l’orthographe française, bien qu’absente des intitulés des cours, est présente dans les notes de cours. Ensuite, le « latin vulgaire » est un thème porteur d’enjeux idéologiques et épistémologiques majeurs invisibles dans les affichages institutionnels. / Between the late 1860s and the mid-1920s, philology, historical grammar and language history are introduced into the French higher education system with the creation of positions and tenures in newly founded schools, such as the École Pratique des Hautes Études and the girls’ École normale supérieure in Sèvres, and in deeply transformed institutions, like the Paris Faculty of Letters. Making history-oriented linguistic knowledge into disciplines contributed to bring teaching and research closer together and led to the rebirth of the university system. This is illustrated by the careers of Gaston Paris, Arsène Darmesteter and Ferdinand Brunot in these institutions as evidenced by private correspondence and institutional archive material. The analysis of documents published by the establishments (posters, booklets, teaching records, anniversary publications) casts light on the problems these teachers faced when attempting to adapt to various student populations and official guidelines. Their teaching notes reveal content adaptation through diverse writing practices, which we identify and characterize by using text genetics. The in-depth study of two knowledge contents demonstrates the use that can be made of these notes as sources for the history of linguistic thought and its teaching. Firstly with the history of French orthography which is present in teaching notes, although it does not appear in course titles. Secondly with vulgar Latin as a theme that pertains to major ideological and epistemological issues which are invisible in institutional display material.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCA138 |
Date | 06 December 2018 |
Creators | Jorge, Muriel |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Savatovsky, Dan |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0025 seconds