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L’ordre social spontané : étude des phénomènes d’auto-organisation dans le champ social / Thinking the Spontaneous Order : self-organization in the Social Field

Cette recherche en théorie sociale trouve sa source dans un problème classique livré notamment par la pensée de Hobbes, celui de la possibilité de l’ordre social – l’ordre social étant ici conçu comme une situation sociale où les membres d’un groupe parviennent à vivre ensemble de manière relativement pacifique. Elle se penche, plus précisément, sur des théories qui, bien qu’issues de traditions de pensée très différentes, proposent une même formulation critique et restrictive de ce problème : ces théories infirment l’idée que cet ordre (ou du moins toute situation d’ordre social) pourrait être produit de manière intentionnelle et invitent ainsi à envisager des mécanismes de production non intentionnelle de ce dernier. Cette enquête ne prétend nullement réaliser un panorama exhaustif des différentes pensées ou théories qui ont pu défendre cette hypothèse de l’ordre spontané. Elle s’attache avant tout, en s’appuyant sur les théories de B. Spinoza, B. Pascal, A. Smith, É. Durkheim, F. A. von Hayek et N. Luhmann, à établir les termes d’un débat au sein de cette perspective. Elle dégage pour ce faire les prémisses théoriques qui, chez ces auteurs, conditionnent des types spécifiques d’analyse des mécanismes d’auto-organisation. Ce travail dégage notamment deux courants adverses au sein de ces théories. Le premier, dans lequel on inclut les projets d’Hayek et de Luhmann, défend, en se fondant sur le constat d’une spécificité des sociétés modernes, l’hypothèse que leur ordre ne peut pas reposer, ou du moins pas essentiellement, sur un contrôle social exercé sur l’individu. Le second, dans lequel s’inscrivent les pensées de Durkheim, Smith, Pascal et Spinoza, met en exergue ce que nous nommons le « problème des passions », et soutient au contraire l’idée que ce contrôle constitue une condition essentielle de cet ordre. Tandis que le premier courant insiste sur la nature cognitive des mécanismes de production non intentionnelle d’ordre, le second souligne leur dimension affective. / The starting point of this investigation in social theory is the observation of strong affinities that very different and somehow rival theories have with each other. These theories investigate the problem of social order, namely « how is it possible for human beings to live with each other in a relative peaceful situation? ». Furthermore, they all maintain that this order cannot emerge but unintentionally. The present research aims at setting the terms of a debate among these approaches and focuses in this respect on the theories of Baruch Spinoza, Blaise Pascal, Adam Smith, Émile Durkheim, Friedrich August von Hayek and Niklas Luhmann. Their respective approaches to self-organizing mechanisms rest on correspondingly various theoretical assumptions. Our purpose is to point out these assumptions. For instance, Hayek and Luhmann’s theories on the one hand and those of Spinoza, Pascal, Smith and Durkheim on the other strongly differ regarding their conception of the conditions of social order: while the former, on account of the specificities of modern societies, assume that their social order cannot essentially rest on a social control, the latter argue that passions, by misleading human beings, make this social control an essential condition of peaceful living together.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA100019
Date03 February 2016
CreatorsDebray, Eva
ContributorsParis 10, Université de Strasbourg (2009-....), Lazzeri, Christian
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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