La canicule des pauvres (2009) raconte dans le détail la vie quotidienne de vingt-six personnages habitant Le Galant, une ancienne maison de passe transformée en un immeuble locatif situé à Montréal, au cœur du Quartier latin. Cette étude prend acte du fait que ce roman choral dresse un portrait particulier et complexe de la ville. Les questions qu’elle se pose sont de cet ordre : qu’est-ce que cette représentation de Montréal nous apprend de la société québécoise actuelle ? que devient la civilisation urbaine — l’urbanité, au sens ancien du terme — dans le monde de La canicule des pauvres ? comment l’écriture de DesRochers travaille-t-elle les représentations habituelles de la ville, que celles-ci proviennent de l’imaginaire social contemporain ou de la littérature passée ? existe-t-il telle chose qu’une postmodernité montréalaise ?
S’inspirant des principes de la sociocritique des textes, la lecture proposée postule que c’est dans la forme même du texte que peut se comprendre le complexe de sens lié à la représentation de Montréal élaborée par le roman. Par les images qu’il en donne, par les modes d’énonciation et de narration, par la façon d’unir l’efficacité des brefs chapitres et l’ampleur de la vision romanesque, par les multiples récits de vie décrits et leurs entrecroisements, le roman donne à lire une ville devenue par bien des côtés étrangère et opaque à ses propres habitants. L’étude comprend quatre parties qui examinent respectivement les principaux traits de la mise en texte, la fragmentation du récit, le motif récurrent du smog et la façon de présenter les relations interindividuelles. Au bout du chemin, la ville apparaît paradoxale, vivante certes, mais sans proposer une manière cohérente et émancipatrice du vivre ensemble. / La canicule des pauvres (2009) recounts the daily life of twenty-six characters living at The Galant, a former brothel turned into an apartment building in Montreal’s Latin Quartier. This study shows interest in how the novel reveals a particular and complex image of the city. What can this representation of Montreal teach us about Quebec’s society ? What has become of urban civilization in the world of La canicule des pauvres ? How does DesRochers’s writing work with the usual representations of the city that come from the contemporary social imagination or the past literature ? Is there such a thing as postmodern Montreal ?
In the spirit of sociocritical perspective, this memoir postulates that from the flow of the text we can understand the complex of meaning related to the representation of Montreal developed by the novel. By the images it gives, by the modes of enunciation and narration, by its way of uniting the effectiveness of brief chapters and extent of novelistic vision, by the multiple life stories described and their interlacing, the novel presents a city that has become foreign and opaque to its own residents. The study is divided into four parts which respectively examine the main features of the text layout, the narrative fragmentation, the recurring smog theme and the way The Galant’s residents interact with each other. In sum, the city appears paradoxical, alive indeed, but offering no vision of a coherent and liberating way of living together.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/14025 |
Date | 08 1900 |
Creators | Larivière, Gabrielle |
Contributors | Popovic, Pierre |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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