L’avènement des théories et des politiques publiques dites néolibérales marque à première vue le déclin de la notion de souveraineté, à la fois comme principe légitimant et comme motif mobilisateur. Les thèses néolibérales, dans leur diversité, se sont construites comme des contre-points à la souveraineté. Contre la puissance absolue de commander du monarque, les régimes libéraux ne doivent leur vertu qu’à la croissance des libertés individuelles ; contre la souveraineté populaire, la démocratie ne trouve son effectivité que dans des techniques de gouvernement. Cette opposition théorique paraît d’autant plus ferme que les évolutions géopolitiques d’après-guerre portent massivement atteinte aux attributs classiques de la puissance souveraine. La mondialisation de l’économie bouleverse le découpage territorial de l’espace en faisant commercer des régions plus que des États souverains. La globalisation des échanges fait émerger des instances économiques privées dont la puissance rivalise avec les États institués. L’avènement d’internet complexifie les transactions rendant vaine toute prétention à maîtriser la vie publique. Enfin, le développement du droit international et l’aventure communautaire européenne portent atteinte à la puissance législative et décisionnaire des gouvernements représentatifs. Cependant, contre le récit annonçant le retrait de l’idée de souveraineté, contre l’idée d’une incompatibilité de la souveraineté et du néolibéralisme, cette thèse cherche à se rendre attentive aux traitements qui sont réservés à la notion de puissance souveraine, aussi bien dans les œuvres théoriques que dans les politiques publiques européennes contemporaines. / The advent of so-called neoliberal theories and public policies seems to mean the decline of the notion of sovereignty, both as a legitimizing principle and as a mobilizing motive. Neoliberal theses, in their diversity, have been constructed as counterpoints to sovereignty. Against the absolute power of command of the monarch, liberal regimes owe their virtue only to the growth of individual liberties; against popular sovereignty, democracy finds its effectiveness only in the techniques of government. This theoretical opposition seems even stronger because the post-war geopolitical developments massively undermine the classic attributes of sovereign power. The globalization of the economy disrupts the territorial division of space. The globalization of trade brings out private economic powers which compete with the instituted States. The invention of the Internet makes transactions more complex, which prevent any possibility of controlling public life. Finally, the development of international law and the European community adventure undermine the power of representative governments. However, against the narrative announcing the withdrawal of the idea of sovereignty, against the idea of an incompatibility of sovereignty and neoliberalism, this thesis seeks to pay attention to the treatments that are reserved for the notion of sovereign power, in theoretical works as well as in contemporary European public policies.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019LYSEN070 |
Date | 12 December 2019 |
Creators | Tourneux, Odile |
Contributors | Lyon, Milanese, Arnaud |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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