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Développement social et régime providentiel en Thaïlande : la philanthropie religieuse en tant que nouveau capital démocratique

En Thaïlande, l'ouverture du marché religieux provoquée par l'État dans les années 70 annonçait une nouvelle période d'alliances entre le gouvernement et les organisations religieuses. À la même époque, alors écartées du pouvoir par les militaires, les vieilles élites réintégrèrent l'avant-scène de la politique en soutenant les manifestations étudiantes prodémocrates. Ces vieilles élites soutenaient une conception d'un État minimal qui était renforcée par un système de croyances religieuses selon lequel le bien-être des citoyens dépendait de leur volonté à redistribuer les richesses. Ce système était celui d'une conception de la philanthropie basée sur le mérite karmique bouddhiste. Néanmoins, cet ordre des choses allait être ébranlé par la crise financière de 1997. En effet, le traditionnel système de protection sociale n'ayant pas tenu le coup, dès 2001 l'électorat conduit alors au pouvoir un gouvernement sur des promesses populistes. Conséquemment, la question de la sécurité sociale devient un enjeu politique majeur. Dans ces conditions, la vision de l'État social du nouveau gouvernement Thaksin entre en conflit avec le monopole de la vieille élite sur la protection sociale. Ainsi, c'est la légitimité de la monarchie qui est secouée par cette intrusion des nouvelles élites dans son domaine d'expertise. Ainsi, le débat entre l'État minimal et l'État providence polarise toujours en ce moment la société. Elle touche la traditionnelle configuration du pouvoir. En effet, le clergé qui dépend également de la traditionnelle charité bouddhiste doit désormais renégocier les alliances politiques entre les nouvelles et les anciennes élites. En tentant d'étendre davantage le filet de protection sociale, les nouvelles élites ont fait appel non seulement au clergé (sangha), mais aux nouvelles organisations religieuses situées en périphérie. Dans cette recherche le comportement politique de trois organisations religieuses est analysé, soit la Fondation Dhammakaya, la Santi Asoke et finalement la communauté de la moniale Dhammananda. Ces études de cas ont été choisies afin d'illustrer les différents modèles philanthropiques disponibles pour l'État. Dans le cas de la Dhammakaya, l'organisation s'est rangée du côté de l'État et du sangha pour faire avancer ses intérêts. Pour la Santi Asoke et la communauté de Bhikkhunis, leurs activités sont marquées par leur dissidence politique et religieuse. La thèse constate que l'ouverture du marché religieux par l'État lui a été profitable, à tout le moins, dans le domaine du bien-être social. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Thaïlande, Politique, Religion, État-providence, Philanthropie.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2637
Date January 2010
CreatorsLitalien, Manuel
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2637/

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