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Évaluation du potentiel anticancéreux des extractibles du bois de pin rouge

Le cancer affecte la vie d'un grand nombre de personnes. Au Canada, les taux d'incidence actuels indiquent que 38 % des canadiennes et 44 % des canadiens seront atteints d'un cancer au cours de leur vie. Cette forte incidence justifie aisément la recherche de nouveaux traitements pour cette pathologie. Les produits naturels constituent une bonne source pour la découverte de nouveaux agents anticancéreux. On sait qu'actuellement, ils représentent 60 % du marché. La forêt boréale est très peu étudiée pour les propriétés anticancéreuses des plantes qui la composent et constitue donc, une banque potentielle de nouveaux anticancéreux. La valorisation d'espèces de la forêt boréale sous forme de produits pharmaceutiques pourrait très bien complementer l'industrie ligneuse qui occupe une place très importante dans l'économie de régions ressources comme le Saguenay Lac- St-Jean. C'est dans ce but que le Laboratoire d'Analyse et de Séparation des Essences Végétales (LASEVE) de l'Université du Québec à Chicoutimi a développé une solide expertise pour la découverte de nouveaux agents anticancéreux d'origine naturelle. Dans le cadre de ces travaux, l'évaluation de l'activité anticancéreuse des extraits de bois de différents conifères a permis de constater que l'extrait méthanolique de pin rouge (Pinus resinosd) était potentiellement intéressant. En effet, la concentration d'extrait qui inhibe 50 % de la croissance cellulaire était de 41 ± 6 (xg/ml sur une lignée de cellules cancéreuses du poumon (A549) et de 47 ± 4 ug/ml sur une lignée de cellules cancéreuses du colon (DLD-1). De plus, l'activité anticancéreuse de l'extrait méthanolique de pin rouge est sélectif envers les cellules cancéreuses comparativement aux cellules saines, WS1 (IC50, 130 ± 11 ug/ml). Suite à ces résultats, l'extrait MeOH de pin rouge a été fractionné, d'abord par extraction liquide-liquide, puis par chromatographie sur colonne ouverte. Certaines des fractions obtenues ont montré des IC50 encore plus intéressantes et des travaux d'isolement supplémentaires ont été effectués. Ces travaux, guidés par l'activité anticancéreuse, ont mené à l'isolement de quatre composés : il s'agit du pinosylvin, du pinosylvin monométhyl ether, du (-)-nortrachelogenin ainsi que du pinobanksin. De plus, le pinosylvin monométhyl ether a aussi été isolé de l'extrait hexane. Le pinosylvin monométhyl ether est le composé qui a montré l'activité anticancéreuse la plus intéressante avec des IC50 de 25 ± 4 uM contre A549 et de 20 ± 1 uM contre DLD-1. Son IC50 se situe à 34 ± 3 uM sur la lignée de cellules saines WS1. Son activité anticancéreuse, sur ces lignées cellulaires, est comparable à celle du resveratrol, un composé connu pour inhiber la croissance de plusieurs cellules cancéreuses. L'extrait à l'hexane de pin rouge a aussi été fractionné. L'activité anitcancereuse de ces fractions a été évaluée et leurs cytotoxicites sont moins grandes que pour l'extrait MeOH. Le contenu des fractions a été évalué sommairement par GC-MS et ces fractions sont composées majoritairement d'acides résiniques. En conclusion, les résultats obtenus suggèrent que le pmosylvin monométhyl ether est un des composés responsables de l'activité anticancéreuse observée pour l'extrait MeOH de bois de pin rouge et son développement en tant qu'anticancéreux pourrait permettre de valoriser cette essence.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:349
Date January 2007
CreatorsSimard, François
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/349/, doi:10.1522/030032500

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