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Interaction entre les dyades d’attachement et la violence conjugale : le rôle modérateur des traits psychopathiques de l’hommeCousineau, Catherine 07 1900 (has links)
Thèse de doctorat présenté en vue de l'obtention du doctorat en psychologie - recherche intervention, option psychologie clinique (Ph.D) / La présente thèse, composée de deux études, visait à mieux cerner la complexité des dynamiques de violence conjugale qui représente un enjeu majeur de santé publique au Canada. Selon les statistiques canadiennes de 2013 (Beaupré, 2015), la violence entre les partenaires conjugaux était responsable du quart des crimes violents déclarés à la police. L’ampleur des conséquences associées à ce phénomène justifie l’importance accordée dans la littérature à l’analyse de ses facteurs explicatifs. Parmi les éléments contribuant à l’émergence et à la perpétuation des dynamiques de violence conjugale, cette thèse a ciblé l’attachement des partenaires.
Dans cette thèse, l’objet d’étude était la dyade conjugale. En effet, les chercheurs s’entendent aujourd’hui pour dire que pour bien cerner les dynamiques conjugales, il importe d’étudier les facteurs sous-jacents en employant une approche dyadique (Bartholomew et Allison, 2006; Doumas et al., 2008; Kenny et al., 2006; Mikulincer et Shaver, 2016). Cependant, malgré ceci, la majorité des recherches portant sur les liens entre l’attachement et la violence conjugale ne se sont intéressées qu’aux patrons individuels d’attachement des individus. Quant aux recherches s’étant intéressées aux liens entre l’attachement des deux partenaires et la violence conjugale, elles étudiaient les représentations d’attachement des participants de façon indépendante. Ceci signifie que ces études ne tenaient pas compte de l’effet interactionnel des représentations d’attachement des partenaires sur les dynamiques conjugales.
Ainsi, les coûts associés au recrutement des dyades étant élevés, la première étude visait à vérifier s’il était possible d’obtenir des informations justes quant au fonctionnement des deux partenaires en n’en sondant qu’un seul. Ceci a été fait en vérifiant si les partenaires faisaient une évaluation similaire des variables à l’étude (c.-à-d. traits psychopathiques de l’homme, représentations d’attachement des partenaires et violence dans le couple). Plus précisément, le degré d’accord entre les mesures autorapportées et celles obtenues par l’évaluation du partenaire a été étudié. Dans la deuxième étude, l’interaction entre l’attachement des partenaires et la violence conjugale a d’abord été mesurée. Ensuite, puisqu’il est bien documenté dans la littérature que les traits psychopathiques des individus modulent le type ainsi que l’intensité des dynamiques de violence conjugale, ces caractéristiques ont été intégrées comme variable modératrice dans le modèle proposé.
Pour répondre à ces objectifs de recherche, 266 couples hétérosexuels ont été recrutés dans la population générale. Les résultats de la première étude ont révélé que les partenaires n’avaient pas une perception similaire de l’occurrence de la violence au sein du couple, mais qu’ils faisaient une évaluation similaire des représentations d’attachement de l’un et de l’autre. En ce qui a trait à l’évaluation du degré de traits psychopathiques de l’homme, bien que les évaluations des partenaires étaient positivement corrélées, les hommes avaient tendance à autorapporter un degré de traits psychopathiques plus élevé que leurs conjointes.
En ce qui concerne la deuxième étude, celle-ci a permis de formuler diverses hypothèses quant aux facteurs associés à la perpétration de la violence dans les couples de la population générale. D’une part, les résultats ont révélé que lorsque les auteurs de violence conjugale étaient en couple avec un partenaire qui possédait un attachement sécurisant, plus ils présentaient un attachement marqué par un niveau élevé d’insécurité d’attachement, plus les probabilités qu’ils aient commis de la violence envers leur conjoint étaient élevées. Ceci semblait d’autant plus vrai lorsque l’homme possédait un faible niveau de traits psychopathiques. Dans ces cas, la violence commise envers le partenaire pourrait être en partie interprétée comme une tentative inconsciente du sujet de rencontrer un objet d’amour en mesure de survivre à son agressivité, ce qui permettrait éventuellement de réparer les blessures associées aux échecs passés de destructivité. Cependant, lorsque l’homme présentait un degré élevé de traits psychopathiques et que la victime possédait un attachement marqué par un degré élevé d’insécurité d’attachement, les probabilités de violence dans le couple étaient plus élevées si l’agresseur possédait également un attachement caractérisé par un degré élevé d’insécurité. Dans ces cas, cette violence pourrait être comprise comme une forme de décharge surgissant en réaction à un débordement des ressources psychologiques de l’individu. / This thesis, composed of two studies, aimed to a greater level of understanding the complexity of domestic violence dynamics, which is a major public health issue in Canada. According to Statistics Canada (2013; Beaupré, 2015), violence between partners is accounted for a quarter of violent crimes reported to the police. The magnitude of the consequences associated with domestic violence justifies the abundance of literature analyzing its explanatory factors. Among the elements contributing to the emergence and perpetuation of this type of violence, the influence of partner attachment was investigated in this thesis.
In this thesis, the marital dyad was the object of study. In fact, researchers agree to say that, in order to fully comprehend the marital dynamics, it is important to study the underlying factors by using a dyadic approach (Bartholomew and Allison, 2006; Doumas and al., 2008; Kenny and al., 2006; Mikulincer and Shaver, 2016). However, the majority of the studies based on the connection between attachment and intimate partner violence has only focused on individuals patterns of attachment. As for the research based on the attachment connection between the two partners and the intimate partner violence, they studied the attachment representations of the participants in an independent way, meaning that these studies did not consider the interactional effect of the attachment representations of partners on the marital dynamics.
Considering the recruitment of the dyad is expensive, the first study aimed to verify the possibility of obtaining accurate information about the internal processes of the two partners by probing only one. This has been done by verifying if the partners did a similar evaluation of the studied variables (that is to say, men psychopathic traits, partners attachment representations and intimate partner violence). More precisely, the agreement degree between the self-reported measures and the ones that were obtained by the partner evaluation have been studied. In the second study, the interaction between the partners attachment and the intimate partner violence has been foremost measured. Afterwards, considering it is well documented in the literature that psychopathic traits of individuals are modulating the type and the intensity of the intimate partner violence dynamics, these characteristics have been integrated as moderators variables in this proposed model.
To meet these research objectives, 266 heterosexual couples were recruited in the general population. The results of the first study revealed that the partners did not have a similar perception of the occurrence of domestic violence, but they did have a similar evaluation of the attachment representations to each other. Regarding the assessment of the degree of men’s psychopathic traits, although that the partners evaluations were positively correlated, men tended to self-report a higher degree of psychopathic traits compared to their partner’s ratings.
About the second study, the results made it possible to formulate diverse hypothesis related to the associated factors of violence perpetration in the general population. On one hand, the results revealed that when the author of the intimate partner violence were in couple with a partner that had a secure attachment, the more they presented an attachment marked by a high level of attachment insecurity, the more likely they had committed violence toward their partner. This seamed truer when the man possessed a low level of psychopathic traits. In these cases, the violence committed toward the partner could be interpreted like an unconscious attempt of the agressor to meet an object of love that could survive his aggressiveness: this could eventually repair past failures of destructivity. However, when the man presented a high degree of psychopathic traits and the victim had an attachment marked by a high degree of attachment insecurity, the probabilities of violence in the couple were higher if the aggressor possessed an attachment characterized by a high level of insecurity too. In theses cases, the violence could be interpreted like a form of emotional discharge appearing in reaction of an overflow of the individual’s psychological resources.
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