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La médiation de l'archéologie à la télévision : la construction d'une relation au passé

À l’heure actuelle, les occasions de « rencontrer » des hommes du passé (ou du moins leurs représentants) se multiplient : l’exposition d’archéologie ne présente plus seulement des objets, mais fait découvrir au visiteur le mode de vie des anciens habitants d’un lieu ; les reconstitutions historiques font « revivre » des hommes du passé et mettent en scène courses de chars, artisanat et autres gestes « ancestraux » devant les yeux du public ; et enfin, les guides de monuments historiques prennent les traits de personnages-types, favorisant l’immersion et l’attachement au lieu. De la même manière, les émissions de télévision sur l’archéologie semblent de plus en plus effacer le scientifique et les vestiges du dispositif ; proposant ainsi une relation plus directe au passé et à l’homme du passé (c’est le cas par exemple de docufictions comme Homo Sapiens de Jacques Malaterre). Cette recherche questionne ainsi la relation au passé, proposée par les émissions de télévision sur l’archéologie. Comment ces films peuvent-ils créer une relation à la fois scientifique et symbolique au passé et à « l’autre »? Quels sont les effets de cette nouvelle forme de médiation qui feint de s’effacer? À l’inverse, quels sont les effets de l’affirmation du dispositif de médiation (dans les documentaires et les reportages)? Pour répondre à ces questions, nous avons adopté une démarche « feuilletée », en « entonnoir ». Un corpus de référence réunit d’abord toutes les émissions sur l’archéologie diffusées entre 1995 et 2008, sur la télévision hertzienne française. Son analyse statistique permet de dégager des tendances générales quant à la représentation de l’archéologie à la télévision. Ensuite, l’analyse sémiopragmatique d’un corpus test de 13 émissions sur Pompéi, même à la constitution d’un modèle d’analyse de la médiation du passé et d’un outil permettant la systématisation du recueil de données sur un grand nombre d’émissions. Enfin, un troisième corpus de 51 émissions permet la vérification de ce modèle et aboutit à l’indentification de quatre types de construction de la relation au passé. L’apport de l’étude est triple : 1) elle génère des connaissances sur l’objet de recherche lui-même, c’est-à-dire sur les représentations les plus courantes de l’archéologie à la télévision ; 2) elle propose une méthodologie et un modèle d’analyse de la médiation fondés sur des outils issus de la sémiopragmatique ; 3) enfin, d’un point de vue théorique, la recherche permet d’envisager la médiation, non comme un lien sociétal ou un « entre-deux », mais comme une stratégie de modulation de la distance, possible notamment grâce à l’intervention de « figures » de médiation. Ces figures sont des éléments référentiels qui cristallisent des représentations sociales et qui ont des rôles à jouer dans l’énonciation et la narrativité de l’émission.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Médiation, patrimoine archéologique, relation au passé, relation à l’autre, télévision, figure, relationnalité, représentations, énonciation, textualité, référentialité.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3656
Date06 1900
CreatorsSchall, Céline
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3656/

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