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La représentation du plaisir féminin à l'époque romantique / Representing sexual enjoyment in the Romantic eraBourlé, Carole 17 November 2018 (has links)
Davantage que leurs aînés classiques ou néoclassiques, les auteurs romantiques sont hantés par la question du corps qui pose en creux celle du plaisir sexuel de la femme. Loin d’être un mouvement angélique et désincarné, le romantisme est en effet tiraillé par la matérialité des sens autant que par l’idéalité, se posant ainsi en héritier de Sade au même titre que de Rousseau. Les écrivains romantiques ne sont d’ailleurs pas les seuls à montrer un intérêt croissant pour la jouissance féminine : entre la fin de la Restauration jusqu’à la Révolution de 1848, les médecins tentent eux aussi d’éclaircir ce mystère et de le réguler. Mais, pour ce faire, ils reprennent à leur compte les théories misogynes des pires exégètes de la Bible et ils justifient ainsi, d’une manière prétendument scientifique, les lois inégalitaires du Code civil qui maintiennent la femme en position d’esclave juridique et de mineure sexuelle. Les auteurs romantiques ont-ils été influencés par ce contexte antiféministe ou sont-ils parvenus à proposer d’autres modèles ? Cette thèse explore l’ambivalence d’un mouvement qui réhabilite la chair au nom d’un plaisir supérieur au devoir mais qui véhicule en même temps tout un système de représentation machiste qui ne cesse de faire l’apologie du corps féminin outragé. À la même époque, des voix bien plus marginales se font entendre, notamment chez certaines saint-simoniennes qui n’hésitent pas à faire – bien avant la révolution sexuelle – l’apologie de « l’amour libre ». Le thème, socialement inconvenant, déchaîne malgré tout les passions, surtout chez les femmes auteurs qui craignent que cette question embarrassante ne nuise à des revendications qu’elles souhaiteraient plus « sociales ». / More than their classical and neo-classical predecessors, Romantic authors are obsessed with the question of the body which implicitly matches the subject of women’s sexual pleasure. Far from being an angelic and disembodied movement, Romanticism is indeed torn between the materiality of the senses and the question of ideality, arising from Sade’s as well as also Rousseau’s works. Besides, Romantic writers are not the only ones to show a growing interest in female enjoyment: between the end of the Bourbon Restoration and the 1848 Revolution, doctors tried to solve that mystery and regulate it. But, to do so, they endorsed misogynistic theories of the most extreme exegetes from the Bible and justified at the same time, from a so-called scientific point of view, the unequal laws of the French Civil Code which legally kept women in the position of subordinate sexual slaves. Were Romantic authors influenced by this anti-feminist background or did they manage to offer other ways of thinking? This dissertation explores the ambivalence of a movement which redeems the flesh in the name of a pleasure superior to duty but also conveys a chauvinistic set of representation condoning the violated female’s body. At that time, the echo of marginal voices arose, in particular among some Saint-Simonian women who did not hesitate to praise “free love”, way before the sexual revolution. The topic, a socially inappropriate one, aroused fierce passions among activists and even within the Romantic Movement.
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Expérience et identité romantique : les configurations de l’expérience dans la littérature allemande, anglaise et française du romantisme émergent (1795-1818) / Experience and the Romantic Identity : the Configurations of Experience in German, English and French Literature from the Emerging Romanticism (1795-1818)Schnebelen, Florence 29 November 2019 (has links)
Notion scientifique et philosophique majeure du XVIIIe siècle, l’expérience s’affirme dans les œuvres du romantisme émergent (1795-1818) à la fois comme un thème privilégié et comme le support d’une élaboration esthétique. Étudier l’appropriation plurivoque de la notion d’expérience dans un corpus comparatiste (Novalis, Mme de Stäel, Coleridge, Tieck, Senancour, Keats, etc.) permet d’examiner, contre un certain héritage de l’histoire littéraire, les nuances de l’identité romantique alors en train de se constituer. L’analyse poétique, couplée à la perspective diachronique qui est celle de l’histoire des idées, fait voir la richesse des conceptions et des attitudes du romantisme en lien avec l’expérience, de la quête à la résignation, de la célébration de l’action au repli introspectif, tout en permettant d’interroger la réception critique et universitaire des œuvres et leur rôle dans la construction d’une certaine identité romantique. / A major scientific and philosophical concept of the eighteenth century, the Experience manifests itself in the works of the new emerging Romanticism (1795-1818); both as a privileged theme and as a contribution to an aesthetic construction.Studying the polyvocal understanding of the notion of experience in a comparative corpus, like in Novalis’, Mme de Stäel’s, Coleridge’s, Tieck’s, Senancour’s, Keats’s, to mention a few, makes it possible to observe, against a certain legacy of literary history, the nuances in the Romantic identity during its own making. The poetic analysis, combined with the diachronic perspective of the history of ideas, shows the wealth of conceptions and attitudes of Romanticism in relation to experience, from the quest to resignation, and from celebration of action to the introspective withdrawal; all while allowing the critical and academic reception of such works to be questioned regarding their role in the construction of a certain Romantic identity.
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