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Le fondement naturel de la société politique

En considérant les points de vue les plus opposés sur la question du fondement naturel de la vie en société politique et en répondant aux principales objections qui sont soulevées à l'encontre de cette conception, nous tentons de préciser ce que notre nature indique positivement quant aux buts principaux que la communauté politique aurait le devoir de poursuivre. L'exercice est utile car si effectivement le regroupement en société est conçu communément comme un fait de nature, ce fondement est souvent considéré comme assez banal et peu instructif mais comme représentant la source d'éventuelles tyrannies si on a la prétention d'y lire les énoncés péremptoires d'une « politique naturelle ». Certes, la définition du bien commun et des moyens politiques y conduisant ne peut pas être donnée de façon précise et achevée dans la nature humaine. Une aussi grande détermination irait à l'encontre de la perfection visée par le moyen de la vie en société: l'épanouissement du potentiel universel de l'être humain. La nature humaine doit pourtant indiquer le principe et la fin de la communauté politique. En effet, un bien commun est absolument nécessaire à la perfection de l'être humain; or chez tous les êtres naturels, ce qui constitue un bien nécessaire à leur perfection est donné, ou du moins prédisposé par leur nature. Le caractère universel de l'être humain ne nous empêche donc pas, au contraire, de saisir dans sa nature l'existence d'un projet fondamental, et d'un projet suffisamment déterminé et précis pour fournir des indices sûrs des voies à suivre. Nous montrons ainsi que cette nature lui fait spontanément créer une société et demande que certaines institutions bien spécifiques (d'ordre politique) soient développées. Un examen attentif des exigences fondamentales de la nature humaine nous porte à considérer la justice comme le tout premier bien à se donner en commun. Tous les autres biens proposés à ce titre se révèlent en effet soit non appropriés, soit secondaires et en quelque façon subordonnés à ce bien commun principal, ou soit enfin bien au-delà de ce que la société politi ue peut spécifiquement nous procurer.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/61127
Date23 February 2022
CreatorsThibaudeau, Victor
ContributorsMurray, Warren J.
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatx, 413 feuillets, application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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