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La correspondance sur la tragédie entre Lessing, Mendelssohn et Nicolai. Contribution à une genèse de l’esthétique allemande / The correspondence about tragedy between Lessing, Mendelssohn and Nicolai. Contribution to a historical genesis of German aesthetics

Ce travail prend pour objet la correspondance sur la tragédie échangée par Lessing, Mendelssohn et Nicolai entre 1755 et 1757 selon une double approche. Un volume propose une traduction intégrale des lettres, accompagnées de textes qui en permettent une meilleure contextualisation. Un autre volume en établit une première interprétation, afin de la situer dans la genèse de l’esthétique philosophique en Allemagne. Il s’appuie donc sur une thèse liminaire : l’esthétique n’est pas d’abord une doctrine, mais le résultat, dans le milieu philosophique, du grand mouvement de constitution du système des arts qui traverse l’Europe au XVIIIe siècle. Il montre comment, en se rapportant chaque fois de manière différente à l’héritage baumgartenien et à la théorie de l’art française, chaque auteur se détache de la poétique classique de Gottsched qui constitue la référence intellectuelle en Allemagne à cette période. Abandonnant toute stratégie de légitimation du genre, Nicolai développe une approche critique, qui fait valoir l’autonomie du champ littéraire dans la détermination des règles d’écriture de la tragédie et en réfute toute fonction morale. Lessing, en revanche, développe une approche poétique et critique renouvelée, qui veut défendre à la fois l’autonomie du champ littéraire et l’utilité morale de la tragédie. Elle implique de redéfinir la pitié de manière inédite, puis finalement la nature de la moralité. Mendelssohn, enfin, défend contre Lessing une perspective esthétique : l’autonomie du champ et son absence d’ambition morale. Il en établit alors la légitimité grâce à la notion de plaisir esthétique, plus élevé en dignité que le plaisir sensible car intellectuel. / The topic of the thesis is the 1755-1757 correspondence between Lessing, Mendelssohn and Nicolai about tragedy. One volume does not only contains a full translation of the letters but also some other texts in order to better sketch its historical context. Another volume contains an interpretation of the corpus that aims to highlight its place in the historical genesis of philosophical aesthetics in Germany. This work relies on a preliminary basis : aesthetics is not a doctrine, but rather the result, in the philosophical field, of the constitution of the system of arts that goes through the entire Europe in the XVIIIth century. It shows how each of them leaves the classic poetics of Gottsched – the reference in Germany at that time – and how each of them does it by referring in a different way to the legacy of Baumgarten and the French art theory. Hence, Nicolai gives up any strategy of recognition regarding the tragedy and takes a critical perspective. He underlines the autonomy of the literary field concerning the rules of tragedy. He denies any moral function. Lessing takes a poetical and critical perspective in a new sense. He stresses the autonomy of the literary field as much as the moral function of tragedy. This implies to redefine pity in a way never seen before, if not the essence of morality itself. As for Mendelssohn, he fights Lessing and adopts an aesthetical perspective. The aesthetical field is autonomous and has no moral ambition. What makes it legitimate is then the aesthetical pleasure for it has more dignity than the simple sensitive pleasure as it is more intellectual.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA040193
Date16 November 2013
CreatorsRialland, Nicolas
ContributorsParis 4, Lichtenstein, Jacqueline, Raulet, Gérard
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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