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« Atterrer les rieurs » : Jean-Jacques Rousseau entre la gaieté et la risée (1712-1778) / « Fighting against laugher » : Jean-Jacques Rousseau between gaiety and derision (1712-1778)

Contrairement aux idées reçues, Jean-Jacques Rousseau a aimé le rire et la gaieté : différents écrits, souvent allègres, depuis les œuvres autobiographiques jusqu’à ses comédies, nous le prouvent. La Correspondance Complète le confirme : goût du comique, badinage, rire sentimental, bonhomie et même humour caractérisent le Citoyen de Genève que l’on oppose traditionnellement à Voltaire pour son manque de légèreté. Bien plus, les notions de gaieté et le rire s’intègrent à son système philosophique, et contribuent à enrichir sa conception de la société, de l’éducation, de l’enfance et même des femmes – bien au-delà de la seule Lettre à d’Alembert. Inversement, l’écrivain s’est méfié de manière innée du rire de dérision, et surtout du persiflage, dont il s’est vu la victime dans les salons de Paris. De plus, à partir de 1750 et surtout de la réforme de 1756, le Citoyen, devenu le ‘’pourfendeur des rires’’ sur le plan intellectuel et moral, devient lui-même, progressivement, la risée de Paris, de Genève et de Londres (de la part de personnalités aussi différentes que Palissot, Voltaire, Walpole, Grimm ou Diderot) – au point d’imaginer l’existence du « complot » en 1766 à Wootton, et d’y perdre un peu de sa « raison » - mais jamais vraiment de sa gaieté originelle. / Contrary to generally accepted ideas, Jean-Jacques Rousseau liked the laughter and the cheerfulness: various writings (his novel Julie ou La Nouvelle Héloïse, his four comedies, his autobiographical works, and even pamphlets), often joyful, prove it. The Complete Correspondence confirms this idea: taste of comic, pleasantry, sentimental laughter, and even humor characterize the Citizen of Geneva who is traditionally opposed to Voltaire for his lack of lightness or wit. Moreover, the notions of cheerfulness and laughter fit his philosophical system, and enrich his conception of society, education, childhood and even women – well beyond the Lettre à d’Alembert sur les spectacles published in 1758. Conversely, and in a more conventional way, the writer used to distrust in an innate way, derision, and the ‘’persiflage’’ he was the victim in the salons of Paris. Especially from 1750 and more specifically after the personal reformation in 1756, Rousseau was the slayer of laughter at an intellectual and moral level, and he became gradually the victim of the laughing stock of Paris, Geneva and London (from personalities as diverse as Palissot, Voltaire, Walpole, Diderot and Grimm) –so much as to imagine the existence of the “complot” at Wootton in 1766.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040072
Date16 June 2011
CreatorsFradet, Anne-Isabelle
ContributorsParis 4, Delon, Michel
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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