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Étude cas témoin de la nutrition, du style de vie et du cancer du sein chez les femmes Canadiennes Françaises porteuses d’une mutation fondatrice sur un des gènes BRCA 1 ou BRCA 2

Le cancer du sein est une maladie multifactorielle, plusieurs facteurs socio-économiques, alimentaires ainsi que le style de vie ayant été incriminés dans son développement. Une mutation germinale sur un des gènes BRCA1 ou BRCA2 serait responsable d’une augmentation du risque de développer un cancer du sein de 50 à 80% chez les femmes porteuses d’une mutation sur BRCA1 ou BRCA2 par comparaison aux non- porteuses.
Plusieurs études rapportant l’existence d’une association entre la fréquence des cancers du sein sporadiques, les habitudes alimentaires et le style de vie des femmes atteintes, ceci, nous a amené à nous interroger sur le rôle que pourrait jouer ces mêmes facteurs chez les femmes porteuses d’une mutation sur BRCA1 ou BRCA2.
Pour répondre à cette question, nous avons effectué une étude cas-témoin. Nos quarante-quatre cas sont porteuses d’une mutation germinale parmi 6 des 14 mutations fondatrices sur BRCA1 et BRCA2 les plus fréquentes dans la population Canadienne Française. Elles sont issues d’une cohorte de plus de 1000 femmes Canadiennes Françaises atteintes de cancers du sein recrutées depuis 1994 et testées pour ces 6 mutations. Les témoins sont recrutés parmi des femmes de la population Canadienne Française, également porteuses d’une de ces six mutations fondatrices de BRCA1 ou BRCA2, mais indemnes de cancers. Quinze d’entre elles ont été recrutées dans les familles des cas de l’étude initiale. Vingt-neuf ont été recrutées à la clinique des cancers familiaux du CHUM, nous permettant ainsi de totaliser 44 témoins.
Deux questionnaires ont été administrés aux cas et aux témoins. Le premier, dit Questionnaire de base, a servi à recenser les informations sociodémographiques et le style de vie, couvrant ainsi les deux années précédant la découverte du cancer du sein pour les cas et les deux années précédant la découverte de la mutation pour les témoins.
Le deuxième questionnaire, Questionnaire de nutrition, a permis de colliger les informations sur les habitudes alimentaires durant la même période de recueil de données.
Une association positive et significative entre le risque de cancer du sein et le niveau d’éducation a été observé parmi les sujets de niveau universitaire (>14 années d’étude) comparés aux sujets n’ayant pas dépassé le niveau d’études secondaires (<11 années d’études) [OR= 7,82; IC95% : (1,99-30,69); p=0,003].
Nous avons mis en évidence que le risque de cancer du sein augmentait lorsque les sujets atteignaient leur poids maximum à un âge avancé > 48 ans [OR = 4,27 ; IC 95% : (0,82-22,25)].
Nous avons montré que le risque du cancer du sein diminuait pour une durée d’allaitement supérieure à 7 mois par comparaison aux femmes n’ayant jamais allaité [OR= 0,35; IC 95% : (0,12-1,06)] mais cette association est non significative.
Les porteuses qui pratiquent plus de 22,45 Met-h-sem d’activité physique modérée, comparativement à celles qui pratiquent moins de 11,45 Met-h-sem voient leur risque de cancer du sein diminué de 72% [OR=0,28- IC 95% : (0,08-0,95); p=0,04]. Celles qui pratiquent plus de 31,95 Met-h-sem d’activité physique totale comparativement à celles qui pratiquent moins de 16,40 Met-h-sem voient leur risque de cancer du sein réduit de 79 % [OR=0,21; IC 95% : (0,06-0,75); p= 0,02].
L’analyse des macro et micronutriments et des groupes alimentaires a démontré qu’une consommation de plus de 23,20 g/j d’acide gras monoinsaturés est responsable d’une augmentation du risque de cancer du sein de 6 fois par comparaison à une consommation inférieure à 17,08 g/j [OR=6,00; IC 95% : (0,97-37,02); p=0,05].
Une consommation de plus de 221,79 µg/j de vitamine K réduit le risque du cancer du sein de 83 % par comparaison à une consommation inférieure à 143,57 µg/j [OR= 0,17; IC95% : (0,05-0,61) ; p=0,007].
La consommation de fruits est associée à une réduction du risque de cancer du sein de 73% chez les porteuses de mutations qui en consomment plus de 563,31 g/j comparée à celles qui en consomment moins de 356,18 g/j [OR= 0,27; IC 95% : (0,07-1,01) ; p=0,05].
Nos résultats confortent l’hypothèse selon laquelle le style de vie et les habitudes alimentaires jouent un rôle dans le développement du cancer du sein chez les Canadiennes Françaises porteuses de mutations d’une des 6 mutations fondatrices de BRCA1 ou 2 étudiées. En effet, un niveau d’éducation élevé, un gain de poids sont associés à un risque élevé de développer un cancer du sein. De plus la pratique de l’allaitement et d’une activité physique modérée sont associées à une réduction de ce risque.
Nous montrons aussi que la consommation d’acides gras monoinsaturés est responsable d’une augmentation du risque de ce cancer et que la consommation de vitamine K et de fruits permet de réduire ce risque.
Nos résultats ouvrent une nouvelle voie de recherche par rapport au rôle de certains nutriments dans le développement du cancer du sein chez les porteuses de mutation d’un des gènes BRCA. Cette voie pourrait également être explorée chez les non porteuses. / Breast cancer is a multifactorial disease and several dietary and lifestyle factors have been implicated in the development of breast cancer.
Women carriers of a BRCA1 or BRCA2 germline mutation have a lifetime risk of 50 to 80% to develop breast cancer compared with 11 % in non carriers.
Several studies have reported the existence of an association between the incidence of sporadic breast cancers, dietary factors and lifestyle which lead us to investigate the effects of these factors on breast cancer risk in women carriers of a BRCA1 or BRCA2 mutation.
We have carried out a case-control study among French Canadian women in Montreal. Cases were from a cohort of around 1000 women affected with breast cancer, recruited since 1994. We have identified 44 affected women who have been tested for BRCA1 and BRCA2 for six founders mutations in the French Canadian population. All these cases were carriers of one of the six mentioned mutations.
Controls were also women carriers of one of these six in BRCA1 or BRCA2 mutations but, unaffected with cancers. Fifteen of them coming from the same families of the studied cases and twenty-nine were identified at the familial cancer clinic of the CHUM, resulting in a total of 44 controls.
A core questionnaire was administered to both cases and controls to gather information on socio-demographic and lifestyle risk factors covering the two years preceding the diagnosis of breast cancer for cases and the two years before the discovery of the mutation for controls.
A validated semi-quantitative food frequency questionnaire was administered to ascertain dietary intake corresponding to the same period of time for both cases and controls.
A positive and significant association between breast cancer risk and higher education was observed among subjects with a universitary education (> 14 years of study) compared with subjects who had no more than high school education (<11 years of studies) [OR = 7.82, 95% CI :( 1.99-30.69), p = 0.003].
We have found that breast cancer risk increased when gene mutation carriers reached their maximum weight at age> 48 years [OR = 4.27; 95% CI (0.82-22.25)].
In this study it was observed that breast cancer risk in carriers decreased with more than 7 months breast feeding compared with no breastfeeding [OR = 0.35, 95% CI = (0.12-1.06)] but this association was not significant.
Women who practiced more than 22.45 MET-hours per week of moderate physical activity, compared with those practicing less than 11.45 MET-hours per week had a cancer risk decreased by 72% [OR = 0,28 - 95% IC (0.08-0.95), p = 0.04]. Those who practiced more than 31.95 MET-hours per week of total physical activity compared with less than 16.40 showed a risk reduced of around 79% [OR = 0.21; 95% CI:(0.06-0.75), p = 0.02].
The analysis of macro and micro-nutrients and food groups showed that consumption of more than 23.20 g/d of monounsaturated fatty acid increased the risk of breast cancer significantly compared with a consumption of less than 17.08 g/d [OR = 6.00, 95% CI:(0.97-37.02), p = 0.05].
We also observed that an intake of more 221.79 mg/d of vitamin K reduced the risk of breast cancer by 83% compared with those consuming less than 143.57 mg/d [OR = 0.17, 95% (0.05-0.61), p = 0.007].
High intake of fruits was associated with a lower risk of breast cancer risk (73%) among carriers who consumed more than 563.31 g / d compared with less than 356.18 g/d [OR = 0.27; 95% CI :(0.07-1.01), p = 0.05].
The results of our study support the role of lifestyle and dietary habits in the aetiology of breast cancer among French Canadian with a BRCA1 or BRCA2 mutation.
In general, we have observed that a high level of educational and weight gain increased the risk of breast cancer among gene mutation carriers, while breastfeeding and a moderate physical activity reduced this risk.
Regarding food habits and nutrition, our results suggest that high intake of mono-unsaturated fatty acids increased the risk of breast cancer. The higher intake of vitamin K and fruits showed a protective role against breast cancer.
In our knowledge, this is the first finding of the possible relationship between nutrition, lifestyle and risk of breast cancer among French Canadian carriers of BRCA1 or BRCA2 mutation. Due to the small sample size of our study, more investigations are needed in the future to clarify this relationship.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/6207
Date04 1900
CreatorsHoussaini, Najlaa
ContributorsGhadirian, Parviz, Maugard, Christine
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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