En France, les politiques de conciliation travail-famille reposent principalement sur le développement de modes de garde institutionnels. Les grands-parents continuent pourtant d’occuper une place importante dans les arrangements quotidiens des familles. Comment expliquer leur implication dans la garde des jeunes enfants ? En alliant sociologies de la famille et de l’articulation des temps sociaux, et en croisant méthodes qualitatives et quantitatives, cette thèse s’intéresse aux bricolages des parents au quotidien pour articuler vies familiale et professionnelle, à travers l’étude du cas limite qu’est le recours à l’aide des grands-parents. Cette thèse met l’emphase sur deux logiques. 1) S’il existe une norme de bonne grand-parentalité qui règle la façon dont les grands-parents s’impliquent dans la garde de leurs petits-enfants, celle-ci émane des catégories sociales supérieures et n’est pas intériorisée de façon homogène dans tous les milieux sociaux. Les stratégies éducatives des parents et les attentes vis-à-vis des grands-parents diffèrent selon l’origine sociale. 2) Les contextes professionnels, familiaux et institutionnels jouent comme des contraintes et des opportunités qui influent sur les arrangements quotidiens des parents et les conduisent à infléchir leurs stratégies éducatives quant à l’implication des grands-parents. L’analyse de l’articulation de ces logiques permet d’identifier quatre types de garde grand-parentale : dépannage, routine, intensif et loisirs. Cette thèse montre enfin la corrélation entre développement des enfants et garde grand-parentale, invitant à penser cet objet comme un ensemble diversifié de pratiques vectrices d’inégalités sociales. / In France, work-family policies rely mainly on the development of formal childcare. Yet grandparents still have an important role in the daily arrangements of families. How can this involvement of grandparents be explained? By allying the contributions of the sociology of the family and the studies on work-family reconciliation, and based on the combination of qualitative and quantitative methods, this thesis examines to what extent the efforts of parents to articulate professional time and family aspirations are often stopgap solutions made on a daily basis. The use of grandparental childcare is a case study for such analysis.This thesis focuses on two logics. First, while there is a norm of what is good grandparenting that determines the way grandparents should get involved in childcare, it originates from the upper-classes and is not homogeneously internalized in all social categories. Parents' educational strategies and expectations regarding grandparents differ according to their social background. Second, professional, family and institutional contexts act as constraints and opportunities that influence parents' daily arrangements and lead them to modify their educational strategies as to the degree and forms of grandparents' involvement. The analysis of the articulation of these logics makes it possible to identify four types of use of grandparents for the care of young children: temporary fix care, routine care, intensive care and leisure care. This thesis also shows how grandparent involvement affects child development. It invites us to consider grandparental childcare as a broad set of practices through which inequalities can be transmitted.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL117 |
Date | 03 December 2019 |
Creators | Kitzmann, Morgan |
Contributors | Sorbonne université, Galland, Olivier, Pailhé, Ariane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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