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La qualité des mammographies dans le programme québécois de dépistage du cancer du sein, 2004-2005

Objectifs : La présente étude a pour objectif principal d’évaluer la qualité des mammographies effectuées au quotidien dans le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS). Elle vise également à identifier les caractéristiques des patientes et des technologues qui sont associées à la qualité des mammographies. Un dernier objectif est d’évaluer si la qualité des mammographies est associée au risque de faux positifs. Méthodes : Un échantillon aléatoire de 1278 mammographies a été tiré parmi les 394 190 mammographies effectuées en 2004 et 2005 dans le PQDCS. La qualité des mammographies a été évaluée selon les critères de l’Association canadienne des radiologistes (CAR). Ces critères servent à effectuer une évaluation globale (adéquat/inadéquat) ainsi qu’une évaluation détaillée de la qualité du positionnement, de la compression, de la netteté, du contraste, du niveau d’exposition et des artéfacts. La qualité des mammographies de la totalité de l’échantillon a été évaluée par un radiologiste expérimenté. Un sous-échantillon de 197 mammographies a également été évalué par un deuxième radiologiste, et par un troisième lorsque le résultat des deux premiers n’était pas concordant pour l’évaluation globale ou le positionnement. Les caractéristiques des femmes ont été obtenues à partir du système d’information du Programme. Les caractéristiques des technologues ayant réalisé les mammographies ont été recueillies à partir de questionnaires développés spécifiquement pour le projet de recherche et envoyés par la poste. Pour évaluer les associations entre les caractéristiques des femmes et la qualité des mammographies, des modèles de régression de Poisson avec une estimation robuste de la variance ont été appliqués afin d’obtenir des rapports de proportions. Des modèles similaires ont été appliqués afin d’évaluer la relation entre les caractéristiques des technologues et la qualité du positionnement. Finalement, la relation entre la qualité des mammographies et le risque de faux positifs a également été analysée. Tous les modèles étaient ajustés pour des facteurs potentiellement confondants. Résultats : Dans le sous-échantillon de mammographies évaluées par au moins deux radiologistes, 49,7 % des mammographies étaient inadéquates. De plus, 37,2 % des mammographies présentaient un positionnement inadéquat. La reproductibilité inter-évaluateurs était plutôt faible (kappa de Cohen = 0,17 pour l’évaluation globale, 0,18 pour l’évaluation du positionnement). L’indice de masse corporelle (IMC) était la caractéristique des patientes la plus fortement associée à la qualité des mammographies. Les mammographies étaient inadéquates chez 67,5 % des femmes ayant un IMC ≥ 30 kg/m2 comparativement à 34,9 % des femmes ayant un IMC < 25 kg/m2 (rapport de proportions [RP] : 2,1, IC 95 % : 1,5 – 3,0). Les technologues ayant suivi au moins 15 heures de formation pratique supplémentaire à la formation obligatoire de base en positionnement ont réalisé plus fréquemment des mammographies ayant un bon positionnement (RP = 1,3, IC 95 % : 1,1 – 1,5) comparativement aux technologues n’ayant pas suivi de formation supplémentaire. Les technologues qui donnent de la formation en éducation médicale continue (EMC) réalisaient également plus souvent un bon positionnement (RP = 1,3, IC 95 % : 1,1 – 1,5). Finalement, la présence d’artéfacts sur les mammographies était associée à une augmentation de la proportion de faux positifs (RP = 2,1, IC 95 % : 1,3 – 3,3) comparativement aux mammographies qui n’avaient pas ou peu d’artéfacts. Conclusion : Cette étude est la première à évaluer la qualité des mammographies effectuées au quotidien dans un programme de dépistage canadien. Une proportion élevée de mammographies n’ont pas satisfait les critères de la CAR. Notre étude a noté de faibles niveaux d’accord entre les évaluateurs. Les répercussions d’un tel niveau d’accord peuvent être importantes, ces évaluations étant la raison principale des pertes d’agrément. Le positionnement s’est avéré être la composante de la qualité de la mammographie la plus difficile à réussir et ce, surtout chez les femmes dont l’IMC est élevé. Notre étude a mis en évidence qu’une formation pratique accrue pour les technologues pourrait permettre d’améliorer la qualité des mammographies dans le programme. En plus de l’importance de réévaluer le lien entre la qualité des mammographies et le risque de faux positifs pour la mammographie numérique, il importe d’évaluer si la qualité des mammographies influence la capacité à détecter un cancer (sensibilité). Ces analyses en lien avec la sensibilité sont en cours à l’Institut national de santé publique du Québec. / Objectives: The main objective of the present study is to evaluate mammography quality of mammograms in daily practice of the Quebec breast cancer screening program. This study also aimed at identifying factors associated with mammography quality among characteristics of patients and technologists who perform the mammograms. The last objective was to evaluate if clinical image quality is associated with the false-positive rate. Methods: A random sample of 1,278 mammograms was drawn from all 394 190 mammograms realized in the program in 2004 and 2005. The mammograms were evaluated based on the criteria used by the Canadian Association of Radiologists. These criteria include an overall evaluation (pass/fail) and a detailed evaluation of positioning, compression, sharpness, contrast, exposure level and artifacts. All sampled mammograms were evaluated by an expert radiologist familiar with the CAR criteria. A subsample of 197 mammograms was also evaluated by a second radiologist and a third one when results were discordant. Characteristics of women were obtained from the Quebec breast cancer screening program information system. Technologists’ characteristics were collected by mailed questionnaire developed specifically for the study purposes. To evaluate the association between women characteristics and mammography quality, Poisson regression models with robust estimation of variance were carried out in order to estimate proportion ratios. Technologists’ characteristics were analysed similarly but with positioning quality (higher/lower) as the outcome. Finally, mammography quality was analysed in association with the false-positive proportion using a similar model. All models were adjusted for potential confounders. Results: For the subsample evaluated by at least two radiologists, 49.7% of mammograms failed overall quality and positioning was suboptimal for 37.2% of mammograms. Inter-rater agreement between the two principal radiologists was generally low (Cohen’s kappa = 0.17 for overall quality and 0.18 for positioning). Increasing body mass index (kg/m2) was associated with lower mammography quality. For overall quality, women with a BMI≥30 had a failure proportion of 67.5% compared to 34.9% for women with a BMI< 25 (adjusted ratio = 2.1, 95%CI: 1.5 – 3.0). Technologists who, in addition to mandatory training, followed at least 15 hours of hands-on training in positioning performed higher positioning quality (adjusted ratio = 1.3, 95%CI = 1.1 - 1.5) compared to technologists with no such additional training. Technologists providing at least 15 hours of continued medical education (CME) also performed higher positioning quality (adjusted ratio = 1.3, 95%CI: 1.1 - 1.5) compared to those who provided less than 15 hours of CME. Finally, among mammography quality dimensions evaluated only presence of artifacts was significantly associated with an increase in the proportion of false-positives (adjusted ratio = 2.1, 95%CI: 1.3 – 3.3) compared to mammograms with few or no artifacts. Conclusion: This study is the first to evaluate mammography quality in daily practice of the Quebec breast cancer screening program. Our study also showed low inter-rater agreement for clinical image evaluation. This can have a major impact on screening centres since these evaluations are the main reasons for loss of accreditation. The proportion of mammograms with poor positioning was higher for women with high BMI. Our study results suggest that increasing hands-on training in positioning for technologists could help improve overall positioning quality in the Program. It would also be important to reassess the impact of clinical image quality on the false-positive rate in the context of digital imaging. A next step is also to evaluate if the observed variations in mammography quality are associated with screening sensitivity. The latter analyses are currently ongoing at the Institut national de santé publique du Québec.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27312
Date24 April 2018
CreatorsGuertin, Marie-Hélène
ContributorsBrisson, Jacques
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xv, 154 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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