Return to search

Avatars de la résistance contre l'effacement du passé : (re)construire la mémoire cambodgienne à travers les archives audiovisuelles : les jeunes générations confrontées aux sources de Bophana

Depuis le début du 20ème siècle, des nouveaux moyens de communication -notamment le cinéma, la télévision et la vidéo -ont été inventés. Aujourd'hui, une quantité phénoménale d'images audiovisuelles diffusées sous différents formats et sur de multiples supports sont véhiculées quotidiennement dans la société moderne. De fait, nous amassons des archives audiovisuelles perçues comme des objets sans valeur. Cependant, ces mêmes archives offrent aux générations futures la possibilité de plonger dans le passé. Elles constituent également de nouvelles sources d'informations pour les historiens et la possibilité de reconstruire une image plus exacte des événements d'hier et de leurs acteurs. Elles peuvent donc apporter un témoignage du passé sur le plan de la mémoire sociale. Au Cambodge, plus qu'ailleurs, cette mémoire audiovisuelle, ainsi que les racines culturelles et identitaires, relations sociales et liens symboliques existant entre les hommes systématiquement anéantis par les Khmers rouges, s'estompe en silence. Un Cambodgien né après le génocide perpétré par le régime de Pol Pot connaît plus ou moins bien l'histoire récente de son pays. Dans les manuels scolaires, l'Histoire du Cambodge s'achève en 1953, date de l'indépendance du pays. Des événements postérieurs (1953-1998) à cette date historique ne sont pas enseignés. Comment peut-on reconstruire un pays en occultant des pans essentiels de l'histoire nationale? Pour donner espoir au peuple cambodgien de se tourner vers un avenir meilleur, plus optimiste, il faudrait que la transmission de la mémoire de l'histoire nationale puisse avoir lieu, et aide ainsi à réparer les «ponts détruits» entre les générations. Cette présente étude se focalise sur deux théories principales. Il s'agit, pour la première, de l'approche constructiviste des sociologues Peter Berger et Thomas Luckmann, et pour la seconde, de la sociologie de la mémoire de Maurice Halbwachs. L'objet de recherche se base sur la dynamique communicationnelle entre le chercheur et les jeunes Cambodgiens invités à une série de
« groupes focus ». La rencontre se déroule dans un endroit symbolique, à Phnom Penh (capitale cambodgienne), au Centre de Ressources Audiovisuelles Bophana où les archives audiovisuelles portant sur le Cambodge sont numérisées et mises à la disposition du public. L'interaction dynamique entre l'auteur de ce mémoire et les participants à sa recherche se déroule autour d'objets symboliques tels que les archives audiovisuelles. Dans le cadre de l'animation de groupe focus, ces derniers servent d'instruments à collecter les données sur le terrain. Ces archives constituent autant de réalités plus ou moins « objectives » qui sont subjectivées, tant par le chercheur que par les acteurs du groupe focus. Le résultat de l'analyse s'appuie sur la subjectivité du chercheur et celle des acteurs rencontrés. Ceci est impliqué par la récupération de la réminiscence, des réalités subjectives en jeu et des stocks de connaissances ou des représentations mémorielles partagées par le collectif qui servent à typifier la réalité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cambodge, Archives audiovisuelles, Guerre, Génocide, Khmers rouges, Centre de Ressources Audiovisuelles Bophana, Constructivisme, Mémoire collective, Communication, Groupe focus.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3220
Date January 2010
CreatorsBolin, Davith
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3220/

Page generated in 0.0023 seconds