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Habermas et Koselleck : éléments d’un dialogue sur la genèse de la modernitéBouffard Chevalier, Xavier 12 1900 (has links)
Ce mémoire offre une lecture des fondements épistémologiques de la modernité. Plus concrètement, il explore un dialogue entre Reinhart Koselleck et Jürgen Habermas. Ce dialogue a d’abord pour objet l’exposition d’une compréhension commune de ce que l’on appelle le moment épochal de la modernité : c’est-à-dire de l’espace historique à partir duquel les théoriciens ont conçu – et conçoivent encore aujourd’hui – la modernité.
Pour révéler cet accord, nous offrons une analyse du concept de Neue Zeit, notamment dans son rapport à l’histoire prémoderne. Cependant, et malgré cette compréhension commune, nous soulignons que les auteurs diffèrent quant au rôle qu’occupe la Neue Zeit dans la formation de la modernité. Pour mettre en lumière ce désaccord, nous présentons le concept de modernité esthétique. Ce dialogue, présenté en deux temps, nous permet de révéler, dans un troisième, que si Koselleck fait de la temporalité un moteur de l’histoire, Habermas y voit là plutôt un effet du processus de rationalisation historique.
La pertinence de cette recherche repose sur sa capacité à illustrer les différences substantielles quant aux justifications sollicitées par les deux auteurs lors du dialogue. Pour être plus précis, nous avançons que si un accord substantiel relie les deux auteurs quant à leur lecture de l’histoire prémoderne, que celui-ci est descriptif, et non théorique. Ce faisant, il est possible à notre recherche de spécifier pourquoi un accord relie les deux auteurs quant à leur théorisation de l’histoire prémoderne, mais non pas sur la modernité elle-même. / This research aims to circumscribe the epistemological foundations of modernity. It does so by an analysis of the crisis of modernity. To be more precise, we explore a dialogue between Reinhart Koselleck and Jürgen Habermas. The intent of this conversation is to show a common understanding of the epochal moment of modernity. That is, the theoretical boundaries in which the foundational moment of modernity was, and still is, theorized. To reveal this agreement, we analyze the concept of Neue Zeit in its relation to premodern history. In doing so, we show that both thinkers recognise the importance of a new time, understood as an open future. Moreover, both thinkers differ as to the role and position of the Neue Zeit in the foundation of modernity. To reveal this disagreement, we present the concept of aesthetical modernity.
In doing so, our research shows that as Koselleck sees temporality as a driving historical force, Habermas disagrees and sees it rather as a result of a historical rationalisation process.
Furthermore, our research reveals a substantial disagreement as to the reasons underlying this dialogue. Notably, we claim that the common ground that links both thinkers in their understanding of premodern history is descriptive, rather than theoretical. That is, it refers to the empirical content of history, and not to it’s underlying causes. With that claim in hand, we offer to explain why both thinkers agree on their understanding of premodern history, but not on modern history itself.
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Photographier la ville, penser l'histoire : Beyrouth dans la représentation photographique artistique contemporainePolledri, Claudia 04 1900 (has links)
Cette étude s’organise autour d’une articulation : celle entre un médium (la photographie), une ville (Beyrouth), et les événements qui ont marqué son passé récent. Le thème des rapports entre la photographie et l’histoire, avec la pluralité de sens qui le décrit, vient, en arrière-fond de ces questions, délimiter l’horizon de cette étude ; le lien entre voir et savoir, antiquement aux sources de la connaissance historique (Hartog, Loraux), en représente la ligne de fuite. En premier plan, la relation photographique et historienne à l’événement constitue l’objet de cette recherche dont le propos est d’identifier dans la photographie une référence à l’histoire considérée en tant qu’écriture.
Concrètement, cet argument se déplie sur deux mouvements. Il exige, dans un premier temps, une série d’analyses théoriques visant à étudier le potentiel de connaissance et le caractère formel de la photographie en qualité de représentation événementielle. En partant des expérimentations des avant-gardes (Lugon, Baqué), jusqu’au jumelage entre la photographie et la presse, il s’agira de montrer la part de lisibilité qui appartient aux narrations photographiques (Barthes, Lavoie). Ensuite, on prendra en considération le travail opéré par l’historien lors de l’opération historiographique visant à produire, autour de l’événement, une représentation historique (de Certeau, Ricœur, Ginzburg). Outre faire ressortir le caractère de visibilité qui appartient à l’écriture historienne, ce passage sera aussi l’occasion de produire une étude comparée de la photographie et de l’histoire (Kracauer) autour de notions ponctuelles, comme celles d’empreinte, d’indice et de témoignage. Le moteur de ce premier mouvement est la notion d’événement. Abordée d’un point de vue phénoménologique (Zarader, Marion, Dastur, Diano), elle nous permettra d’observer la photographie et l’histoire d’après la génétique de leur construction.
Finalement, Beyrouth et son histoire façonnées par les images constituent le cadre à l’intérieur duquel s’organise le deuxième mouvement. Les analyses des œuvres de Sophie Ristelhueber (Beyrouth photographies, 1984), Robert Frank (Come again, 1991) et Lamia Joreige (Beyrouth, autopsie d’une ville, 2010) sont conçues comme autant d’espaces dialogiques entre la photographie, l’épistémologie de l’histoire et les événements historiques qu’elles représentent. Le propos est de faire ressortir le basculement qu’elles mettent en scène : de la chronique vers l’écriture d’histoire. / This study focuses on the connection between a medium (photography), a city (Beyrouth), and the events that have marked its recent past. The theme of the relationship between photography and history, with the plurality of meanings that describes it, defines the scope of this study. The link between seeing and knowing, which in Antiquity was the root of historical knowledge (Hartog, Loraux), represents its vanishing point. The photographic and historical relationship with the event constitutes the purpose of this research, the aim of which is to identify in photography a reference to history considered as writing.
The argument of this dissertation unfolds in two stages. The first stage requires a series of theoretical analyses, which aim at studying the knowledge potential and the formal nature of photography as a factual representation. Starting with the experimentation of the avant-gardes (Lugon, Braqué), and exploring the twinning of photography and the press, our goal will be to demonstrate the part of readability that belongs to the photographic narratives (Barthes, Lavoie). We will then take into consideration the work accomplished by the historian during the historiographic process, aiming at producing an historical representation of the event (de Certeau, Ricoeur, Ginzburg). In addition to emphasizing the characteristic of visibility, which belongs to historical writing, this will also provide the occasion to produce a comparative study of photography and history through particular notions such as imprint, sign, and evidence. The driving force behind this first part is the notion of event. Broached from the point of view of phenomenology (Zarader, Marion, Dastur, Diano), it will enable us to analyze photography and history according to the genetics of their construction.
Beyrouth and its history, shaped by images, are the context in which the second stage is organized. The analysis of the works of Sophie Ristelhueber (Beyrouth photographies, 1984), Robert Frank (Come again, 1991), and Lamia Joreige (Beyrouth, autopsie d’une ville, 2010) are conceived as dialogical spaces between photography, the epistemology of history and the historical events that they represent. The aim is to emphasize the shift they present in moving from chronicle to the writing of history.
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