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Etre et écrire (de) Los Angeles : Wanda Coleman / Being and writing (from) Los Angeles : Wanda ColemanJoseph, Charles 03 June 2014 (has links)
L'étude se propose de mettre en évidence les nombreuses corrélations existant entre l'espace urbain de la ville de los angeles et le travail d'écriture de wanda coleman, femme noire-américaine originaire du quartier des watts à la carrière littéraire conséquente. l'essentiel de la matière littéraire de coleman se focalise et trouve son point d'ancrage dans la ville en elle-même et pour elle-même. ainsi, en considérant la production poétique de l'auteur dans sa globalité, qu'il s'agisse de recueils, d'ouvrages photographiques ou de supports audio, il s'agira de voir en quoi l'œuvre de coleman ayant pour point de départ un los angeles des années 70 a su retracer, au sein de la matrice poétique qu'elle met en place, l'évolution d'une mégalopole hors normes. qu'en advient-il alors de la totalité de la création littéraire de coleman, et comment peut-elle être considérée ? en effet, ayant fait le choix de cibler sa poésie sur un espace commun en perpétuelle évolution, ne deviendrait-elle pas par conséquent un moyen jusque là peu envisagé de créer un archivage social, culturel et historique d'une ville dont les mutations et développements fascinent. c'est cette fonction d'œuvre-mémoire d'un lieu duquel elle s'inspire associée à un processus de création littéraire que la ville semble elle-même motiver qui sera également un point central de cette étude. quels desseins le projet poétique sert-il alors ? cette union implicite, sorte d'entente cordiale entre la ville et l'auteur qu'elle abrite/ qui l'abrite, manifeste une interdépendance entre deux entités tangibles dans un réel que le mot poétique semble vouloir tantôt dénoncer, tantôt réaffirmer. ce réel sectoriel et imparfait avec lequel coleman fait office de lien, d'interprétateur et juge entre l'espace et les hommes, entre l'espace et sa mémoire deviendrait-il ainsi un objet poétique de l'intangible se servant de lieux communs afin de dénoncer une déshumanisation de la ville, un hyperréalisme, un simulacre que s'évertuait déjà à démontrer jean baudrillard. effigie poétique imprégnée d'un los angeles qu'elle comprend au regard d'une vie passée dans ses dédales, coleman est-elle la figure mémorielle presque prophétique porteuse d'une parole rédemptrice d'une ville infernale. dénonçant ainsi les maux de la ville comme pour en aspirer le venin, coleman de par ses mots serait alors détentrice d'une alliance poétique consubstantielle, servant un projet allant bien au-delà de la simple écriture poétique, comme si l'acte poétique renouvelé dans son aspect le plus primaire permettait de projeter les mots sur les maux passés et présents d'un espace urbain parcellaire, de servir une mémoire essentielle à la survie du réel dans une cité chaotique se tenant au bord du gouffre. / This study aims at shedding some new light upon the many correlations existing between the Los Angeles cityspace and Wanda Coleman’s writings. As an African American woman born in Watts, Los Angeles in 1946, Coleman is the author of a significant literary oeuvre. Whether regarding the urban evolution and construction of the city, its ethnic composition, its socioeconomic conditions or its cultural development, the megalopolis can be read explicitly and implicitly throughout the author’s work, which started in 1979 and ended with the posthumous co-publication of The Love Project in 2014.Post World War II Los Angeles and the great mutations that the territory has been undergoing are, for Coleman, an unending source of material that are both motivating her writing and influencing her craft. The privileged witness of a city under the firm grasp of postmodern ideology of which Los Angeles seems to be the epicenter, Coleman’s work shows the ever-growing gap between an everyday life that is getting more and more brutal and an idealized imagery of the city that imposes itself as the American Way of Life par excellence. That unreachable goal for a disadvantaged and disenfranchised portion of society (about to become the majority of the Los Angeles population), is projected in a perpetual renewal of the American Dream, maintained within reaching distance, as an obscene strategy serving social appeasement. Wanda Coleman thus intends to unsettle an illusion that has been perpetrated and widely distributed through and by Hollywood whose influences, in a mass-media transmission era, cannot be under-estimated. Because she has been able to consider and apprehend the overall dehumanizing process for as long as she can remember, that Coleman is able to assess the import of her art and thus sets its objectives: to rehumanize the dehumanized.
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