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"Notre tâche est de rendre les hommes prêts au combat": La formation des sous-officiers de renfort d'infanterie du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale

Cette thèse propose une analyse de la formation des sous-officiers de renfort d’infanterie au cours de la Seconde Guerre mondiale dans le but d’exposer la création et l’administration de l’organisation d’instruction de ces hommes en plus d’étudier la nature de l’enseignement donné. Afin de maintenir l’efficacité au combat de ses unités et formations sur le théâtre opérationnel du nord-ouest de l’Europe à partir de juin 1944, la Première Armée canadienne devait fournir des caporaux de renforts d’infanterie aptes à faire face aux défis du champ de bataille. En raison de l’importance de leur tâche sur le champ de bataille moderne, ces hommes constituent véritablement l’épine dorsale de l’efficacité militaire des bataillons d’infanterie canadiens. L’analyse des politiques et des développements à l’origine de la filière d’instruction de masse pour des renforts d’infanterie montre que les déficiences du système encore présentes au début de la campagne de Normandie étaient dues en grande partie à la négligence du haut commandement militaire canadien. Cette condition retarda l’adoption de mesures essentielles à la dissémination d’un enseignement uniforme et en concordance avec les développements du champ de bataille moderne jusqu’à l’automne 1944.
Malgré l’implication canadienne au côté de la Grande-Bretagne de 1914 à 1918, les politiques adoptées dans l’entre-deux-guerres par les hauts dirigeants militaires canadiens gênèrent le développement de l’expertise militaire des membres de la force régulière en plus de limiter considérablement l’attention accordée à la préparation de la milice. L’absence d’un cadre d’instruction compétent au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale entrava la mise sur pied d’une formation réaliste. L’expansion massive entreprise à la suite du changement dramatique du contexte stratégique en 1940 ne fit qu’aggraver la carence en ressources matérielles et humaines en plus de détourner l’attention des généraux canadiens de l’organisation de la filière d’instruction des sous-officiers de renfort d’infanterie. Malgré tout, l’introduction de nouvelles méthodes d’instruction et d’entraînement dans l’organisation destinées aux sous-officiers de renfort à partir de 1942 constitua un progrès sensible dans le savoir communiqué aux nouveaux caporaux pour leur survie sur le champ de bataille. Cependant, sa mise en œuvre fut retardée par la collaboration difficile entre les différents quartiers généraux et par la diversité des approches adoptées pour disséminer une doctrine d’infanterie jusqu’en 1944. La révision de la politique d’instruction des sous-officiers de renfort et de sa structure d’organisation au Royaume-Uni au début de l’année 1944 eut progressivement pour effet de garantir l’envoi de candidats de qualité aux unités au front tout comme l’introduction des leçons tirées de l’expérience au front, plus particulièrement après le déclenchement des opérations en Europe du Nord-Ouest. Enfin, les mesures adoptées à la suite des importantes pénuries de fantassins connurent un succès indéniable pour la poursuite de la campagne. La mise en œuvre d’une coordination véritablement efficace entre les quartiers généraux responsables de la formation et l’intérêt manifeste de l’état-major de la Première Armée canadienne à partir du mois d’août 1944 pour la formation de ses renforts d’infanterie constituèrent les éléments indispensables à l’arrivée de sous-officiers de qualité au sein des bataillons canadiens pour le reste de la durée de la campagne. Au final, l’analyse de l’organisation d’instruction des renforts apporte une nouvelle perspective sur la crise des effectifs de renfort et sur la nécessité du recours à la conscription à l’automne 1944.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/31958
Date January 2015
CreatorsD'Amours, Caroline
ContributorsDurflinger, Serge
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

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