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La conceptualisation de la société civile islamiste selon Ibn Khaldûn : vers une première lecture du printemps arabe

Le but de cette thèse est de conceptualiser la société civile islamiste. Nous nous sommes demandés : y a-t-il un autre modèle de société civile dans le monde arabe qui diffère du modèle occidental? Plus particulièrement, il s'agit de mieux comprendre le rôle de l'islam dans l'espace public arabe. Notre recherche doctorale essaye de répondre à la question qui se traduit comme suit : de quelle façon la société civile islamiste conceptualisée selon le modèle d'Ibn Khaldûn définit-elle à la fois l'espace public et l'espace privé? Pour ce faire, nous étudions le modèle de formation des sociétés en nous basant sur les travaux d'Ibn Khaldûn, à savoir, 'umrân badawi, civilisation bédouine et 'umrân bashari, civilisation urbaine. Nous avons réussi à démontrer que les deux civilisations coexistent et sont liées par l''assabiya, esprit de clan. La société tribale assure le rôle du contre-pouvoir et le revendique à la fin du cycle de l''assabiya. Dans cette logique sociale, la religion joue le rôle du frein interne, wazi' batini. Nous avons tracé les contours de l'espace public arabe et avons conclu que la civilisation arabo-musulmane a connu une bourgeoisie différente de celle de l'Europe. Les marchands arabes n'ont jamais voulu éliminer la noblesse ni renverser le pouvoir politique en place. La sphère publique arabe est constituée de la superposition de la sphère marchande et la sphère du don. La logique du don chez les Arabes impose une charge symbolique et culturelle à toutes les sphères. Le roi, les notables et les marchands sont assujettis au don afin d'accéder à un statut social. Le don redistribue les richesses tout en maintenant la hiérarchisation de la société arabo-musulmane. Dans cette logique, les Arabes sont raisonnables et non rationnels. Leurs échanges et délibérations dans la sphère publique répondent au sens commun de la société. En étudiant le mouvement chiite, Hizbollah et en ouvrant notre réflexion sur le printemps arabe, nous avons conclu que de la société civile islamiste est une société étagée. Cette société repose sur la sphère économique et traversée par le religieux. Ce sont les institutions du waqf qui limitent les charges symboliques imposées par la logique du don. Dans cette perspective, l'islamisme devient un mode de vie culturel et social et assurera un rôle d'autolimitation. L''assabiya assure les liens de médiation et de communication sociale. La liberté se loge dans les libertés de conscience et de pensée.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : société civile, islamisme, printemps arabe, assabiyya, espace public

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5207
Date12 1900
CreatorsNablia, Sahbi
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/5207/

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